Je visitais un cimetière le lendemain de la Toussaint et remarquais une tombe toute neuve sur laquelle aucune inscription n’apparaissait. Je devinais que le propriétaire avait acheté l’emplacement et avait fait installer à l’avance ce qu’il appelait peut-être « sa dernière demeure ». Puis j’imaginais un dialogue avec ce futur occupant encore vivant :
« J’ai acheté mon emplacement au cimetière et j’ai fait poser ma tombe pour que ma famille n’ait pas à s’en occuper quand je partirai.
— Vous avez raison de penser à votre famille, cela leur enlève au moins un souci.
— J’ai aussi souscrit un contrat obsèques ; ainsi je suis tranquille pour les miens, tout est prêt.
— Êtes-vous sûr de n’avoir rien oublier ?
— Oui, mais pourquoi cette question ? A quoi pensez-vous ?
— Et bien quand vous irez, ou plutôt : quand on vous installera en dessous de votre pierre tombale, ce ne sera que votre corps. Votre âme, où sera-t-elle ?
— Euh… je n’en sais rien, personne n’est revenu de l’au-delà pour nous le dire !
— Vous n'en savez rien et vous ne cherchez pas à savoir ? Monteriez-vous dans un train ou un avion sans savoir où ils vont ? Vous avez tout préparé pour la tranquillité matérielle des vôtres et vous n’êtes pas prêt vous-même. Ne vous souciez-vous pas de l’essentiel : le sort de votre âme ?
— Je verrai bien quand je serai dans l’au-delà.
— Savez-vous que la mort est la porte qui s’ouvre sur l’éternité ? Quand vous passerez cette porte, elle se refermera définitivement derrière vous et il ne vous sera impossible de revenir en arrière. Votre sort sera fixé pour l’éternité.
— Mais comment le savoir ? Qui peut nous dire ce qu’il y a après la mort ?
— En effet, nous ne pourrions pas le savoir sans que quelqu’un nous le dise. Mais attention : ce “quelqu’un” ne peut pas être n’importe qui, car ce “n’importe qui” dirait n’importe quoi. Dieu, dans sa sagesse et sa bonté, a bien voulu nous laisser sa Parole contenue dans la Bible pour nous révéler ce que nous ne pourrions connaître sans Lui. Si le corps qui est poussière retourne à la terre, « l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné » nous dit la Bible (Ecclésiaste 12 v. 7)
— Si mon esprit retourne à Dieu, il me recevra, car il est bon, dit-on ; d’ailleurs on dit souvent « le bon Dieu » et vous-même, vous venez de parler de sa bonté.
— Dieu est bon, oui. Plus que cela : « Il est amour » (1 Jean 4 v.8 et 16). Mais n’oublions pas qu’il est parfait dans tous ses caractères ; Il est saint et juste. A cause de sa sainteté, Il ne peut tolérer un seul péché et à cause de sa justice, Il se doit de le condamner. Or la Bible est formelle : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 v.23) et aussi : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Hébreux 9 v.27) et « C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ! » (Hébreux 10 v.31)
— Mais ce que vous me dîtes est effrayant !
— Oh, oui ! c’est effrayant pour celui qui n’est pas prêt. C’est pourquoi, à vous qui avez tout préparé pour la tranquillité matérielle des vôtres sans vous occuper de votre âme, la Bible vous dit : « Prépare-toi à la rencontre ton Dieu ! » (Amos 4 v.12)
— Et comment s’y préparer ? Que doit-on faire ?
— Rien. Que voulez-vous faire pour paraître pur devant le Dieu trois fois saint (Esaïe 6 v.3) ? Des bonnes œuvres ? Aucune de celles-ci ne pourrait ôter un seul de vos péchés ! Réciter des prières ? Si elles ne viennent pas du cœur, elles ne seront pas entendues. Donner de l’argent ? « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère ni donner à Dieu le prix de son rachat » (Psaume 49 v.7). Mais ce qu’il vous est impossible de faire, Dieu qui vous aime l’a fait pour vous :
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.16)
« Celui qui croit en lui n’est pas jugé… » (Jean 3 v.18)
« Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 v.36)
— Il suffirait donc de croire pour que Dieu m’accepte ?
— Exactement. La seule condition pour être sauvé est de croire au Seigneur Jésus, le Fils de Dieu.
— Moi, je crois en Dieu, je crois en Jésus Christ qui est mort sur une croix.
— Croire en l’existence de Dieu ou croire en l’existence de Jésus Christ comme on croit en celle de Napoléon ou de Charlemagne ne suffit pas. Croire au Seigneur Jésus c’est croire avec conviction qu’il le Fils de Dieu qui a quitté le ciel où il était de toute éternité pour descendre sur la terre et qu’il est mort pour vos péchés – c’est donc vous reconnaître pécheur, coupable devant Dieu –. Croire au Seigneur Jésus, c’est croire avec conviction qu’il est ressuscité d’entre les morts et qu’il est maintenant vivant pour toujours. « Si, de ta bouche tu reconnais Jésus comme Seigneur, et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. » (Romains 10 v.9). Croire au Seigneur Jésus, c’est pouvoir dire, du plus profond du cœur : « le Fils de Dieu m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi » (Galates 5 v.20)
— Que se passera-t-il donc après la mort si je reconnais devant Dieu que je suis un pécheur et que je crois au Seigneur Jésus mort pour mes péchés ?
— Pour le croyant, la mort est l’entrée dans le repos en attendant la résurrection pour être introduit par le Seigneur Jésus lui-même, avec tous ses rachetés, dans la gloire éternelle. La Parole de Dieu emploie beaucoup plus souvent le verbe “endormir” que celui de “mourir” quand il s’agit des croyants pour qui il n’y a plus aucune condamnation (Romains 8 v.1) parce que Christ l’a subie à leur place.
— Et pour celui qui ne croit pas ?
— Pour celui qui ne croit pas, la mort est l’attente terrible de la résurrection pour le jugement.
« L’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien en résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal en résurrection de jugement » (Jean 5 v.28, 29).C’est pourquoi je me permets d’insister : « Repentez-vous et croyez à l'Évangile » (Marc 1 v.15) maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, avant que votre corps soit posé dans la tombe et que votre esprit retourne à Dieu. »
Il y a quelques années, je visitais un homme très malade qui savait sa mort proche. Un jour il me raconta qu’il s’était rendu à la mairie de son village pour acheter son emplacement au cimetière. Quand tout fut réglé, avant de quitter la mairie, il dit au secrétaire sur un ton joyeux : « Et voilà, j’ai ma place au cimetière parce que je l’ai payée ! Mais ce qui est beaucoup plus important c’est que j’ai aussi ma place au ciel, et cette place, je ne l’ai pas payée car je pourrais pas, mais Jésus Christ l’a payée pour moi en donnant sa vie sur la croix ! »
Je n’ai plus revu ce cher monsieur, car il est parti peu de temps après ; il est entré dans le repos, près de son Sauveur et Seigneur.
Cher ami, et vous qui lisez ces lignes, puis-je vous demander où sera votre âme lorsque vous fermerez définitivement les yeux sur ce monde ? Puissiez-vous faire vôtre les paroles de ce poème :
Tandis qu’au ciel ma place est prête,
Ici-bas j’ai la paix du cœur.
Loin des flots et de la tempête,
J’ai, pour y reposer ma tête,
Le sein béni de mon Sauveur.
Là-haut, dans la maison du Père,
En toi, Jésus, j’ai tous les biens,
Tous les trésors du sanctuaire.
Seigneur, ta face est ma lumière ;
Ta gloire et ton amour sont miens.
Henri Rossier (1835-1928)
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