Il me faut la montre !
Un jour, un horloger vit entrer dans son magasin un homme qui, il faut le dire, n'avait pas l'air très futé. Il sortit de sa poche un petit papier soigneusement plié, duquel il tira les aiguilles d'une montre.
« Il faut me les réparer, dit-il laconiquement, elles ne fonctionnent plus ! »
Pensant d’abord à une blague, l’horloger fut stupéfait en constatant que cet homme ne plaisantait pas.
« Mais la montre ? demanda-t-il… Il me faut la montre ! Je ne peux pas faire fonctionner les aiguilles sans avoir toute la montre !
– Oh ! répondit l'homme, la montre n'a rien, elle va très bien ! Ce sont les aiguilles qui se sont arrêtées et qu'il faut réparer »
L'homme était têtu. « Ce sont les aiguilles ! Ce sont les aiguilles !... » répétait-il sans cesse.
L'horloger eut beau répéter maintes fois les explications sous différentes formes, il ne voulut rien entendre.
« Alors, vous ne voulez pas réparer les aiguilles ?
– Je n'ai pas dit que je ne voulais pas, j’ai dit que pour cela j'ai besoin de toute la montre. »
L'homme secoua la tête, reprit les aiguilles, il les remit dans le papier qu’il replia soigneusement et sortit du magasin en grommelant et en claquant la porte.
Dans la rue, il arrêtait les passants pour leur dire en montrant la boutique :
« N'allez pas chez cet horloger, il ne connaît rien à son travail, il n'a pas voulu réparer mes aiguilles de montre. »
Cet homme était bien stupide, pensez-vous, et vous avez raison ! Savez-vous que beaucoup agissent comme lui à l'égard de Dieu ? Ils ne s’adressent à lui que pour demander une guérison, une amélioration matérielle ou financière, de l’aide dans une difficulté, etc. ne voulant pas lui confier leur âme qui, elle, a grand besoin d’être sauvée.
« Mon âme va bien, se disent-ils ; je n’ai rien à me reprocher, je n’ai jamais fait de mal à personne… ». Ils font partie des 99 justes qui n’ont pas besoin de repentance (Luc 15 v.7) et se plaignent que leurs demandes pour leur bien-être terrestre ne soient pas exaucées.
« Mon fils, donne-moi ton cœur. » (Proverbes 23 v.26)
dit le Seigneur à chacun. Je ne te demande pas d'abord de bonnes œuvres ou une vie religieuse ou quoique ce soit que tu estimes “bien”, — dit Jésus — je te demande ton cœur (tes affections). Le reste suivra. Donne-moi ton cœur tout entier, je l’ai payé si chèrement dans les heures de la croix !