Le Bienfaiteur haï
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« Considérez Celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs… » (Hébreux 12 v.3)
Il est venu du ciel où il était de toute éternité. Pour visiter sa créature il s’est fait homme. Sa naissance a été acclamée par une multitude d’anges disant : « Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et paix sur la terre ; et bon plaisir parmi les hommes ! » (Luc 2 v.14)
Quel fait extraordinaire ! Dieu, sous une forme humaine, descend du ciel au milieu des hommes pour leur apporter la paix. Au lieu d’être accueilli comme le Sauveur du monde, il est la cible de toutes les oppositions possibles. « Il vint chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. » (Jean 1 v.11). « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises. » (Jean 3 v.19)
L’opposition à la personne de Jésus commence par le roi Hérode qui cherche à le faire mourir alors qu’il est encore un petit enfant. Cette opposition se développe tout le long de sa vie terrestre qui finit par la honte de la croix. Il est poursuivi par la haine des chefs religieux juifs qui s’attachent à des commandements d’hommes, prétendant défendre la loi de Moïse.
Quand Il guérit un homme paralysé depuis 38 ans, les Juifs le persécutent et cherchent à le faire mourir parce qu’il a fait cela un jour de sabbat. (Jean 5 v.16 et 18)
Quand il demande pourquoi ils cherchent à le faire mourir, la foule l’accuse d’avoir un démon. (Jean 7 v.20)
Quand il dévoile la vérité sur ce qu’il est – venu de Dieu – et qu’il dévoile le cœur méchant de ses provocateurs, ceux-ci l’accusent de Samaritain et d’avoir un démon (Jean 8 v.48) puis ils prennent des pierres pour les jeter contre lui (v.59), mais Jésus se cacha car son heure n’était pas encore venue.
Quand il parle de son amour de bon Berger qui va donner sa vie pour ses brebis, beaucoup disent qu’il a un démon et qu’il est fou. (Jean 10 v.20)
Celui qui est la résurrection et la vie a ressuscité Lazare qui était depuis quatre jours dans le tombeau. Quand les principaux prêtres et les pharisiens l’apprennent, ils décident de le faire mourir (Jean 11 v.53)
« Ils me rendent le mal pour le bien, et de la haine pour mon amour » a-t-il dit par la voix prophétique. (Psaume 109 v.5)
Finalement, Jésus se laisse prendre et l’opposition s’intensifie lâchement contre l’Homme de douleur. Il se laisse clouer sur une croix. N’aurait-il pas pu, lui qui a accompli tant de miracles, guérissant tant de malades, ressuscitant des morts… n’aurait-il pas pu anéantir tous ceux qui mettaient la main sur lui pour le crucifier ? Il s’est laissé faire volontairement par obéissance à son Père et par amour pour nous, sachant que là, sur la croix, il allait subir le châtiment que nous méritions tous (Esaïe 53 v.5). « Il a été maltraité et opprimé. Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, Il n’a pas ouvert sa bouche. » (Esaïe 55 v.7)
Étant suspendu par des clous traversant ses mains et ses pieds qui le faisaient souffrir atrocement, il dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » (Luc 23 v.34). Quel amour !
(Partiellement adapté du calendrier "Plaire au Seigneur")
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Dans l'humilité profonde,
Suivant ton obscur chemin,
Tu fus méprisé du monde,
Toi qui lui tendais la main ;
Toi, dont l'amour secourable,
Compatissant et parfait,
Sur l'humanité coupable
Versa bienfait sur bienfait.
Oh ! quels trésors il nous ouvre,
Ton cœur plein de charité !
Dieu lui-même n'y découvre
Que lumière et sainteté ;
Et nous, comblés de tes grâces,
Enfants de Dieu par la foi,
Nous pouvons suivre tes traces
Dans le même amour que toi.
Sous l'opprobre et l'amertume,
Et l'angoisse et le labeur,
Si notre chair se consume,
Que ton exemple, ô Sauveur,
Chaque jour nous encourage,
Malgré notre infirmité,
À reproduire l'image
De ta sainte humanité !
(H. Rossier – 1835-1928)
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