Nous sommes au bord du lac, dans un endroit désert. C’est le soir, il se fait tard. Jésus vient de nourrir une foule de cinq mille hommes – sans compter les femmes et les enfants – avec cinq pains et deux poissons et il oblige ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive pendant qu’il renvoie les foules.
Arrêtons-nous un instant sur le verbe : il "oblige" ses disciples… Eh oui ! Jésus doit contraindre ses disciples car ils ne sont probablement pas volontaires pour traverser seuls le lac en pleine nuit. Nous devons les comprendre : il se fait tard, ils viennent de distribuer de la nourriture à cinq mille hommes plus les femmes et les enfants, ils ont ramassé douze paniers de restes – chacun un panier plein – ils doivent être bien fatigués, d’autant plus que Jésus les a fait venir ici pour se reposer car ils n’ont même pas eu le temps de manger dans la journée ! (Marc 6 v.31). Et puis, les disciples se souviennent de leur précédente traversée du lac en tempête en pleine nuit : ce fut épouvantable, mais le Maître était là ! Il dormait à l’arrière de la barque mais, réveillé par ses disciples, il fit taire le vent et calma la mer. Tandis que maintenant, il leur demande de traverser le lac, seuls, sans lui, et en pleine nuit ! Ah, non ! Ils n’ont pas envie de prendre le risque…
Jésus doit les obliger, les contraindre à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive.
Combien de fois devons-nous faire ce que nous ne voulons pas, devons-nous traverser des épreuves que nous voulons éviter à tout prix, mais Jésus nous y contraint. Son but est de nous bénir, même si nous ne comprenons pas, même si nous n’acceptons pas. C’est lui qui dirige toutes circonstances dans notre vie et il fait travailler ensemble toutes choses pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8 v.28)
Voilà donc les disciples dans la barque et, malgré leur fatigue, ils rament pour se rendre sur l’autre rive, de l’autre côté du lac. Pendant ce temps, Jésus renvoie les foules puis – nous pourrions nous attendre à ce qu’il rejoigne ses disciples – non, il monte sur la montagne, seul, à l’écart, pour prier.
sombre, les vents sont contraires, les épreuves ne manquent pas… mais Jésus, tout en étant élevé au plus haut des cieux, nous voit. Il veille et prie pour chacun de nous. « Il est toujours vivant pour intercéder pour nous » (Hébreux 7 v.25)
La nuit est déjà bien avancée : la 4ème veille, c’est-à-dire entre 3 et 6 heures du matin. Jésus voyant ses chers disciples se tourmenter à ramer, vient vers eux, marchant sur les eaux.
Le Seigneur ne laisse jamais seuls ses rachetés dans la peine et ne permet pas qu’ils soient tentés au-delà de ce qu’ils peuvent supporter (1 Corinthiens 10 v.13). Il vient vers eux, marchant sur les eaux, car il est au-dessus de tout. N’est-il pas Celui qui « seul étend les cieux et marche sur les hauteurs de la mer » (Job 9 v.8) ? Celui qui, par ses souffrances et ses épreuves qu’aucun homme ne pourrait endurer, a accompli la grande œuvre de la rédemption, pourrait-il se laisser enfoncer dans les eaux tumultueuses de ce monde ? Celui qui a été tenté en toutes choses (Hébreux 4 v.15) et qui a résisté à toutes les tentations du diable (Matthieu 4 v.1 à 11) pourrait-il être englouti par celles du monde ?
Distinguant dans la nuit un homme marchant sur la mer, les disciples troublés poussent des cris de frayeur : « C’est un fantôme ! » Mais Jésus leur dit aussitôt : « Courage ! C’est moi, n’ayez pas peur ! »
Oh ! La voix rassurante de Jésus : la connaissez-vous ? Quand tout va mal et que l’espoir vous semble vain, entendez-vous sa voix : « Courage ! C’est moi, n’aie pas peur » ? C’est moi qui ai permis cette épreuve pour ton bien, tu le comprendras plus tard… Reconnaissez-vous la voix du bon berger en lisant sa Parole, la Bible ou peut-être au travers des circonstances ou des issues ? Les brebis connaissent la voix du bon berger (Jean 10 v.4) « Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais et elles me suivent » dit Jésus (v.27)
Pierre reconnaît la voix de son Maître, mais il veut une preuve ! « Seigneur, si c’est toi, dit-il, commande-moi d’aller vers toi sur les eaux ». Sur l’ordre de Jésus, dans un acte de foi, Pierre descend de la barque et va vers son Maître en marchant sur les eaux. Il cesse un moment de fixer les yeux sur Jésus et, voyant les vagues agitées par le vent, sa foi faiblit, il a peur et commence à enfoncer dans l’eau. « Seigneur, sauve-moi ! » s’écrie-t-il. Jésus étend sa main, le saisit et lui dit : « Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? »
Combien de fois le Seigneur doit-il nous faire cet affectueux reproche : « Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? »
Pourquoi ? Parce que je n’ai pas fixé mes yeux de la foi sur Lui, j’ai regardé ailleurs, aux circonstances qui m’assaillent. Souvenons-nous du message de la semaine dernière : "Ne voir que JÉSUS seul".
« Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, courons avec patience la course qui est devant nous, les yeux fixés sur Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l'accomplissement… » (Hébreux 12 v.1-2)
Quand Jésus monte dans la barque, le vent cesse et les disciples lui rendent hommage.
Quand Jésus viendra nous chercher pour aller à l’autre rive (dans le ciel), nous comprendrons alors le pourquoi des épreuves que nous aurons traversées sur la terre, et nous Lui rendrons hommage.
Ce même Pierre qui a marché sur les eaux écrira plus tard, poussé par l’Esprit Saint :
« C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (…) ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra. » (1 Pierre 1 v.6-7)
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