désespoir et la révolte : « Si Dieu m'aimait, murmurait-elle, il ne me traiterait pas de la sorte. »
Un jour de mai 1822, César Malan, évangéliste suisse et ami de la famille, vient en visite. Au cours du repas, il demande à Charlotte si elle est chrétienne. « Mêlez-vous de vos affaires ! » lui répond-elle avec insolence. Puis elle perd le contrôle d’elle-même et éclate dans un violent accès de colère, râlant contre Dieu et contre sa famille. Celle-ci, embarrassée, quitte la pièce, et César Malan, seul avec elle, la regarde par-dessus la table.
« Vous êtes fatiguée de vous, n’est-ce pas ? » dit-il enfin. « Vous vous accrochez à votre haine et à la colère, parce que vous n’avez rien d’autre au monde à quoi vous accrocher. Par conséquent, vous êtes devenue aigrie, amère et rancunière. »
« Vous avez un remède ? » interroge Charlotte.
« La foi que vous essayez de mépriser. »
Tandis que l’entretien progresse, Charlotte se radoucit et reconnaît qu'elle aimerait venir à Jésus Christ mais ne sait pas comment.
« Que devrais-je faire pour devenir une chrétienne et posséder la paix et la joie qui sont les vôtres ? » dit-elle enfin. « Ne dois-je pas devenir meilleure, faire des progrès spirituels ? »
« Venez à Jésus telle que vous êtes maintenant, avec vos luttes et vos craintes, vos haines et vos amours, votre orgueil et votre honte. »
« Je devrai venir à Dieu telle que je suis ? Est-ce bien cela ? »
Ces paroles si simples ont un effet libérateur sur Charlotte. Elle apporte au Seigneur le fardeau de ses péchés et reçoit en retour une paix et une joie qu'elle n'a jamais connues jusque-là. Sa maladie avec ses souffrances et son handicap demeure, mais sa vie change totalement. Elle découvre et s’approprie les paroles de Jésus : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6 v.37)
Plus tard, les paroles que César Malan lui adressa inspireront à Charlotte ce cantique bien connu et traduit en de nombreuses langues :
Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi
Et ta voix qui m'appelle à toi,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !
Tel que je suis, bien vacillant,
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !
Tel que je suis, ton cœur est prêt
À prendre le mien tel qu'il est
Pour tout changer, Sauveur parfait.
Agneau de Dieu, je viens, je viens !
Tel que je suis, ton grand amour
A tout expié sans retour.
Je puis être à toi dès ce jour,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !
Charlotte Elliott
Comment venir à Jésus ? Simplement tel que vous êtes. L'amour inconditionnel du Sauveur qui pardonne le pécheur transforme la vie de celui qui s'approche de lui avec foi et dans une prière de repentance sincère.
Jésus dit :
« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés,
et moi, je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11 v.28)
« Celui qui vient à moi, je ne le mettrai pas dehors » (Jean 6 v.37)
* * *