LE ROCHER
* * *
Le rocher d’Horeb (Exode 17)
Les enfants d’Israël sortis d’Egypte où ils étaient asservis depuis de nombreuses années devaient traverser le désert pour se rendre au pays promis : Canaan. Ils campèrent à Rephidim où il n’y avait pas d’eau à boire. Le peuple murmura contre Moïse, leur conducteur, qui cria à l’Eternel. L’Eternel dit à Moïse : « Passe devant le peuple… Prends dans ta main ta verge avec laquelle tu as frappé le fleuve, et marche ! Je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb ; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau, et le peuple boira ». Et Moïse fit ainsi aux yeux des anciens d’Israël.
Nous savons que par la suite, durant toute la durée de la traversée du désert qui dura 40 ans, le peuple fut abreuvé par cette eau qui sortait du rocher. L’apôtre Paul écrit dans sa 1ère épître aux Corinthiens (ch.10 v.4) : « Et tous ils buvaient du même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un Rocher spirituel qui les suivaient, et ce Rocher était le Christ. »
Plus tard, Jésus dira à la femme samaritaine au puits de Sychar : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus jamais soif ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. » (Jean 4 v.14). Remarquons que Jésus emploie le futur en parlant à la Samaritaine. Pourquoi ? Parce que, comme le rocher en Horeb a dû être frappé pour qu’il en sorte de l’eau, il fallait que Jésus soit « frappé de Dieu » à la croix pour que nous puissions nous désaltérer à la source intarissable de la grâce divine.
Imaginons que la rocher d’Horeb n’ait pas été frappé et n’aurait donc pas donné d’eau : les enfants d’Israël seraient tous morts de soif dans le désert, tout comme nous qui serions encore « morts dans nos fautes et nos péchés » (Ephésiens 2 v.1) si Jésus avait évité la croix où il a été frappé de Dieu à notre place.
Le rocher, fondement de l’Eglise
Jésus interrogea un jour ses disciples : « Qui suis-je au dire des hommes, moi, le Fils de l’homme ? »
Ils répondirent : « Les uns disent : Jean le Baptiseur ; d'autres : Élie ; d'autres encore : Jérémie ou l'un des prophètes… » (Matthieu 16 v.13-14)
Cette question nous apprend que les opinions concernant la personne du Seigneur Jésus étaient partagées. Les gens ne voyaient en Lui qu’un homme. Aujourd’hui encore, un sondage d’opinions dans les rues donne comme réponses : "C’est un homme de bien", "un grand Maître", "un grand modèle d’amour pour l’humanité","un moraliste de haut niveau","un grand réformateur", "le fondateur de la religion chrétienne", etc. La foi est absente de toutes ces déclarations.
Jésus pose alors à chacun de nous l’importante question qu’il a posée à ses disciples : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » (v.15)
Et toi, cher lecteur, chère lectrice, que dis-tu de Jésus ? Qui est-il pour toi ?...
Le disciple Pierre répondit à la question de Jésus : « Tu es le Christ (le Messie, l’Oint), le Fils du Dieu vivant. » (v.16)
Pierre discerne en Jésus sa divinité : Il est le Messie, l’Envoyé de Dieu ; il est le Fils du Dieu vivant, non pas des dieux inertes des païens, mais du vrai Dieu qui possède la vie éternelle, qui n’a ni commencement ni fin.
Jésus dit à Pierre : « Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc je bâtirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle… » (v.17)
Ce ne sont pas la chair et le sang, c’est-à-dire l’homme naturel, qui ont révélé cette vérité à Pierre, car « l’homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu … et il ne peut pas les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. » (1 Corinthiens 2 v.14)
Dès lors que Pierre (et probablement les autres disciples) a discerné spirituellement que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, Jésus peut parler de son Église qu’il va bâtir. Avec quoi et sur quel fondement ?
« Je te dis que tu es Pierre (ou : une pierre, en grec : petros) ; et sur ce roc (en grec : petra), je bâtirai mon Église »
Cet édifice spirituel est bâti par le Seigneur Jésus lui-même depuis la Pentecôte (depuis la descente du Saint Esprit sur la terre). Il est composé de tous les croyants nés de nouveau qui sont des pierres vivantes (1 Pierre 2 v.5). Il est fondé sur un roc solide, cette vérité inébranlable que Pierre vient de déclarer : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »
Les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre l’Eglise car, pour se l’acquérir et en être le fondement, le Christ, le Fils du Dieu vivant souffrira beaucoup et descendra dans la mort pour la vaincre en ressuscitant.
Cher lecteur, chère lectrice, êtes-vous une pierre de cet édifice qu’est l’Eglise ?
« Le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle » (Ephésiens 5 v.25)
Pouvez-vous dire aussi, du plus profond du cœur : « le Fils de Dieu m'a aimé(e) et s'est livré lui-même pour moi. » ? (Galates 2 v.20)
La maison bâtie sur le roc (Luc 6 v.47 à 49)
Sur quoi avez-vous fondé votre vie ?
Jésus dit une parabole : « Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique : il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, puis a posé les fondations sur le roc. Une inondation étant survenue, le torrent s'est jeté avec violence contre cette maison sans pouvoir l'ébranler, parce qu'elle était fondée sur le roc.
Mais celui qui entend et ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s'est jeté contre elle et aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande. »
Ces deux maisons sont extérieurement semblables. Mais si nous descendons au sous-sol, nous voyons que l’une est fondée sur le roc. Son constructeur a creusé profondément jusqu’à ce qu’il ait trouvé le roc solide de la foi en Jésus-Christ. L’autre n’a pas fait de recherche et a bâti sa maison sur la terre, sans fondement. Il n’est pas difficile de deviner ce qu’elles deviennent au jour d’épreuves : l’une résiste, l’autre s’écroule. Celui ou celle qui fonde sa foi et son espérance sur le rocher inébranlable qu’est Jésus-Christ est assuré pour l’éternité tandis que celui ou celle qui se repose sur cette terre sans autre fondement s’expose à la ruine éternelle.
* * *
Devant moi l’océan gronde ;
Le vent siffle autour de moi ;
Sur Christ, mon rocher, se fonde
Mon espérance et ma foi.
Mon rocher, ma forteresse,
Mon rocher, ma forteresse,
Mon asile protecteur,
Mon recours dans la détresse,
C’est Jésus, le Rédempteur.
En vain l’ouragan fait rage
Et nulle clarté ne luit ;
Paisible au sein de l’orage,
J’attends l’aube après la nuit.
Mon rocher, ma forteresse,
Mon asile protecteur,
Mon recours dans la détresse,
C’est Jésus, le Rédempteur.
Au milieu de la tourmente,
Cet abri, l’as-tu trouvé ?
Ah ! Saisis la main puissante
De Jésus qui m’a sauvé.
(Ruben Saillens)