La patience
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Lorsqu’on appelle le médecin au chevet d’un malade, on aimerait qu’il vienne tout de suite pour que le malade reçoive les soins et prenne les remèdes au plus vite. Malheureusement le médecin peut tarder ayant d’autres patients à voir en urgence. On comprend l’impatience de la famille qui attend, d’autant plus si le malade souffre.
L’Evangile nous rapporte l’histoire de Jaïrus, chef de la synagogue, dont la fille unique d’environ douze ans se meurt. Jaïrus vient à Jésus et, se jetant à ses pieds, le supplie de venir dans sa maison pour guérir sa fille. Le Seigneur le suit bien que pressé par les foules, mais il est retardé en chemin par une femme malade depuis longtemps et qui a dépensé tout ce qu’elle avait en médecins qu’aucun n’a pu guérir. Jésus l’ayant délivrée de son mal, s’occupe d’elle, l’obligeant à vaincre sa timidité en confessant devant tous sa maladie et sa guérison. « Bon courage, ma fille, lui dit-il avec douceur et amour ; ta foi t’a sauvée, va en paix »
Pendant ce temps, Jaïrus doit s’impatienter et quel coup dur pour lui quand quelqu’un de sa maison vient lui dire : « Ta fille est morte, ne dérange plus le maître ». Jésus l’ayant entendu lui dit avec la même douceur et le même amour cette parole encourageante : « Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée ». Arrivés à la maison, Jésus entre avec trois de ses disciples, le père et la mère, prend la main de la fille en lui disant : « Jeune fille, lève-toi ! » et aussitôt la jeune fille se lève et se met à marcher.
Nous traversons parfois des moments difficiles et, malgré nos prières, rien ne s’arrange et nous pourrions dire, comme les disciples dans la barque au milieu de la tempête : « Seigneur, ne te soucies-tu pas… ? » (Marc 4 v.38). Comme dans la barque, Jésus semble dormir, mais il ne dort pas. Il connaît nos difficultés, il les permet même, soit pour nous mettre à l’épreuve, soit pour nous apprendre la patience et pour que nous apprenions à compter sur lui et sur lui seul. Comme à Jaïrus, il nous dit : « Ne crains pas, crois seulement… »
Un autre jour, les deux sœurs Marie et Marthe envoient dire à Jésus que leur frère Lazare est malade. Elles s’attendent vraisemblablement à ce qu’il vienne aussitôt pour le guérir, d’autant plus que Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare (Jean 11 v.5). Mais Jésus, apprenant que Lazare est malade, demeure encore deux jours au lieu où il se trouve, disant que cette maladie est en vue de la gloire de Dieu. Puis il retourne en Judée de sorte que, quand il arrive au village où habitaient Marie et Marthe, Lazare est mort et son corps gît dans le tombeau depuis quatre jours. Quel chagrin pour ces deux sœurs qui aimaient tant leur frère ! Pourquoi donc Jésus n’est-il pas venu le guérir ? Marthe, puis Marie, disent à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Jésus dit à Marthe : « Ton frère ressuscitera. »
Puis, arrivé au tombeau (une grotte fermée par une pierre) il demande d’ôter la pierre.
« Seigneur, il sent déjà, dit Marthe, car il est là depuis quatre jours.
‒ Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? répond le Seigneur.
On enlève donc la pierre et, après avoir rendu grâce au Père de ce qu’il l’ait entendu, il crie d’une voix forte : « Lazare, ici, dehors ! »
Et le mort sort.
Tous les assistants sont témoins de la puissance du Fils de Dieu, puissance plus forte que la mort.
Si Jésus était venu à temps pour guérir Lazare, la gloire de Dieu aurait-elle brillé avec autant d’éclat ?
Il y a bien des épreuves que nous ne comprenons pas dans la vie. Pourquoi telle maladie, pourquoi tel accident, pourquoi tel échec, tel deuil, pourquoi, pourquoi ? Le Seigneur semble ne pas intervenir, mais soyons certains qu’il veille sur nous et que son but est de nous bénir à la fin. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jean 11 v.40)
Ici-bas, nous ne comprenons pas toujours le pourquoi de nos épreuves, mais lorsque nous serons au ciel, nous comprendrons et ces épreuves que nous auront connues sur la terre nous amèneront à louer le Seigneur qui les a permises pour notre bien.
« … vous êtes attristés maintenant pour un peu de temps par diverses épreuves, si cela est nécessaire, afin que la mise à l'épreuve de votre foi – bien plus précieuse que celle de l'or qui périt et qui pourtant est éprouvé par le feu – se trouve être un sujet de louange, de gloire et d'honneur, dans la révélation de Jésus Christ, lui que, sans l'avoir vu, vous aimez » (1 Pierre 1 v.6-7)
« Soyez donc patients, frères [et sœurs], jusqu'à la venue du Seigneur … Soyez patients ; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche. » (Jacques 5 v.7 et 8)
« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jean 11 v.40)
Croyants, supportons donc les épreuves avec patience, sachant que « les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. » (Romains 8 v.18)