Qui est ton prochain ?
Un docteur de la loi posa cette question à Jésus pour l’éprouver : « Qui est mon prochain ? »
Jésus lui répondit par cette parabole :
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ; il tomba aux mains de brigands qui, après l'avoir dépouillé et accablé de coups, s'en allèrent, le laissant à demi-mort.
Or, fortuitement, un sacrificateur (ou : un prêtre) descendait par ce chemin-là et, le voyant, passa de l'autre côté.
De même aussi un lévite (préposé au sanctuaire du Temple), arrivé en cet endroit, vint et, le voyant, passa de l'autre côté.
Mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui et, le voyant, fut ému de compassion : il s'approcha et banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre bête, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui… » (Luc 10 v.30 à 34)
Le chemin de Jérusalem à Jéricho.
Le chemin qui descend de Jérusalem à Jéricho est rapide, vu la différence de niveau de ces deux localités : Jérusalem est située sur une montagne à environ 800 mètres d’altitude, et Jéricho au bord du Jourdain, dont la vallée, très profonde, se trouve à presque 400 mètres au-dessous du niveau de la mer. Le dénivelé est donc de près de 1200 m sur 26 km.
Jérusalem est une figure de la bénédiction dans laquelle Dieu avait placé l’homme lors de la création. Jéricho est le lieu de la malédiction et de la perdition (Josué 6 v.26). Dans ce chemin facile à descendre, les malfaiteurs ne manquaient pas l’occasion d’attaquer les voyageurs pour les dépouiller, les laissant à demi-morts.
Qui est cet homme dépouillé et à demi mort ?
Tel est l’état moral de tout homme empruntant le chemin large et aisé menant à la perdition (Matthieu 7 v.13). Il tombe entre les mains de Satan qui le dépouille de toutes les bénédictions divines. La Bible nous dit que « nous étions morts dans nos fautes » (Ephésiens 2 v.5)
Pas plus que cet homme dépouillé et à demi-mort, le pécheur ne peut se sauver lui-même de cet état de mort morale dans lequel il se trouve. Qui donc le sauvera ?
Que représentent le prêtre et le lévite ?
Le prêtre et le lévite qui passaient par là fortuitement ne font rien pour secourir cet homme à demi-mort. Ils représentent le système religieux qui ne peut absolument rien faire pour le salut de l’homme : « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon » (Psaume 49 v.8)
Qui est le Samaritain ?
Les Samaritains habitaient une région d’Israël (la Samarie) située entre la Judée (au sud) et la Galilée (au nord). Ils étaient méprisés par les Juifs qui les considéraient comme des étrangers et il n’existait aucune relation entre eux (Jean 4 v.9)
Tel a été Jésus, le méprisé du peuple (Psaume 22 v.7). « Il vint chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1 v.11). Ce Samaritain ne passait pas par là fortuitement comme le prêtre et le lévite, mais il « allait son chemin » nous est-il dit. Jésus allait son chemin, et quel chemin ! Celui qui allait de la gloire du ciel (la Jérusalem céleste) où il était de toute éternité, passant par une crèche dans une humble étable de Bethléem, pour rencontrer, dans ce monde, le misérable pécheur perdu. Ce chemin sur la terre se termine par la croix où il subit de Dieu la terrible condamnation que nous méritons tous ; il donne sa vie, versant son sang en vertu duquel le croyant est purifié de tout péché (1 Jean 1 fin du v.7)
Le Samaritain, voyant cet homme à demi-mort, ému de compassion, s'approche et bande ses plaies, y versant de l'huile et du vin, symboles de l’Esprit et de la joie que Jésus donne au croyant après l’avoir guéri de sa plaie mortelle qu’est le péché.
Puis le "Samaritain", homme méprisé mais rempli d’amour et de compassion, accompagne le blessé en le mettant sur sa propre monture, comme le bon Berger met sa brebis retrouvée sur ses propres épaules. (Luc 15 v.5). Le Seigneur Jésus ne laisse jamais le croyant seul après l’avoir sauvé. Il s’occupe de lui comme le bon berger prend soin de ses brebis. Par son Esprit, il est toujours avec nous comme il l’a promis avant de remonter au ciel : « Voici, je suis avec vous tous les jours... » (Matthieu 28 v.20)
Qui est mon prochain ?
Ce docteur de la Loi qui interrogea Jésus pour l’éprouver, cet homme religieux qui connaissait la Loi et ses commandement tel que : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », pouvait sûrement prétendre, comme tout le monde, aimer certaines personnes qu’il estimait être son prochain, mais pouvait-il considérer comme son prochain n’importe qui et l’aimer comme lui-même ?
Posons-nous chacun la question : « Qui est mon prochain ? ». Est-ce que je considère toutes les personnes que je vois dans la rue ou ailleurs et toutes celles dont j’entends parler comme mon prochain ? Est-ce que j’aime chacune d’entre elles comme moi-même ? Puis-je aimer comme moi-même le meurtrier récidiviste qui croupit en prison ou mon prochain est-il seulement celui ou celle avec qui je peux établir une relation amicale ? Qui est mon prochain ?
« Dieu a tant aimé le monde (tout le monde, personne n’est excepté) qu’il a donné son Fils unique... » (Jean 3 v.16). Jésus Christ, un avec le Père dans son amour, a quitté la gloire du ciel pour venir jusqu’à nous, il s’est abaissé jusqu’à la mort, à la mort sur la croix. Ecoutez ce qu’il implore pour ses bourreaux qui venaient de le clouer sur bois : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 v.34). Il a aimé des êtres haïssables se haïssant les uns les autres (Tite 3 v.3). Y a-t-il un plus grand amour que celui qui s’est fait notre prochain, le prochain des plus vils des pécheurs ?
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Tu descendis, Seigneur, de la gloire éternelle,
Et voulus ici-bas être notre prochain ;
Tu t'abaissas vers nous dans ton amour divin,
Pour guérir de nos cœurs la blessure mortelle.
Adrien Ladrière
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