Jésus et la femme samaritaine
(Évangile selon Jean 4 v.1 à 26)
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La Samarie est une région d’Israël située entre la Judée (au sud) et la Galilée (au nord) limitée par la Méditerranée (à l’ouest) et le Jourdain (à l’est). Les Samaritains étaient méprisés des Juifs au point que ceux qui allaient de la Judée en Galilée (ou vice versa) contournaient la Samarie pour éviter le contact avec ses habitants.
Jésus quittait la Judée pour retourner en Galilée. Or, il lui fallait traverser la Samarie. (v.3 et 4)
Il lui fallait traverser la Samarie, non pour écourter son trajet ni pour éviter les Samaritains (Jésus ne méprisait personne, bien au contraire !) mais parce qu’il y avait une âme à sauver, et combien grande est l’importance du salut d’une seule âme pour Dieu !
Arrivé à Sichar vers midi, Jésus, fatigué du voyage, s’assit sur le bord d’un puits. Jésus est fatigué. Le fait qu’il soit Dieu, créateur de toutes choses (Jean 1 v.1à 3, Colossiens 1 v.16-17) n’enlève rien de son humanité : il a connu la faim, la soif, la fatigue… Il a été éprouvé de façon semblable à nous en toutes choses, à part le péché (Hébreux 4 v.15)
Alors qu’il se reposait assis sur le bord du puits, une Samaritaine vint pour puiser de l’eau. Jésus l’aborde de façon simple, et même banale, en lui demandant un service :
« Donne-moi à boire ».
La femme, surprise, lui dit : « Comment, toi qui est Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine ?
― Si tu connaissais le don de Dieu, dit Jésus, et qui est celui qui te dit : donne-moi à boire ! c’est toi qui lui aurais demandé à boire et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Si tu connaissais le don de Dieu ! Cher lecteur, chère lectrice, ce don de Dieu, le connaissez-vous ? Il a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… (Jean 3 v.16). Peut-il exister un plus grand don ? En nous donnant Jésus, son Fils unique, Dieu nous a tout donné : le pardon, la grâce, le salut, la paix, la gloire… et le croyant peut s’écrier : « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! » (2 Corinthiens 9 v.15). Ce don d’une grandeur sans mesure, l’avez-vous reçu ? Il est à votre disposition. Il suffit de l’accepter par la foi.
« Seigneur, dit la femme, tu n’as rien pour puiser et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive… ?
― Celui qui boit de cette eau-ci aura de nouveau soif, dit Jésus ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais, mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une source d’eau jaillissant en vie éternelle. »
Un peu plus tard, lors d’une grande fête, Jésus s’écrira : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, comme l’a dit l'Écriture, des fleuves d’eaux vives couleront de son sein. (Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui) » (Jean 7 v.37-38)
La femme samaritaine n’a pas compris ces paroles du Seigneur Jésus. Elle reste sur le plan matériel et dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau afin que je n’aie plus soif et que je ne vienne plus puiser ici. »
Le Seigneur va alors toucher la corde sensible de la conscience de cette femme en changeant le sujet de la conversation, car il est nécessaire, pour jouir du bonheur que Jésus donne, de confesser ce qui n’est pas en règle dans la vie.
« Va, lui dit-il, appelle ton mari et viens ici.
― Je n’ai pas de mari, répond-elle.
Elle ne ment pas ; mais elle ne dit pas la vérité. Pourquoi donc cette Samaritaine venait-elle puiser de l’eau à l’heure où le soleil chauffe le plus ? Elle vivait avec un homme sans être mariée. Aujourd’hui, dans nos pays occidentaux où les institutions divines sont bafouées, le concubinage est courant et admis par la société, mais en ce temps-là, c’était une conduite déshonorante. C’est probablement la raison de sa sortie en plein midi afin d’éviter la rencontre de ses concitoyens qui connaissaient sa situation. Par contre, devant un étranger qui, pense-t-elle, ne la connaît pas, elle croit pouvoir feindre l’honnêteté en disant : « Je n’ai pas de mari. »
Jésus lui dit : « Tu as raison de dire : je n’ai pas de mari. Car tu as eu 5 maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai. »
« Seigneur, je vois que tu es un prophète » dit-elle.
Se rendant compte que son interlocuteur connaît tout d’elle, elle aurait pu fuir pour mettre fin à la conversation. Non, les paroles de Jésus l’ont mise en confiance. Elle pose une question sur un sujet qui la trouble : Où faut-il adorer ? Les Samaritains adorent sur cette montagne (le mont Garizim) et les Juifs disent qu’il faut adorer à Jérusalem.
C’est la question que se posent beaucoup de jeunes croyants – et des moins jeunes aussi – : où faut-il adorer ? Quelle église choisir ? Où aller ? Il y a tant de différents groupes, de dénominations, de divisions, comment s’y retrouver ?
Jésus dit à la femme :
« Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. […] Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père recherche. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.
Le Seigneur n’indique pas de lieu, ni de religion, mais il révèle le Père qui cherche de vrais adorateurs qui adorent (que ce soit dans une église, en communauté, en famille ou seuls chez soi ou dans la nature, etc.)
► en esprit : non pas par des représentations matérielles ou des animaux sacrifiés comme devaient le faire les Israélites sous la loi. Ces bêtes sacrifiées n’étaient que des préfigures du sacrifice de Christ.
►en vérité : non pas en récitant systématiquement des prières apprises par cœur ou en chantant des cantiques sans en réaliser les paroles. Dieu veut la vérité au fond du cœur (Psaume 51 v.8)
La femme lui dit : « Je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.
― Je le suis, moi qui te parle, dit Jésus.
A ce moment-là, les disciples arrivent, revenant de la ville où ils étaient allés acheter des vivres. Alors la femme ayant laissé sa cruche (elle ne s’occupe plus de son eau du puits car elle a trouvé une autre eau qui désaltère à jamais) va dans la ville et dit aux gens qu’elle évitait tout à l’heure :
« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? »
Elle ne garde pour elle seule pas cette eau vive qu’elle a reçue du Seigneur, elle veut la partager avec ses concitoyens. La suite du récit nous apprend que les Samaritains de cette ville-là vinrent vers Jésus et beaucoup crurent en lui à cause de la parole de la femme.
Ami lecteur, si vous avez bu de cette eau vive que seul Jésus donne, ne la gardez pas pour vous-même, faites-la connaître aux autres !
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