Sur la croix,
Jésus face à la colère de Dieu
* * *
Jésus reste six heures sur la croix, depuis la troisième heure (9 heures du matin) jusqu'à la neuvième heure (3 heures de l’après-midi).
Pendant les trois premières heures, il souffre de la part des hommes qui manifestent, par cet acte odieux de la crucifixion, leur cruauté, la méchanceté de leur cœur et leur haine contre Dieu.
Durant les trois heures suivantes (de midi à 3 heures de l'après-midi – moment où le soleil brille de toute sa force) il y a des ténèbres sur tout le pays (Matthieu 27 v.45). Le ciel est fermé et Jésus souffre de la part du Dieu juste et saint, courroucé contre le péché. A ces indicibles souffrances physiques et morales dues à la haine de sa créature, s'ajoutent les souffrances infiniment plus grandes et douloureuses quand il porte nos péchés pour en subir le châtiment divin qui devrait être le nôtre pendant l'éternité.
Vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une forte voix : « Eli, Eli, lama sabachthani ? » c'est-à-dire :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46)
Ces seules paroles que Jésus prononce pendant les heures ténébreuses, et à l'ouïe desquelles nous devrions tous rester silencieux pour adorer dans nos cœurs prosternés, nous font saisir quelque peu les profondeurs et l'intensité de la douleur infinie de Christ, qu'aucun mot du langage humain ne peut décrire. Il nous faut lire dans les Psaumes et dans les prophètes pour connaître en partie quelles ont été les pensées du Seigneur quand il fut abandonné de son Dieu :
« Je suis répandu comme de l'eau, et tous mes os se disjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles » (Psaume 22 v.14)
« Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes : toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Psaume 42.7)
« Les eaux me sont entrées jusque dans l'âme. Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n'y a pas où prendre pied : je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge » (Psaume 69 v.1-2)
« Tu m'as jeté dans l'abîme, dans le cœur des mers, et le courant m'a entouré; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi» (Jonas 2 v.4).
« Il a bandé son arc, et m'a placé comme un but pour la flèche. Il a fait entrer dans mes reins les flèches de son carquois » (Lamentations 3 v.12-13)
« Contemplez, et voyez s'il est une douleur comme ma douleur qui m'est survenue, à moi que l'Éternel a affligé au jour de l'ardeur de sa colère » (Lamentations 1 v.12)
Le ciel est alors fermé. Aucune réponse ne parvient à son cri douloureux :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Il peut poser cette question, car rien ne justifie l'abandon de son Dieu. Il n'a jamais cessé d'être parfait. Tout dans sa vie, sa marche, ses actes et ses paroles n'ont été que perfection. Il a toujours été en parfaite communion avec son Père qu'il a glorifié dans sa vie, comme dans sa mort. Dieu avait déclaré publiquement : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matthieu 3 v.17).
« Je n'ai jamais vu le juste abandonné » a écrit David (Psaume 37 v.25). Pourtant, le seul juste que la terre ait porté a été abandonné de son Dieu !
Pourquoi ? Chacun des croyants peut répondre : « C'est pour moi, Seigneur ». Mes péchés faisaient une absolue séparation entre le Dieu saint et moi. Mais en vertu du sacrifice de Christ qui, à la croix, a expié tous mes péchés, je suis pardonné, purifié, et je peux maintenant m'approcher de Dieu par la foi, étant réconcilié avec lui.
Jésus est abandonné de son Dieu afin que nous, nous ne le soyons jamais. Le ciel a été fermé pour lui afin qu'il s'ouvre pour nous.
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
A cette question suprême posée par le Seigneur Jésus sur la croix, pouvez-vous répondre, cher lecteur, chère lectrice : « C'est pour moi, Seigneur ! » ?
Pour toi, Jésus, la souffrance,
Les pleurs, la mort, l'abandon !
Et pour nous, la délivrance,
Le salut et le pardon !
* * *