« L’Éternel appauvrit et enrichit ; il abaisse, et il élève aussi. De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles : et il leur donne en héritage un trône de gloire » (1 Samuel 2 v.6 et 7)
Ces paroles font partie du cantique d’Anne qu’elle prononça quand Dieu exauça sa supplication en lui donnant son premier fils, Samuel, alors qu’elle était stérile. Elle magnifie la grâce de Dieu dont elle est l’objet et dont elle porte le nom (Anne signifie Grâce). Cette grâce prend le pauvre misérable de la poussière qui nous parle de la mort (Genèse 3 v.19, Ecclésiaste 11 v.7) et l’élève de dessus le fumier du péché.
C’est bien ce que nous étions, vous et moi, n’est-ce pas ? Le Nouveau Testament le confirme : « morts dans nos fautes et nos péchés » (Ephésiens 2 v.1), « nous étions par nature des enfants de colère » (v.3)
– Mais je ne suis pas mort, je suis bien vivant ! objectera peut-être quelqu’un. Me considérer comme mort est abject !
C’est exact, vous êtes vivant temporairement sur la terre, mais méritant la mort à cause de vos péchés qui vous séparent de Dieu qui, à cause de sa sainteté et de sa justice, ne peut voir le mal sans le punir. Tout le temps que vous ne vous repentez et vous ne vous convertissez, Dieu vous considère comme mort dans vos fautes et vos péchés, ce que nous étions tous.
Nous reconnaître comme tels est la première étape indispensable de notre conversion car, si nous ne reconnaissons pas notre mauvais état méritant la colère de Dieu, nous n’avons pas besoin du Sauveur. Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. De même, Jésus n’est pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance (Luc 5 v.32)
« Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3 v.19)
Dans sa grâce immense, non seulement Dieu efface les péchés de ceux et celles qui se repentent et croient, mais il fait d’eux ses enfants (Jean 1 v.12) et, par conséquent, ses héritiers, cohéritiers de Christ (Romains 8 v.17)
Réalisons-nous la hauteur de la position dans laquelle Dieu place le croyant qui, autrefois, était tombé si bas : dans la poussière de la mort, sur le fumier du péché ?
« De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles ». Et quel noble ! Le Fils de Dieu par qui et pour qui tout a été créé, le Rédempteur, le Prince de la vie.
« Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (c’est par la grâce que vous êtes sauvés) et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, afin de montrer dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce… » (Ephésiens 2 v.5 à 7)
Vivifiés (ou rendus vivants)
Le croyant l’est dès sa nouvelle naissance : par la foi, il reçoit une nouvelle vie, la vie divine et éternelle. Il n’est plus mort dans ses fautes et ses péchés, mais vivant pour Dieu.
Ressuscités
Nous ne le sommes pas encore de manière effective, mais dans les pensées de Dieu nous le sommes car pour lui qui n’est pas limité par le temps, ce qui sera d’une manière certaine l'est déjà. Il en est de même pour :
Assis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus.
Jésus s’est maintenant, en tant qu’homme, assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts (Hébreux 1 v.3), élevé plus haut que les cieux (Hébreux 7 v.26) et c’est ainsi que nous serons et que nous sommes déjà dans les pensées de notre Dieu Sauveur.
« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. » (1 Jean 3 v.2)
Cette si haute élévation – de la poussière de la mort et de dessus le fumier au plus haut des cieux – dépasse notre entendement, mais lorsque nous serons dans le ciel avec le Seigneur, il montrera « dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce ... » (Ephésiens 2 v.7)
QUESTION
Une question se pose alors, car nous avons dit que Dieu, à cause de sa sainteté et de sa justice, ne peut pas voir le péché sans le punir. Comment peut-il donc placer des pécheurs sur des hauteurs aussi élevées sans que ceux-ci ne soient punis et condamnés ? Comment peut-il exercer son amour et son immense grâce envers nous tout en satisfaisant sa sainteté et sa justice ?
Il fallait une sainte victime qui subisse la juste condamnation divine à notre place, expiant tous nos péchés. Jésus, le saint Fils de Dieu, dans son amour infini, s’est présenté. De la gloire du ciel où il était de toute éternité, il est descendu jusqu’à nous, prenant la forme d’un homme, naissant dans une étable. Étant Maître de l’univers parce qu’il en est le créateur, il aurait pu naître dans un palais d’or et recevoir tous les honneurs qui lui étaient dus. Il a choisi la pauvreté parce qu’il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Marc 10 v.45). Étant riche, il s’est fait pauvre pour nous. Partout, il a été le méprisé et le délaissé des hommes, le peuple n’a eu pour lui aucune estime, et son chemin sur la terre s’est terminé dans la honte de la crucifixion à laquelle il s’est livré volontairement pour prendre sur lui tous nos péchés qu'il a expiés un à un.
« Le Christ Jésus, existant en forme de Dieu, n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme de serviteur, étant devenu semblable aux hommes ; et, trouvé quant à son aspect comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix.
C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom… » (Philippiens 2 v.6 à 9)
Pour que des pécheurs tels que nous puissent occuper avec lui une place élevée dans le ciel, Jésus, à cause de son amour pour nous, a quitté la gloire du ciel où il se trouvait de toute éternité, pour s’abaisser jusque nous. Plus bas encore il est descendu : jusqu’à la mort de la croix où il accepta de subir le jugement et la condamnation de Dieu à notre place.
Sujet d’adoration de nos cœurs qui se perpétuera dans l’éternité.
Oui, pour nous enrichir
Du ciel, de toi-même,
Tu daignas t’appauvrir,
Toi, le Dieu suprême.
Gloire au Fils du Très-Haut !
Gloire à toi, saint Agneau !
Reçois de notre cœur
L’amour et l’hommage ;
Qu’il soit, divin Sauveur,
A toi sans partage !
(Hymnes et cantiques n°31/3)