Autrefois, le prince Chamil régnait sur ses sujets caucasiens avec beaucoup de sagesse et d’équité. Pour cela, il était aimé et respecté.
Lorsqu’il vit son peuple tomber de plus en plus dans le piège des jeux de hasard, il décida d’en finir avec ce fléau et déclara que celui qu’on prendrait en flagrant délit recevrait cent coups de fouet !
Chacun eut connaissance de cette loi sévère. Pourtant, il ne se passa que très peu de temps avant que le premier coupable comparaisse devant le juge. Mais quelle frayeur pour Chamil quand il appris que ce n’était pas une personne quelconque du peuple, mais sa propre mère que l’on avait surprise au jeu ! Que devait faire le prince, maintenant ?
L’édit était irrévocable et la justice demandait la punition de la coupable. Chamil se devait de respecter sa propre loi. Que faire pour éviter le supplice et la honte à sa mère qu’il aimait tant ?
Arriva le jour où la fautive devait être punie. Le peuple était réuni, curieux de voir ce que le souverain allait faire. Le prince proclama gravement : « Justice doit être faite, y compris dans ce cas ! »
Le mère fut donc amenée. Le dos nu, elle fut attachée au poteau. Un soldat saisit le fouet et le leva. Mais avant que le premier coup ne tombât sur le dos de la coupable, Chamil ordonna d’une voix forte : « Halte ! ». Puis, mettant son dos à nu, il s’approcha de sa mère, commanda de la détacher et de le lier à sa place. Puis il donna l’ordre au soldat : « Frappe cent coups, et pas un de moins ! ».
Cent coups de fouets lacérèrent le dos de l’innocent. L’amour pour sa mère avait poussé le prince à se substituer à elle, à se laisser frapper jusqu’au sang à sa place. C’est à ce prix que la loi fut respectée et que justice fut faite.
Coupables, nous l’étions tous car nous avons tous désobéi à la loi de Dieu.
Mais ce Dieu qui se doit de condamner les coupables à cause de sa sainteté et de sa justice est aussi le Dieu d’amour qui ne veut pas la mort du pécheur. « Il a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3 v.16). Jésus, le Fils unique de Dieu, a subi à notre place la condamnation. Se substituant à nous, il s’est laissé fouetter, mépriser, puis clouer sur la croix où il a subi le châtiment que nous méritions tous.
« Certainement, lui a porté nos souffrances,
et s’est chargé de nos douleurs ;
et nous, nous l’avons considéré comme battu,
frappé par Dieu, et humilié ;
mais il a été blessé pour nos transgressions,
il a été meurtri pour nos fautes ;
le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui,
et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Nous étions tous comme des brebis égarées,
chacun suivant son propre chemin,
et l’Éternel a fait tomber sur lui nos fautes à tous. »
(Esaïe 53 v.4 à 6)