Le fils prodigue est l'histoire de l'homme qui veut se passer de Dieu. Il considère son père comme un obstacle à son bonheur. Voulant faire sa propre volonté, il s'en éloigne toujours plus, dépensant les biens que Dieu a dispensé (sa jeunesse, sa santé, ses facultés, son argent…) jusqu'à ce qu'il arrive à ce triste constat que rien ni personne ne peut lui apporter ce dont il a besoin. Dans ce monde, rien ne peut rassasier l'âme, rien ne peut étancher la soif du bonheur. Les petits bonheurs que nous pouvons trouver sur la terre ne durent qu'un temps. Jésus a dit à la samaritaine : « Quiconque boira de cette eau-ci (l’eau que produit la terre) aura de nouveau soif ; celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif, à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (Jean 4 v.13-14).
Le fils prodigue, revenant à lui-même et ressentant sa misère profonde , se dit : « Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes ouvriers ».
La prise de conscience de son état de péché l’amène à la repentance et sa décision est aussitôt suivie par l’acte : il se lève et vient vers son père.
Combien de personnes sont conscientes de leur état de péché, connaissent leur besoin d’être sauvées et prévoient se décider un jour à venir au Sauveur… Non ! C’est maintenant qu’il faut se tourner vers Dieu, car un autre jour pourrait être trop tard. Qui sait ce qui arrivera demain ?
« Voici, c’est maintenant le temps favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens 6 v.2)
N’est-ce pas émouvant de voir le père qui, certainement, attendait le retour de son fils et scrutait l’horizon. Il le voit de loin - comme Dieu voit le pécheur aussi loin qu’il soit - il court à lui, se jette à son cou et le couvre de baisers. Quelle tendresse, quel amour ! L’amour de Dieu recevant un pécheur repentant.
Le fils lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ». Le père ne le laisse pas finir. Souvenez-vous, le fils avait prévu de dire : « Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes ouvriers ». Le pécheur ne se sent effectivement pas digne d’être appelé fils de Dieu, mais Dieu, dans son immense amour, fait de nous ses enfants. « A tous ceux qui ont reçu Jésus, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, c’est-à-dire à ceux qui croient en son nom » (Jean 1 v.12)
« Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3 v.1).
Le père ne fait aucun reproche à son fils. Ami qui réalisez votre misère morale, l’histoire de ce fils prodigue vous fait connaître la disposition du cœur de Dieu si vous venez à lui repentant. Il vous recevra comme son fils, sans vous faire aucun reproche. Comment venir à lui ? Par Jésus Christ qui a dit : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père si ce n’est par moi » (Jean 14 v.6).
« Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; et mettez-lui un anneau au doigt et des sandales aux pieds… » dit le père.
Le fils est donc revêtu de la plus belle robe comme le croyant et revêtu de la justice de Dieu. Le prophète Esaïe a écrit : « Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme s’égayera en mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert de la robe de la justice » (ch. 61 v.10) robe sans laquelle nul n’entrera au ciel (voir Matthieu 22 v. 11 à 13).
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Ah ! nous ne pouvons acheter cette robe de justice, ou l’alliance, ou de quoi chausser nos pieds ni avec de l’argent, ni par nos œuvres. C’est pourquoi nous devons venir à Dieu tels que nous sommes, avec notre misère, comme ce pauvre fils est revenu avec ses haillons. C’est Dieu qui nous revêt de sa justice en vertu du sacrifice de Jésus ; il fait alliance avec nous (l’anneau au doigt en est le symbole) et nous fournit tout ce dont nous avons besoin pour la marche (sandales aux pieds).
Puis le père, avec le fils et ses serviteurs se réjouissent en faisant bonne chair.
« Il y a de la joie au ciel et devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » (v.7 et 10)
« Réjouissons-nous, dit-il, car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ».
« Mort », voilà comment Dieu considère celui ou celle qui est encore dans ses fautes et ses péchés. Mais celui ou celle qui revient à Lui repentant reçoit la vie, la vie éternelle.
« Et vous, vous étiez morts dans vos fautes et vos péchés … Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ » (Ephésiens 2 v.1, 4 et 5).
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Reviens à ton Père,
Enfant égaré ;
Dis-lui ta misère,
Dis-lui : « J’ai péché ».
Toujours Il pardonne
A qui se repent.
Pour toi, l’heure sonne,
Viens, car Il t’attend.
(E.Bonnard)