Bien des personnes se posent des questions au sujet du salut de leur âme parce qu’elles commencent au rebours de ce qu’elles devraient faire : elles s’occupent d’abord d’elles-mêmes au lieu de commencer avec Dieu. Leurs victoires ou leurs défaites dans la lutte, leurs sentiments, leur satisfaction ou leur mécontentement d’elles-mêmes remplissent leurs pensées. Il leur faut souvent bien longtemps, parfois presque toute une vie, avant qu’elles aient appris à se détourner d’elles-mêmes et à regarder vers Dieu. C’est pourtant de cela que dépendent la paix de la conscience et la joie du cœur.
A la question « Êtes-vous sauvé ? »,
elles répondent :
« Je l’espère.
– Vous n’en êtes donc pas assuré ?
– Pas tout à fait. Je voudrais l’être, je cherche, je prie, mais jamais je ne suis satisfait, j’ai toujours des doutes… »
Que d’âmes en sont là ! C’est le moi qui les occupe. Pour employer une expression populaire, si on met ainsi la charrue avant les bœufs, peut-on s’attendre à beaucoup de progrès ? Certes non ! L'Évangile commence avec Dieu et non avec nous :
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 v.16)
Dieu a aimé, Dieu a donné. Il a été glorifié par Christ s’offrant en victime sainte pour expier votre péché. Dieu a été satisfait de ce que Christ a accompli et il a ressuscité pour notre justification Celui qui est mort pour nos fautes. La résurrection de Christ et son élévation dans la gloire est la preuve que le Dieu saint est pleinement satisfait de l’œuvre parfaitement accomplie à la croix. Si Dieu est satisfait, pourquoi ne le seriez-vous pas ?
En regardant à vous-même, vous restez dans l’état de l’homme décrit par l’apôtre Paul :
« Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite pas de bien ; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, je ne le trouve pas. En effet, le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. …
Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Romains 7 v.18,19,24)
Nous nous souvenons des Israélites traversant le désert qui parlèrent contre Dieu et contre Moïse. Dieu leur envoya des serpents venimeux qui les mordaient mortellement. C’est alors que le peuple se repentit et supplia Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, de retirer les serpents. Dieu dit à Moïse : «Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve.»
Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche ; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, avait la vie sauve. (Nombres 21 v.5 à 9)
Imaginons que l’Israélite mordu, au lieu de regarder le serpent d’airain comme Dieu l’avait dit, continue de regarder à lui-même, à sa morsure, essayant peut-être de se soigner lui-même… N’en est-il pas de même de celui qui regarde à lui-même plutôt que de regarder à la croix où Jésus fut élevé et où il paya le prix de nos péchés ?
Jésus, parlant de lui-même, dit à Nicodème : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.14, 15)
Si donc vous reconnaissez votre état de péché et votre besoin d’être sauvé, ne regardez plus à vous-même, mais regardez à Christ qui a tout accompli pour votre salut, subissant à votre place le jugement que méritaient vos péchés.
En contemplant Jésus élevé sur la croix, vous apprendrez à connaître l'amour de Dieu qui vous a tant aimé qu’il a donné son Fils unique afin qu’en croyant en lui, vous ne périssiez pas, mais que vous ayez la vie éternelle.
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Regarde, âme angoissée, au mourant du Calvaire;
Regarde à Christ sur la croix élevé.
C’est là qu’est ton Sauveur, contemple-le, mon frère,
Un seul regard et sois sauvé!
Regarde et crois!
La vie et le pardon descendent du Calvaire;
Oh! regarde, regarde à la croix.
Pourquoi fut-il frappé par les foudres divines,
Pourquoi fut-il sur le bois attaché,
Pourquoi son front sacré fut-il meurtri d’épines,
Sinon pour toi, pour ton péché?
Regarde et crois!
Pour lui la mort, pour toi les promesses divines;
Oh! regarde, regarde à la croix.
Tu ne peux effacer par ton sang, par tes larmes,
Ton long oubli de la divine loi;
Pour vivre et triompher, il n’est pas d’autres armes
Que l’humble regard de la foi.
Regarde et crois!
Jésus, divin soleil, dissipera tes larmes;
Oh! regarde, regarde à la croix.
Ruben Saillens (1855-1942)
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