Gérardmer, le 18 juin 2009
Assis au bord du lac, je contemple l’onde scintillante réfléchissant la lumière du soleil de mille et une manières. A part les sifflements des oiseaux qui semblent crier leur bonheur et le clapotis de l’eau tapotant la berge, quel calme ! Au loin, quelques barques se déplacent si lentement qu’elles semblent rester sur place et des voiliers voguent plus ou moins vite au gré du vent. Dans un tel environnement propice à la méditation, tout comme ces voiliers, mes pensées voguent ici et là… et je pense à un autre lac situé à plusieurs milliers de kilomètres, celui de Génésareth, appelé aussi mer de Tibériade, en Galilée. C’est le soir, l’eau est calme et plusieurs barques voguent lentement. L’une d’entre elles se dirige vers l’autre rive à la demande du Maître qui dort à la poupe (l’arrière du bateau), sur un oreiller. Les douze disciples profitent de la douceur du soir quand tout à coup, sans qu’il s’y attendent, un grand tourbillon de vent se lève, et une tempête soulève les vagues de sorte que la barque s’emplit d’eau. Vont-ils couler ? Effrayés, les disciples réveillent leur Maître lui disant : « Seigneur, sauve-nous ! Ne te soucies-tu pas que nous périssons ? »
Se réveillant, Jésus reprend le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » et le vent tombe, le grand calme revient.
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? Comment n’avez-vous pas de foi ? » dit le Maître à ses disciples qui, saisis de peur et d’admiration à la fois, se disent entre eux : « Qui donc est celui-ci pour que le vent même et la mer lui obéissent ? » (Matthieu 8 v.23 à 27 et Marc 4 v.35 à 41)
Qui donc est celui-ci ? N’est-il pas le Maître de l’univers ? Celui qui a créé les cieux et la terre et qui nous aime jusqu’à avoir donné sa vie pour nous, ne saurait-il pas nous garder dans les épreuves de la vie ? Épreuves qu’il permet, certes, par sa sainte volonté, parce que nous en avons besoin ! Ami qui lisez ces lignes, l'orage gronde-t-il dans votre coeur ? Peut-être la maladie, des problèmes financiers ou professionnels, des difficultés relationnelles, ou bien la perte d'un être aimé... Que de difficultés ne traversons-nous pas dans la vie ! Un cinéaste a intitulé son film bien connu : "La vie est un long fleuve tranquille" ; le pense-t-il vraiment ou a-t-il voulu ironiser ? Mais Celui qui a promis d'être avec nous tous les jours (Matthieu 28 v.20) est fidèle, et ne permettra pas que nous soyons éprouvés au delà de ce que nous pouvons supporter (1 Corinthiens 10 v.13) de sorte que nous pouvons dire, avec le psalmiste David :
« Quand même je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort,
je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi. » (Psaume 23 v.4)
* * *
Une nacelle en silence
Vogue sur un lac d'azur;
Tout doucement elle avance,
Sous un ciel tranquille et pur.
Mais soudain le vent s'élève,
Chassant un nuage noir,
Et les vagues qu'il soulève
Font trembler, car c'est le soir.
Et les vagues qu'il soulève
Font trembler, car c'est le soir!
Grande est alors la détresse
Des voyageurs éperdus;
Grande est aussi leur faiblesse,
Leur foi ne les soutient plus.
Mais il en est un qui veille
Sur eux tous, bien qu'endormi.
Ah! faudra-t-il qu'on l'éveille!
N'est-il plus leur tendre ami?
Ah! faudra-t-il qu'on l'éveille!
N'est-il plus leur tendre ami?
« Maître, es-tu donc insensible?
Tu le vois, nous périssons!
Tout miracle t'est possible,
Sauve-nous, nous t'en prions! »
D'eux aussitôt il s'approche,
Puis il dit au vent : « Tais-toi! »
Et tendrement leur reproche
D'avoir eu si peu de foi.
Et tendrement leur reproche
D'avoir eu si peu de foi.
Ainsi souvent dans la vie
L'orage assombrit nos cœurs,
Bien que pour nous Jésus prie
Prêt à calmer nos terreurs.
Comptons mieux sur sa tendresse,
Son cœur ne saurait changer;
De ses brebis en détresse
Il est toujours le Berger!
De ses brebis en détresse
Il est toujours le Berger!
(Hymnes et Cantiques 138)