La mort de Jésus : un échec ?
Voici un homme qui a vécu environ 33 ans sur la terre. Sa naissance a été celle des plus misérables : il est né dans une étable et a eu comme berceau une mangeoire pour bestiaux. Mais si sa naissance a été aussi pauvre et discrète, elle fut honorée par quelques nobles visiteurs : des mages (des savants) venus de très loin pour rendre hommage au “roi des Juifs” et une multitude d’anges vint des cieux pour louer Dieu disant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ; et sur la terre, paix, et bienveillance parmi les hommes ! »
L’enfant grandit, se fortifia, étant rempli de sagesse. Pas la moindre faute ne put lui être reprochée. Durant toute sa vie, il ne commit aucun péché. A l’âge de 12 ans, il interrogeait les docteurs (les enseignants religieux) et tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses.
A l’âge de 30 ans environ, il commença son ministère, un service d’amour et de puissance. Il guérissait les malades, rendait sains les lépreux, redonnait la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, délivrait les démoniaques, ressuscitait des morts... il donnait l’ordre aux tempêtes de se calmer... et avec quel amour et quelle autorité il enseignait les foules !
C’était lui qui devait libérer Israël de la domination des Romains. C’était bien lui qui deviendrait le roi des Juifs comme l’avaient prédit les mages. Ses disciples comme beaucoup d’entre le peuple attendaient son règne. Certains se disputaient même pour savoir qui occuperait la meilleure place dans son royaume ! Quand il entra dans Jérusalem, une immense foule étendit ses vêtements et des rameaux des arbres sur le chemin. Et les foules qui allaient devant lui, et celles qui suivaient, criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël ! »
Revirement de situation
Peu de jours après : revirement total de la situation ! Trahi par l’un des siens, il fut livré aux chefs religieux jaloux de lui. Ceux-ci inventant des faux témoignages en vue de le condamner, incitèrent le peuple à réclamer sa mort. Tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent. Les foules qui, tout à l’heure, acclamaient le roi d’Israël, réclamaient maintenant à grands cris sa crucifixion. Après une parodie de jugement, il fut livré aux soldats romains qui le clouèrent sur la croix. Défaite totale, pensaient les gens qui passaient par là et qui se moquaient et l’injuriaient disant : « Il a sauvé les autres et ne peut se sauver lui-même ! S’il est le roi d’Israël, qu’il descende de la croix !... »
Tous les espoirs de ceux qui croyaient en lui furent anéantis. « Nous espérions qu'il était celui qui doit délivrer Israël », disaient tristement deux d'entre eux. (Luc 24. 21)
Défaite ou victoire ?
Défaite apparente mais, en réalité, la mort de Jésus fut une grande victoire.
Avant de mourir, Jésus s'écria : « C'est accompli ! » Puis, il remit lui-même son esprit entre les mains de son Père, entrant volontairement dans la mort. Qu’a-t-il accompli ? L’œuvre pour laquelle il est venu sur la terre, « le dessein arrêté et la pré-connaissance de Dieu » (Actes 2 v. 23). Il aurait pu descendre de la croix, il en avait le pouvoir, mais il s’y est volontairement laissé clouer pour subir à notre place le jugement divin que nous méritions tous. Rien ne l’arrêta dans son obéissance au Père et son amour pour nous. Il a pleinement accompli le plan de Dieu établi en parfait accord entre le Père et le Fils. Preuve de la haine du cœur des hommes, la mort de Jésus sur la croix est le triomphe de l’amour sur la haine.
Sa résurrection à l’aube du troisième jour confirme et proclame sa victoire à la croix.
Dans la honte a brillé sa gloire
Sur la croix, sur la croix.
À toi, Jésus, fut la victoire
Sur la croix, sur la croix.
À toi, durant l'éternité,
Soit force, honneur et majesté
Pour le triomphe remporté
Sur la croix, sur la croix !
Henri Rossier (1835-1928)
Le roi des Juifs rejeté par son peuple est maintenant le Sauveur de tous ceux et toutes celles qui se confient en lui ; il sera bientôt le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19 v.16) qui exercera sa justice contre ceux qui n’auront pas cru à l'Évangile (2 Thessaloniciens 1 v.8).
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