Jésus dit à ses disciples : « Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » (Jean 14 v.14)
« Au nom de Jésus »
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Cette formule est si souvent employée à la fin des prières de façon automatique, parfois comme une sorte de formule magique, qu’il me semble utile de rappeler ce que signifie cette expression : « Au nom de Jésus »
Si je parle au nom d'une personne, cela signifie que je la connais très bien, que je connais ses pensées que je dois transmettre avec exactitude, disant ce qu'elle dirait si elle-même était à ma place.
Prenons un exemple simple : A l’ occasion d’une cérémonie, Monsieur le maire doit prononcer un discours au public. Malheureusement, il a un empêchement de dernière minute. Il délègue alors un de ses adjoints qui prononcera le discours à sa place, au nom du maire, c’est-à-dire que tout ce que l’adjoint dira sera le reflet exact de la pensée de M. le maire.
Quand Jésus dit : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera » (Jean 15 v.16 & 16 v.23) cela signifie que nous serons exaucés si notre demande est exactement la pensée du Seigneur. Demander au nom de Jésus signifie que nous nous recommandons de sa personne auprès du Père ; c’est, en quelque sorte, prier à sa place. Imaginons que je demande quelque chose à Dieu qui soit contraire à sa volonté, quelque chose qui satisfasse mon égoïsme ou des désirs mondains, et que je déclare la demander au nom de Jésus. Ce serait un mensonge, grave ! Que Dieu nous en garde.
Jésus a dit : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom... » (Jean 15 fin du v.16). J’entends parfois des prières entières adressées au Seigneur Jésus et qui se terminent par “en ton nom” ou “au nom de Jésus”. Cela a-t-il un sens ? C’est comme si je demandais quelque chose au maire et qu’à la fin je lui dise : « Je vous fais cette demande en votre nom », sous-entendu : « Ma demande correspond à ce que vous voulez. Donc vous devez me l’accorder ! ». Je ne pense pas que le maire apprécierait.
« Au nom du Seigneur Jésus » n’est pas une formule magique qui donne droit à l’exaucement. Croire cela serait de la superstition. "Le Seigneur ne nous a pas laissé un chèque en blanc que nous pouvons remplir à notre guise avec nos demandes pour satisfaire des désirs égoïstes et des ambitions personnelles…” (Sondez les Ecritures, tome 10, page 198). Ce n’est pas non plus une formule de politesse comme celle que l’on place à la fin d'une lettre.
Jésus a dit : « Tout ce vous demanderez au Père en mon nom... » ; il n’a jamais dit qu’il fallait ajouter cette formule à chaque prière. Ces paroles signifient : « Si vous demandez quelque chose qui correspond à ma pensée, à ma volonté, il vous la donnera ». En enseignant la prière à ses disciples (Notre Père qui est dans les cieux...) Jésus n’a pas dit qu’il fallait la terminer en disant : “au nom de Jésus”. Les prières des apôtres qui nous sont révélées dans les Actes ne se terminent pas par cette formule (Actes 1 v.24-25, 4 v.24-30). A la fin de la prière du ch. 4, l’expression « par le nom de ton saint serviteur Jésus » se rapporte aux guérisons, miracles et prodiges, comme au v.10 : « C’est par le nom de Jésus Christ de Nazareth ... que cet homme est ici devant vous en pleine santé ».
C’est Dieu qui juge si nos demandes sont faites ou non au nom de Jésus, c’est-à-dire selon sa volonté, ce n’est pas à nous d’imposer qu’elles le soient.
Ou alors, si nous prétendons devant Dieu que nos demandes sont faites au nom de Jésus, il faut être vraiment sûr qu’elles sont selon sa volonté. Sommes-nous toujours certains que, quand nous prions, nous connaissons la volonté du Seigneur ? Pour certaines choses, oui ; mais pour d’autres, non. Si nous prions d’ailleurs pour que sa volonté nous soit révélée dans certains cas, c’est bien parce que nous ne la connaissons pas.
Pour connaître les pensées et la volonté du Seigneur, nous devons rester près de lui et écouter ses paroles par la lecture de la Bible.
« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, a-t-il dit, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela sera fait pour vous. » (Jean 15 v.7)
Sans communion avec le Seigneur (demeurer en Lui) et sans soumission à sa parole (que ses paroles demeurent en nous) nous ne pouvons pas connaître sa volonté, nous ne pouvons donc pas demander en son nom.
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