Étrangers sur la terre
« Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s'en aller au lieu qu'il devait recevoir en héritage ; et il s'en alla, sans savoir où il allait. Par la foi, il vint séjourner dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; car il attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur. » (Hébreux 11 v.8 à 10)
« Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché : il estima l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Égypte ; car il regardait à la récompense. Par la foi, il quitta l'Égypte, sans craindre la colère du roi ; car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible » (Hébreux 11 v.24 à 26)
Abraham et Moïse, hommes de foi de l’Ancien Testament, vivaient comme des étrangers de passage sur la terre (v.13). Ils auraient pourtant pu profiter de l’aisance de ce monde puisque l’un (Abraham) était très riche et l’autre (Moïse) avait été élevé par la fille du pharaon, ayant donc la possibilité de jouir du bien-être et de la richesse de l'Égypte. Mais l’un attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur, c’est-à-dire la demeure céleste et l’autre regardait à la récompense dans les cieux.
Chrétiens, avons-nous toujours à l'esprit que notre demeure définitive n’est pas sur cette terre qui passera (2 Pierre 3 v.10) mais au ciel, dans la maison du Père où Jésus nous a préparé une place (Jean 14 v.2-3) ?
« Notre cité à nous se trouve dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur… » (Philippiens 3 v.20)
Et « nous savons que, si notre maison terrestre, qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons un édifice qui est de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux. » (1 Corinthiens 5 v.1)
Pensant à ce glorieux héritage qui est le nôtre et que Jésus Christ a payé si chèrement à la croix, ne devrions-nous pas vivre sur cette terre comme des étrangers, les choses de ce monde n’ayant plus d’attrait pour nos cœurs ? « Cherchez ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre » dit l’apôtre Paul (Colossiens 3 v.1-2) et l’apôtre Pierre de nous exhorter à vivre comme des étrangers et des gens de passage sur la terre (1 Pierre 2 v.11).
Tel doit être, dans ce monde que nous traversons, la position du chrétien qui attend le retour de son Sauveur et Seigneur Jésus Christ. « Car nous n'avons pas ici de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir. » (Hébreux 13 v.14)
Quelqu’un demandera peut-être : Le chrétien doit-il donc vivre en ermite dans le monde ? Non ! Ce n'est pas cela être étranger . Un étranger est celui qui vit dans un pays qui n’est pas le sien.
Jésus a dit, s’adressant à son Père et parlant de ses disciples et de tous ceux qui croient en lui : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde […] Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. » (Jean 17 v.14 à 18)
En résumé, le chrétien vit dans le monde tout en n’étant pas du monde. Comment pourrait-il appartenir à un monde qui a rejeté Celui dont il porte le nom (chrétien est un mot dérivé de Christ) et qui l’a crucifié ? Mais nous sommes laissés dans le monde pour y être des témoins (Actes 1 v.8), des ambassadeurs pour Christ (2 Corinthiens 5 v.20)
Un ambassadeur est un étranger du pays dans lequel il réside. Il est le représentant de son pays d’origine comme le chrétien doit être, pour le monde dans lequel il vit, le représentant de sa patrie céleste.
Étant des ambassadeurs pour Christ, quels gens devrions-nous être en sainte conduite et en piété (2 Pierre 3 v.11) ? Devant cette question, ne devons-nous pas trop souvent, hélas, baisser la tête et nous humilier ?
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Nous sommes pèlerins, étrangers sur la terre,
Et notre âme soupire après le saint séjour.
C’est dans le ciel, Seigneur, notre Dieu, notre Père,
Que nous allons entrer, conduits par ton amour.
Garde-nous dans ta paix durant notre voyage,
Jusqu’au jour bienheureux où, loin de tous les maux,
Nous goûterons ensemble un bonheur sans nuage,
Introduits par Jésus dans l’éternel repos.
(Hymnes et cantiques n°131 v.4 & 5)