Dans une petite ville de Normandie, un boulanger prenait le beurre dont il avait besoin chez un fermier du voisinage. Un jour, il découvrit que les mottes de beurre, qui devaient peser trois livres, n'avaient pas le poids. La fraude s'étant répétée, il porta plainte et le fermier fut traduit en justice.
« N'avez-vous donc pas de balance ? lui demanda le juge.
— Oh ! Si, Monsieur le président.
— Vous manque-t-il alors des poids ?
— Oh ! Oui, il m'en manque.
— Comment pesez-vous donc les mottes de beurre ?
— Je m'en vais vous dire, Monsieur le président, c'est que je n'avais pas besoin de poids.
— Comment cela ?
— Eh bien ! quand le plaignant me fit l'honneur de prendre du beurre chez moi, je décidai de faire de même à son égard et de lui prendre du pain. Or, comme il me livre des pains de trois livres, je me sers toujours d'un de ses pains pour peser mes mottes de beurre. Si celles-ci n'ont pas le poids, ce n'est pas ma faute, mais la sienne ! »
Là-dessus, le fermier fut acquitté.
Tel est pris qui croyait prendre …
Cette histoire amusante – mais éloquente – nous amène à parler d’une autre balance dont la justesse et la précision sont imparables et avec laquelle il est impossible de tricher.
À l'origine, les balances servaient à peser de petits fragments de matières précieuses telles que l'or ; puis leur usage s'est étendu aux différentes transactions commerciales. Pour assurer l'honnêteté des ventes, il a fallu surveiller la fiabilité de ces instruments comme la régularité des pesages. Ainsi, dès l'antiquité, des fonctionnaires vérifiaient la justesse de la pesée des commerçants au moyen d'étalons de mesure qui sont apparus avant même la monnaie. À cause de ce souci de la justesse des poids et mesures, la balance est devenue l'emblème de la justice des tribunaux.
Si les juges ont la charge de peser sans partialité les actions d'individus soupçonnés de quelque faute, ils sont toutefois limités dans la connaissance des faits, et faillibles dans leurs décisions. Un élément inconnu, un faux témoignage incontrôlable, une vérité présentée de façon ambiguë, une rumeur ou un soupçon qui prend l’apparence de la réalité, etc. peuvent conduire à une erreur judiciaire.
Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée ;
Tu sais quand je marche et que je me couche, et tu pénètres toutes mes voies.
Car ma parole n’est pas sur ma langue, que déjà, ô Éternel ! tu la connais entièrement.
(de David : Psaume 139 v.2 à 4)
Il est un Juge infaillible pour lequel tout est connu : non seulement nos actions, mais aussi nos pensées (Psaume 139 v.2). Il discerne les pensées et les intentions du cœur. Il n'existe aucune créature qui soit cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. (Hébreux 4 v.13). Il mesure tout ce que nous faisons, c'est-à-dire qu'il en apprécie les motifs, il pèse ce que nous sommes avec ses propres étalons et sa justice est absolue. L'homme a ses critères de jugement : statut social, performances, fortune, etc. Mais cela ne “pèse” rien en face du Juge divin, pas plus que les œuvres faites en vue de “gagner” le ciel.
Seul celui qui aura accepté Jésus pour son Sauveur personnel répondra au critère pour entrer au ciel.
Quant aux bonnes œuvres auxquelles Dieu attribue de la valeur, ce sont celles qui découlent de la foi et dans lesquelles les chrétiens sont invités à être les premiers. « …que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres : c’est ce qui est bon et utile aux hommes. » (Tite 3 v.8)
(d’après un feuillet du calendrier “La Bonne Semence”)
« L'Éternel est un Dieu qui sait tout, et par lui sont pesées toutes les actions. »
(1 Samuel 2 v.3)
Le poids de nos péchés fait tomber le plateau de la balance au maximum et rien ni personne ne peut le relever si ce n’est Jésus Christ qui a porté le lourd fardeau de nos péchés à la croix. Il en a subi le jugement à notre place et il appelle tout pécheur à venir maintenant à lui :
« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés,
et moi, je vous donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi [...]
et vous trouverez le repos de vos âmes.
Car mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger. »
(Matthieu 11 v.28 à 30)
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