A 670 m d’altitude, du haut d’une montagne que je venais d’escalader, j’admirais un magnifique paysage vosgien. Puis, exténué par l’effort de la grimpée, je me reposai au soleil sur la partie plate d’un rocher. Sans le savoir, j’étais à proximité d’une fourmilière et je pus observer, pendant un long moment, le travail incessant des fourmis. La première pensée qui me vint à l’esprit fut celle-ci : que l’on observe la création dans sa grandeur – je venais d’admirer un magnifique paysage – ou dans les minuscules insectes, nous ne pouvons pas nier l’intelligence infinie d’un Créateur tout-puissant.
Ces fourmis m’ont laissé une telle impression que, plus de 50 ans après, – j’étais jeune à cette époque – je me souviens très bien, même des détails. Je n’ai pas vu une seule fourmi immobile. Pas une ne connaît le repos. Toutes travaillent, les unes cherchant, les autres transportant, d’autres encore aidant quand la charge est trop lourde ou trop encombrante pour une seule.
Le courage de ce petit peuple laborieux est tel que la Bible le cite en exemple : « Va vers la fourmi, paresseux ; considère ses voies et devient sage. Elle qui n'a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur, elle prépare sa nourriture en été, elle amasse de quoi manger pendant la moisson. » (Proverbes 6 v.6 à 8)
Le souvenir de cette observation enrichissante m’amène à un petit récit allégorique :
Qui voudrait venir en aide aux fourmis au point de s’abaisser en devenant comme elles, une petite bestiole insignifiante pouvant être écrasée par le pied de n’importe quel passant ?
Nous sommes comme ces fourmis, ne pouvant nous approcher du Dieu saint à cause du pesant fardeau de nos péchés qui nous séparent de lui. Il nous est impossible de nous en débarrasser nous-mêmes, ni par nos propres efforts, ni avec l’aide de nos semblables.
Quelqu’un s’est abaissé par amour pour nous : Le tout puissant Créateur, celui par qui et pour qui tout a été créé, qui est avant toutes choses et par qui subsistent toutes choses (Colossiens 1 v.16-17) s’est fait homme pour venir parmi nous. Ne pensons pas que l’humanité de Jésus ne lui a rien coûté, car il était Dieu de toute éternité. Devenir homme l’a contraint à quitter sa position suprême pour une condition infiniment inférieure. Cet abaissement du Seigneur Jésus est-il comparable à celui que connaîtrait un homme à qui on imposerait de devenir une fourmi ? La distance infranchissable qui nous sépare d’une fourmi n'est rien, comparée à celle qui sépare l'homme, une créature, de Dieu son Créateur !
Dans le récit allégorique, je disais que je ne pourrais venir en aide aux fourmis que si, étant fourmi moi-même, je gardais ma force humaine pour pouvoir porter leur fardeau. Étant homme, Jésus n’a jamais cessé d’être Dieu. Il fut le seul être parfait que la terre ait porté et, n’ayant jamais connu le péché, « il a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois afin que, étant morts aux péchés, nous vivions pour la justice » (1 Pierre 2 v.24)
« Incontestablement, le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair... »
(1 Timothée 3 v.16)
« Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. [...] Tout fut fait par elle ; et sans elle, pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. [...] Et la Parole devint chair et habita au milieu de nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d'un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité. » (Jean 1 v.1, 3 & 14)
« Le Christ Jésus, existant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant devenu à la ressemblance des hommes ; et, trouvé quant à son aspect comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé... » (Philippiens 2 v.6 à 9)
* * *
Le ciel a visité la terre :
Emmanuel vient jusqu’à nous.
Dieu se fait homme : ô saint mystère !
Que son peuple adore à genoux !
Amour impossible à comprendre,
Le Fils de Dieu, le Créateur,
Vers nous, pécheurs, voulut descendre
Sous les traits du vrai Serviteur.
Ce grand amour qui s’humilie,
Plus bas encore est descendu :
Le Fils de l’homme offre sa vie
Et meurt pour un monde perdu !
Quel encens rare et sans mélange
T’offriraient les tiens en retour ?
Le parfum de notre louange
N’est-il pas, Jésus, ton amour ?
Le ciel a visité la terre :
Emmanuel vient jusqu’à nous.
Dieu se fait homme : ô saint mystère !
Que son peuple adore à genoux !
(Vous pouvez écouter ce chant en cliquant ICI)