SIXIÈME PAROLE
* * *
"Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit :
"C'EST ACCOMPLI"
(Jean 19.30).
L’œuvre de grâce est achevée. Il n'y a rien à ajouter. Christ a pleinement et parfaitement accompli l'Oeuvre de la rédemption. Et si quelqu'un pensait devoir faire quelque chose pour assurer son salut, qu'il écoute ces mots sortis de la bouche de son Sauveur mourant : "C'est accompli". En grec, c'est un seul mot : TETELESTAÏ, celui qu'on inscrivait au bas des factures acquittées. Notre immense dette envers Dieu est à jamais payée.
Jésus a tout accompli à la pleine satisfaction du Dieu saint et juste. En vertu de cette Œuvre, Dieu pardonne pleinement tout pécheur repentant et croyant alors rendu propre à habiter pendant l'éternité le paradis, le ciel de gloire où il sera toujours avec son Sauveur et Seigneur.
Beaucoup pensent que pour être agréé de Dieu, pour mériter l'entrée au paradis, il faut faire des oeuvres telles que pratiquer l'aumône, la charité, faire du bien à son prochain... La Parole de Dieu est claire et précise à cet égard :
"Dieu nous sauva, non pas sur la base d'œuvres accomplies en justice que nous, nous aurions faites, mais selon sa propre miséricorde" (Tite 3.5)
"Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; non pas sur la base des œuvres, afin que personne ne se glorifie" (Ephésiens 2.8-9).
Quelles œuvres pourrions-nous d'ailleurs faire pour gagner la faveur du Dieu saint ?
Nombreuses sont les personnes qui se basent sur un verset de l'épître de Jacques pour proclamer qu'il faut faire des oeuvres pour obtenir le salut : "Un homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement" et "la foi sans les oeuvres est morte" (Jacques 2.24 et 26). Ces versets sembleraient contredire ce qui vient d'être dit si on les retirait de leur contexte. Il ne s'agit pas ici d’œuvres en vue du salut, mais d’œuvres manifestant la foi. L'apôtre Paul, lui, parle de l'homme vu par Dieu qui connaît les cœurs et n'a pas besoin d’œuvres pour savoir s'il a la foi ou non, tandis que Jacques parle de l'homme perçu par ses semblables. Remarquons que ces paroles de Jacques ne signifient nullement que les oeuvres sauvent (autrement, il contredirait les enseignements de Paul, tels ceux que nous avons rappelés plus haut (Tite 3.5 et Ephésiens 2.8-9). En écrivant "la foi sans les oeuvres est morte", Jacques rejoint la pensée du Seigneur Jésus: "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits... Tout bon arbre produit des bons fruits mais l'arbre mauvais produit des mauvais fruits" (Matthieu 7.15-20). Les oeuvres sont les fruits de la foi ainsi prouvée aux yeux des hommes, mais ce qui justifie l'homme aux yeux de Dieu qui connaît les cœurs, c'est la foi. Les oeuvres découlent de la foi et non l’inverse. Des oeuvres que nous pourrions faire, aussi bonnes, aussi grandes et aussi nombreuses soient-elles, aucune d'elles ne pourrait rien ôter au fait que nous sommes pécheurs. Seule, l’Œuvre de Christ sauve à jamais le croyant. Il l’a accomplie parfaitement et il n’y a rien à ajouter. Vouloir faire des oeuvres pour le salut de son âme, c’est vouloir ajouter à l’œuvre de Christ : c’est donc considérer que son sacrifice est insuffisant et ne pas croire sa parole : « C ‘est accompli ».
Le Dieu saint a trouvé la justice accomplie
Dans le dernier Adam qui seul le glorifie.
Il a tout accompli pour notre délivrance :
Il est notre justice et notre sainteté,
Sa vie est notre vie, et pour l’éternité.
(H & C n° 29)
Si Dieu est satisfait de l’Œuvre de son Fils, comment ne le serions-nous pas, nous aussi ?
Dans l’ancienne alliance, bien des sacrifices ont été offerts. Ceux-ci étaient à renouveler sans cesse parce qu’ils étaient inefficaces. La justice de Dieu n’était pas satisfaite et il ne pouvait y prendre plaisir «car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébreux 10.4). En fait, ces sacrifices n’étaient que des actes remémoratifs de péché (Hébreux 10.3). Jésus s’est présenté. « Il s’est offert lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Ephésiens 5.2). Il a expié tous nos péché. Il a tout accompli. Hébreux 10 nous dit : « mais celui-ci ayant offert un seul sacrifice pour les péchés … Par une seule offrande, il a rendu parfait à perpétuité ceux qui sont sanctifiés» (v.12 et 14)
« Il dit : C’est accompli. Et ayant baissé la tête, il remit son esprit » (Jean 19.3)
Ici-bas, Jésus n’a pas eu un lieu où reposer sa tête (Matthieu 8.20). L’œuvre étant accomplie, il peut baisser la tête.
L’œuvre de la création ayant été achevée, Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon. Et il se reposa le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Tout étant parfait, n’ayant rien à ajouter, Dieu pouvait se reposer. Mais depuis que le péché est entré dans le monde, il n’y a plus de repos possible dans une création souillée. « Ce n’est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine » (Michée 2.10). C’est pourquoi Jésus avait dit : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi, je travaille » (Jean 5.17). Il s’agit là du travail qui se poursuit encore maintenant et qui consiste à opérer dans les cœurs pour amener les hommes à la conviction de péché et à la repentance. Mais en ce qui concerne le travail de la rédemption, Jésus est maintenant dans le repos, il s’est assis pour toujours à la droite de Dieu.
Dans l’ancienne alliance, tout sacrificateur devait se tenir debout chaque jour parce qu’il n’avait jamais terminé son service, et offrait souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés ; tandis que Jésus Christ, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu (Hébreux 10.11et 12), preuve que son œuvre est achevée : Il a tout accompli.
Et maintenant, le bruit des flots
Qui passait sur ta tête,
A fait place au divin repos
De ton Œuvre parfaite.
Nous célébrons celui en qui notre âme espère ;
Pour nous, dans les lieux saints, le Seigneur s’est assis :
Son glorieux repos, après la coupe amère,
Est la parfaite paix de ses chères brebis.