Seigneur, pourquoi tant de souffrances ?
Seigneur lorsque je regarde tout autour de moi, je ne vois que larmes, cris, peines, injustices, maladies, souffrances de toutes parts.
Et si j’ai ma faible part, que dire de ceux qui traversent des vallées sombres et terrifiantes?
Je sais que c’est le péché, mon péché, qui est la cause de tout ce désordre. Je n’accuse pas mon prochain, car dans mon cœur les mêmes germes du mal sont bel et bien présents.
Il a fallu que tu viennes pour moi et que tu donnes ta vie sur la croix à Golgotha. Tu te laissas crucifier par ta créature. Fallait-il que tu m’aimes pour accepter une telle honte, une telle offense, un tel opprobre, une telle douleur !
Pour moi, tu t’es laissé cracher au visage, tu t’es laissé frapper, fouetter, insulter, on t’a cloué sur un bois, on s’est raillé de toi …… je suis confondu devant ton amour.
Ta souffrance volontaire me touche et m'interpelle au plus profond de moi-même.
Ils t’ont contemplé, tous ceux-là qui t’entouraient de leurs méchancetés – quelle humiliation !
Et toi, tu les a regardé malgré leur haine, et tu les a aimés alors qu’ils étaient haïssables.
Je n’étais en rien meilleur qu’eux. Et ton amour n’a pas été moindre en quoique ce soit.
Oh ! comme il est dur de voir ceux que l’on aime rejeter son amour et cracher leur haine pour le bien offert.
Ton cœur fut fondu au-dedans de toi comme de la cire … répandu comme de l’eau.
Père, pardonne-leur. Ces mots résonnèrent sur le mont Golgotha, et j’en entends l’écho dans mon cœur à cet instant.
Pour qu’ils soient pardonnés, et que je le sois avec eux, tu te devais de rester supplicié pour payer à Dieu le prix du rachat.
Viennent alors trois heures sombres, impénétrables, où tu portas le péché de l’humanité tout entière. Un poids insondable écrasa alors ton âme et te fit plonger dans les profondeurs du jugement de Dieu.
Un abîme appelle un autre abîme … tu fus enfoncé dans une boue profonde, dans un puits terrible !
Et j’ai moi-même ajouté à ce poids en ce que tu as payé pour tous mes péchés.
Seigneur, mon Sauveur, je te confesse que j’ai beaucoup trop peu à l’esprit ce que tu as enduré pour moi. Combien mon péché devrait me faire horreur en méditant ce qu’il t’a coûté !
Garde-moi d’amoindrir ton sacrifice et d’abuser de ta grâce en comptant sur ta miséricorde, sur ta grande patience et ton pardon.
Que de fois n’ai-je pas tourné cette merveilleuse grâce en dissolution en retombant dans mes travers … tout en me disant plus ou moins consciemment que ton sang purifie de tout dans la confession et l’abandon de ses fautes.
Quel Amour, quelle patience as-tu eu envers ton racheté !
Racheté de quoi, si ce n’est de ma vaine conduite d’autrefois, du pouvoir du péché, de cet esclavage impitoyable.
Les hommes souffrent sur la terre parce qu’ils ne veulent pas de ta souffrance.
Et les tiens souffrent parce que tu les aimes. Cette souffrance là est parfois incompréhensible, voire même choquante pour nos esprits si limités!
Tout ce que tu fais pour les tiens, nous ne le savons pas. Nous ne voyons pas plus loin que l’heure qui est devant nous, et encore. Mais, toi, cher Sauveur, tu sais ce qu’il faut corriger, affermir, travailler, fortifier, consoler, enrichir dans nos vies.
Oh ! comme il fait mal le sécateur qui taille le sarment afin qu’il porte plus de fruit.
Plusieurs fois, j’ai crié : « Seigneur ne m’enlève pas cela ! »
Mais, tu savais, à travers ma détresse, ce qui était bon pour moi, même si pour cela je devais souffrir.
Je ne comprenais pas.
J’ai hâte de ne plus voir comme à travers un verre obscurément. Quand alors, transformé en la conformité du corps de ta gloire et introduit dans la demeure paternelle, je connaîtrai alors la pleine mesure de ton amour envers moi. Tous ces « pourquoi » auront enfin une réponse claire, limpide, parfaite.
Seigneur, je ne sais pas tout ce que tu fais. Je ne comprends pas tout et j’ai parfois du mal à l’accepter, mais je suis assuré que tu m’aimes comme chacun des tiens.
J’ai confiance. Et garde-moi dans cette assurance. Garde-moi de chanceler, de m’avancer vers la pente des murmures qui descend vers la plaine de la révolte.
Ô mon Sauveur, je t’adore et je me confie en toi.
(Auteur inconnu, mais ... connu du Seigneur !)