Porter sa croix
« Il faut bien porter sa croix ! »
Cette expression que l’on entend parfois de la part de personnes traversant des difficultés apparemment insolubles telles que maladies, infirmités, problèmes familiaux, etc. sous-entend que ces difficultés qui pèsent sur elles sont nécessaires ; ces personnes croient que, par un juste retour des choses, celles qui acceptent leur souffrance avec résignation auront droit au bonheur dans l'autre monde.
Cette expression “porter sa croix” tire son origine d’une parole du Seigneur Jésus et ce n’est pas ce qu’il a voulu dire : Ce ne sont pas nos souffrances qui nous donnent l’accès au ciel. Ce sont celles de Jésus. Lui seul a subi, sur la croix, le terrible jugement de Dieu à notre place, à cause de nos péchés (1 Pierre 2 v.24).
Jésus a dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive. » (Matthieu 16 v.24, Marc 8 v.34, Luc 9 v.23)
« Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple. » (Luc 14 v.27)
Que signifie donc l'expression “porter sa croix” ?
A l’époque où Jésus parle, le criminel condamné à la crucifixion devait, selon la coutume, porter sa croix jusqu’au lieu de l’exécution. Il proclamait ainsi publiquement sa mort, il ne faisait déjà plus partie de ce monde. Ceux qui le voyaient pouvaient dire : « Cet homme en a fini avec la vie ». Et lui ne pensait plus à jouir des choses de ce monde.
Pour le croyant, “porter sa croix” c’est s’approprier celle sur laquelle Jésus est mort après avoir pris sur lui tous nos péchés qu'il a expiés.
“Porter sa croix” c’est proclamer publiquement que nous ne sommes plus de ce monde, lui étant étranger tel que décrit dans le message de la semaine dernière *.
“Porter sa croix” c’est proclamer, comme l’apôtre Paul : « Loin de moi la pensée de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 v.14)
“Porter sa croix” c’est porter l’étendard de la mort de Christ et proclamer que nous sommes crucifiés avec Lui (Galates 2 v.20)
Le croyant dont les péchés sont lavés dans le sang de Jésus Christ ne fait plus partie du monde qui a rejeté son Sauveur en Le crucifiant ; il est citoyen du ciel (Philippiens 3 v.20). Il est « mort avec Christ aux principes du monde » (Colossiens 2 v.20) il est aussi « ressuscité avec Lui » (id 3 v.1). Il est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles… (2 Corinthiens 5 v.17)
C’est pourquoi la croix que nous avons à porter, n’est pas un pénible fardeau dont on se passerait bien ; elle n’est pas seulement le symbole de souffrances et de la mort – souffrances et mort subies par Jésus à notre place –, elle doit aussi être pour nous l’emblème de la victoire sur la mort. Celui qui est mort pour nous est aussi ressuscité, et nous avec Lui : sujet de joie et d’adoration pour l’éternité.
Comme un soldat portant l’étendard de l’armée à laquelle il appartient, le chrétien portant sa croix est un soldat de Jésus Christ portant l’étendard du christianisme fondé sur la mort et la résurrection de son Sauveur et Seigneur. Étendard que le monde doit voir.
Debout, sainte cohorte,
Soldats du Roi des rois !
Tenez d'une main forte
L'étendard de la croix.
(Refrain d'un cantique de Ruben Saillens)