Avant d’affronter la croix, Jésus s’adressa à son Père disant :
« … Père, je veux, quant à ceux que m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée. » (Jean 17 v.24)
Qui peut se permettre d’imposer ainsi sa volonté à Dieu en lui disant : « Père, je veux… » ? Quel homme est en droit d’exiger de Dieu ? Personne sinon Dieu le Fils qui s’est fait homme pour vivre sur cette terre une vie pure et parfaite.
Auparavant, dans la même prière, Jésus dit : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (v.4). L’œuvre de la rédemption n’était pas encore accomplie, mais Jésus dit : « j’ai achevé l’œuvre … » parce qu’il avait arrêté, dans son cœur, d’aller jusqu’au bout. Il avait dressé sa face résolument pour aller à Jérusalem (Luc 9 v.51), la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés (Luc 13 v.34). Connaissant tout à l’avance, et avec la certitude de ce qu’il allait accomplir, il peut dire : « Père, je veux… » et sa volonté est d’avoir auprès de lui, dans la gloire, ceux et celles qu’il aura rachetés au prix inestimable de son sang versé, de sa vie donnée.
Quelques instants plus tard, Jésus se trouve dans le jardin de Gethsémané. Satan fait passer devant son âme sainte les souffrances indicibles et la mort qu’il va bientôt endurer. Il se jette à genoux et, dans l’angoisse du combat, il supplie son Père. Sa sueur devient comme des grumeaux de sang coulant à terre. « Mon Père, dit-il, pour toi, tout est possible ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois, non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14 v.36)
Tout à l’heure il disait : « Père, je veux… »
Maintenant, il supplie le Père de faire passer la coupe loin de lui en disant : « non pas ce que je veux… »
On pourrait penser qu’il y a contradiction entre ces deux paroles, mais il n’en est rien. Dans sa perfection infinie, le Saint et le Juste ne peut pas désirer boire la coupe de la colère de Dieu contre le péché. Est-ce logique, est-ce seulement pensable que le seul homme qui a offert à Dieu une vie parfaite subisse le châtiment suprême à la place des coupables du monde entier et toutes générations ? Non ! Jésus ne peut pas désirer boire cette coupe et c’est pourquoi il supplie : « Mon Père, pour toi, tout est possible ; fais passer cette coupe loin de moi »
Bien sûr que c’est possible « car tout est possible pour Dieu » (Marc 10 v.27) mais essayons d’imaginer un seul instant que le Père fasse passer cette coupe loin de Jésus sans qu'il la boive : Quelles conséquences désastreuses !
- Les vœux de l'amour de Dieu de sauver sa créature déchue ne seraient pas satisfaits ;
- le Seigneur ne posséderait pas celle qu'il aime tant : cette perle de grand prix pour laquelle il a vendu tout ce qu'il avait (Matthieu 13.46),
- il n’aurait pas son Épouse bien-aimée qu'il nourrit et chérit, son Église qu'il se présentera bientôt à lui-même glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable (Ephésiens 5 v.29 et 27).
- Sa volonté qu’il exprimait tout à l’heure d’avoir avec lui, dans la gloire, ses rachetés ne pourrait être satisfaite.
- La foi des hommes de l'Ancien Testament tel qu’Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David… serait vaine,
- et nous, nous resterions de misérables pécheurs perdus n'ayant devant nous que la perspective des tourments éternels.
- Toutes les prophéties de l'Ancien Testament ainsi que les figures de Christ, de sa mort et des ses merveilleux résultats ne seraient qu'illusions et mensonges !
Non ! Ce n'est pas possible que cette coupe passe loin du Seigneur ! C’est pourquoi, dans sa parfaite obéissance, Jésus ajoute aussitôt : « non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14 v.36)
L’homme parfait ne pouvait pas désirer boire la coupe de la colère de Dieu contre le péché, mais il l’a bue entièrement parce que son amour a été plus fort que la mort. Son amour pour moi, son amour pour vous !
Combien de fois avait-il déclaré qu’il n’était pas venu pour faire sa volonté, mais celle de celui qui l’a envoyé. (Jean 4 v.34, 5 v.30, 6 v.38 …)
Quelle est la volonté de Dieu ? De sauver les pécheurs.
« notre Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés … » (1 Timothée 2.4)
« ne voulant qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pierre 3.9)
Jusqu’au bout, Jésus a accompli la volonté de son Père. Il est « devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2 v.8). Celui qui a accepté et a bu jusqu’à la lie cette coupe de la colère de Dieu contre nos péchés a le droit d’exiger d’avoir auprès de lui tous ceux et toutes celles pour qui il est mort après avoir tant souffert. Bientôt, tous ses rachetés de tous les temps, de tous les peuples et toutes nations, de toutes langues seront réunis dans le ciel, entourant le bien-aimé Sauveur et Seigneur, contemplant sa gloire et chantant ses louanges à l’unisson et d’un seul cœur.
Ami lecteur, serez-vous avec nous à ce grand rassemblement autour du Seigneur ?
Oh! quel beau jour, où, devant ta face,
Tous tes rachetés apparaîtront,
En célébrant ta gloire et ta grâce!
De leurs chants, les cieux retentiront.
Nombreux comme le sable des plages !
Oh! que ce sera beau,
Lorsque nous serons là-haut,
Aussi nombreux que le sable des plages.
(A.Booth-Clibborn)
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