Bien des personnes ayant pris conscience de leur culpabilité devant Dieu et donc de leur besoin d’être sauvées commencent généralement à rebours de ce qu’elles devraient faire : elles s’occupent d’abord d’elles-mêmes au lieu de commencer avec Dieu. Leurs victoires ou leurs défaites dans la lutte, leurs sentiments, leur satisfaction ou leur mécontentement d’elles-mêmes remplissent leurs pensées. Il faut bien souvent longtemps avant qu’elles aient appris à se détourner d’elles-mêmes et à regarder à Dieu. C’est de cela pourtant que dépend la paix de la conscience et du cœur.
Si la question leur est posée :
« Êtes-vous sauvé(e) ?
– Je l’espère, est la réponse.
– Vous l’espérez, mais en êtes-vous assuré(e) ?
– Pas tout à fait. Je voudrais l’être, je cherche, je prie, mais jamais je ne suis pleinement satisfait(e). J’ai toujours quelque doute…»
Que d’âmes en sont là ! C’est le moi qui les occupe. Si l’on met ainsi “la charrue avant les bœufs”, peut-on s’attendre à beaucoup de progrès ? Certes non ! l'Évangile commence avec Dieu et non avec nous :
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »(Jean 3 v.16)
Dieu a aimé, Dieu a donné, et « nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 v.19). Voyez comme il a été glorifié par Christ s’offrant en victime sainte pour expier notre péché. Dieu a été satisfait de ce que Christ a accompli. Il a ressuscité pour notre justification Celui qui est mort pour nos fautes, ayant été fait péché pour nous (2 Corinthiens 5 v.21). La résurrection de Christ et son élévation dans la gloire sont la preuve que le Dieu saint est pleinement satisfait de l’œuvre parfaitement accomplie à la croix. Puisque Dieu est satisfait, comment ne le seriez-vous pas ?
Si donc vous reconnaissez votre état de péché et, par conséquent, votre besoin d’être sauvé, ne regardez plus à vous-même, mais regardez à Jésus Christ qui a tout accompli pour votre salut.
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Un petit garçon de six ans avait été gravement brûlé à la jambe. Il dut subir une greffe de peau sous anesthésie locale. Avant de commencer l’opération, le chirurgien lui dit : «Maintenant que tu as bien regardé ta brûlure, c'est moi que tu vas regarder, jusqu'à ce que l'opération soit terminée.»
Suivez le conseil donné par ce chirurgien : identifiez bien votre état moral, vos blessures, puis regardez à Jésus, le divin Médecin, et ne détournez pas les yeux de lui. C’est au remède qu’il faut regarder et non à la plaie. Si nous regardons à nous-mêmes sans tricher, nous ne pouvons que reconnaître que nous sommes pécheurs aux yeux de Dieu. Ce constat étant fait, regardez à la croix où Jésus a souffert et est mort pour nous. C’est là qu’il a “opéré” pour notre salut, pour la guérison de notre âme en subissant à notre place la condamnation que nous méritions tous.
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Regarde, âme angoissée, au mourant du Calvaire;
Regarde à Christ sur la croix élevé.
C’est là qu’est ton Sauveur, contemple-le, mon frère,
Un seul regard et sois sauvé!
Regarde et crois!
La vie et le pardon descendent du Calvaire;
Oh! regarde, regarde à la croix.
Pourquoi fut-il frappé par les foudres divines,
Pourquoi fut-il sur le bois attaché,
Pourquoi son front sacré fut-il meurtri d’épines,
Sinon pour toi, pour ton péché?
Regarde et crois!
Pour lui la mort, pour toi les promesses divines;
Oh! regarde, regarde à la croix.
Tu ne peux effacer par ton sang, par tes larmes,
Ton long oubli de la divine loi;
Pour vivre et triompher, il n’est pas d’autres armes
Que l’humble regard de la foi.
Regarde et crois!
Jésus, divin soleil, dissipera tes larmes;
Oh! regarde, regarde à la croix.
Ruben Saillens