Vous connaissez probablement la fable de Jean de la Fontaine intitulé “le lion et le rat” qui raconte l’histoire d’un rat qui délivre un lion de son piège. La morale de cette fable se trouve au début de celle-ci (2ème vers) : “On a souvent besoin d’un plus petit que soi”.
Eh bien ! Dieu se sert de bestioles bien plus petites qu’un rat pour accomplir des délivrances bien plus grandes que celle d’un lion.
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Le petit papillon
Il y a plus d’un siècle et demi, Frank, un vieux mécanicien de locomotive à vapeur, racontait le fait suivant :
« Je conduisais le train sur la ligne Chicago-New York, avec l’aide du chauffeur Jim Walker. Nous sommes partis à 1 heure du matin et l'arrivée à destination était prévue à 6 heures. Il faisait un temps épouvantable : il pleuvait à verse, le vent soufflait avec violence, et la nuit devenait de plus en plus opaque. Toute mon attention demeurait en éveil pour repérer les signaux que je ne discernais qu’au dernier moment. Le brouillard était si dense que les phares de la locomotive n’arrivaient pas à le percer. Il semblait que nous allions foncer contre un mur. J’étais oppressé et je priais pour implorer la protection divine.
Tout à coup, dans le brouillard, je vis l’ombre d’une femme, vêtue d’un ample manteau noir. Elle faisait de grands signes avec les bras, puis brusquement elle disparut dans la nuit. Jim, occupé à la chaudière, n’avait rien vu. Quand il vit mon visage, il s’effraya :
– Qu’as-tu, Frank ? On dirait que tu as vu la mort !
Je fus incapable de lui répondre.
Je savais que nous étions proches de la fameuse cascade de Rock Creek, un des beaux sites du parcours, et là, un pont de 200 mètres franchissait le précipice. Je ne disais toujours rien lorsque Jim poussa un cri d’épouvante. La femme en noir était de nouveau devant le train et nous faisait signe d’arrêter. Presque malgré moi, j’actionnai les freins, et le convoi stoppa un peu plus loin. Les voyageurs se mirent aux fenêtres, quelques-uns vinrent aux nouvelles. Ce n’est qu’au chef du train que je pus raconter ce que nous avions vu.
– Un fantôme ! dit-il d’un ton furieux, vous êtes complètement fous. Enfin, allons voir pour vous tranquilliser ; prenez une lanterne et nous irons jusqu’au pont.
A peine avions-nous fait quelques pas qu’un spectacle terrifiant s’offrit à nos yeux. Au-dessus du vide, les rails tordus pendaient au milieu des poutres cassées et des troncs d’arbres arrachés. La cascade, enflée par la pluie diluvienne, passait par-dessus pour se perdre dans l’abîme.
Nous regardions ce désastre sans mot dire, conscients que, si notre train n’avait pas été arrêté providentiellement, il aurait été précipité dans le ravin.
Alors que je mentionnais une fois de plus cette femme que j’avais vue agitant les bras, le chef de train s’écria :
– Elle est là !
En effet, on pouvait voir une ombre qui s’agitait dans le brouillard. Un voyageur se mit à rire :
– Regardez, voilà votre fantôme !
Et il montrait un petit papillon qui voletait à l’intérieur d’un des phares. Quand il passait devant le réflecteur, son ombre agrandie était projetée contre le mur de brume, et le mouvement de ses ailes donnait l’apparence de signaux.
Cela fit rire certains voyageurs. Pour moi, ce n’était pas le hasard qui avait introduit cet insecte dans le phare. Dieu avait répondu à ma prière. Il peut utiliser même un petit insecte pour protéger la vie des hommes.
Nous pouvons dire ainsi avec assurance : Toutes choses (même un petit papillon) travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8 v.28) »
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Quand une araignée se met au travail
Dans le petit village de Stambourne, au sud-est de l’Angleterre, le presbytère était habité, en 1662, par le pieux pasteur Henri Havers.
Comme beaucoup de ses confrères, il fut contraint d’abandonner son home. Pourtant il n’en continuait pas moins à prêcher l’Évangile de Jésus Christ, en temps et hors de temps. Cette vie errante l’exposait à de graves dangers, mais le Maître qu’il servait lui fit voir maintes fois de merveilleuses délivrances.
Un matin, ses voisins vinrent l’avertir qu’un groupe de dragons* était à sa recherche. Il n’avait plus le temps de seller son cheval et de fuir. Le seul endroit qui pouvait lui servir de refuge était une vieille dépendance de la ferme ; il s’y blottit dans le four vide.
A peine s’y trouvait-il qu’une araignée monta après lui jusqu’à l’ouverture béante et y tissa sa toile gracieuse. Il ne put s’empêcher de l’admirer. Bientôt elle obstrua complètement l’ouverture avec les fils serrés de sa toile.
Henri Havers entendit alors des voix et des pas qui se rapprochaient ; les soldats arrivaient. Ils cherchèrent de tous côtés. Passant devant le four l’un d’eux s’écria : « En tous cas, nous n’avons pas besoin de chercher ici ! Le coquin n’aurait pas pu y entrer sans briser cette toile d’araignée ».
Et ils partirent ne se doutant pas de l’extraordinaire protection que Dieu avait accordée à son serviteur.
* dragons : soldats se déplaçant à cheval mais combattant à pied.
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La mouche
Nous sommes au 18ème siècle. Alors que John Wesley prêchait à Dublin, un certain personnage de la ville, très opposé à ces prédications, mais grand amateur de musique religieuse, résolut d'assister à l'une de ses réunions, seulement pour entendre les cantiques accompagnant la prédication. Décidé de ne rien écouter d'autre que la musique, il se bouchait les oreilles pendant toute la durée des intervalles entre les chants.
Mais Dieu a tous les moyens pour atteindre une conscience !
Pendant que notre homme se bouchait fermement les oreilles, une mouche vint se poser sur sa figure. La démangeaison devint intolérable au point qu'il souleva la main pour chasser l'insupportable bestiole. Ce fut assez pour qu'il entendit John Wesley citer à cet instant précis ces mots, répétés cinq fois dans les Évangiles :
« Quiconque a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
Cloué par la surprise, il continua d'écouter et sa conscience fut atteinte par les paroles de la Bible. Elle ne lui laissa plus de repos. Et il suivit toutes les prédications de John Wesley jusqu'à ce qu'il trouvât enfin le repos en recevant Jésus comme Sauveur.
Oui, Dieu se sert même d'une mouche pour amener quelqu'un, même le plus endurci, à croire en Jésus !
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Nota : Cette dernière histoire est tirée du calendrier “5 PAINS ET 2 POISSONS”
Celui qui a nourrit à satiété 5 000 hommes (sans compter les femmes et les enfants) avec 5 pains et 2 poissons (Matthieu 14 v.16 à 21), ne peut-il pas faire de grandes choses avec des petites, ne seraient-ce qu’avec des simples bestioles ?
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