Merci !
Alphonse X dit le Sage (1221-1284), roi de Castille (aujourd’hui région d’Espagne), était croyant et il savait que ses pages ne priaient pas avant de commencer leur repas. Un jour, il les invita tous à un dîner, décidé à leur donner une bonne leçon.
Quand les serviteurs eurent pris place, le roi ordonna de commencer le repas et, aussitôt, tout le monde se mit à manger de bon appétit. Aucun d'entre eux ne pensa à remercier Dieu.
Soudain un mendiant aux vêtements sales et déchirés, entra dans la salle. Sans saluer, il se mit à table, mangea et bu de bon cœur. Les pages très étonnés et choqués s'attendaient à ce que le roi donne l'ordre d'expulser l'intrus, mais il ne dit mot. Une fois rassasié, l'hôte insolite s'en alla.
« Quel grossier personnage ! » s'écrièrent les pages. Alors le roi se leva et leur dit d'un ton grave:
« Jeunes hommes, vous avez tous manifesté une plus grande ingratitude que ce mendiant. Chaque jour vous vous mettez à table recevant les biens que vous dispense le Père céleste sans jamais lui rendre grâces pour tout ce qu'il vous donne ! »
* * *
Un paysan avait été invité à un grand repas offert par un riche notable. Il était à table avec des hôtes distingués. Le repas commença sans que personne paraisse éprouver le besoin de prier avant de manger. Seul, le paysan joignit discrètement les mains, et remercia en silence son Père céleste.
Un citadin, sûr de lui, dit avec malice : « Cher ami, à la campagne, vous avez certainement gardé l’habitude de prier ? »
Comme la réponse tardait à arriver, il ajouta : « ou alors peut-être seulement les vieux et les retardés ? »
« Voyez-vous, lui expliqua le paysan avec un sourire, dan mon étable, j’ai toutes sortes d’animaux ; et bien, ils ne prient pas. Mais le bétail mis à part, chacun remercie tout naturellement son Créateur pour la nourriture qu’il reçoit ».
Le citadin eut la bouche fermée.
* * *
En réalité, l’homme qui n’a pas de relation avec son Créateur se rabaisse presque au rang des animaux !…
Pensons-nous à remercier Dieu pour tout ce qu’il donne et tout ce qu’il fait pour nous ? Non seulement pour la nourriture, mais aussi pour l’air que nous respirons, notre cœur qui bat d’une manière si régulière, la vue de cette magnifique fleur qui exhale son parfum ou de ce beau paysage que nous pouvons admirer, sa protection de cet accident que nous venons d’éviter… et la liste des sujets de reconnaissance serait interminable.
David, le psalmiste, a écrit : « Tu as multiplié, toi, Éternel mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut les arranger devant toi. Si je veux les déclarer et les dire, — elles sont trop nombreuses pour les raconter. » (Psaume 40 v.5)
« Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. » (Psaume 103 v.2)
Compte les bienfaits de Dieu,
Mets-les tous devant tes yeux.
Tu verras, en adorant,
Combien le nombre en est grand !
Bénis donc bénis sans cesse
Ce Père qui, chaque jour,
Répand sur toi la richesse
De son merveilleux amour.
(M. Perrenoud)
Le plus grand des bienfaits de Dieu, n’est-ce pas le don suprême qu’il nous a fait en la Personne de son Fils unique et bien-aimé ? Pouvait-il nous donner plus ? Rien ni personne n’est plus grand que Jésus Christ, celui par qui et pour qui tout a été créé (Colossiens 1 v.16-17)
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse pas,
mais qu’il ait la vie éternelle. (Jean 3 v.16)
Pourrait-on ne pas remercier Dieu pour ce grand et merveilleux don ?
Encore faut-il, pour cela, l’avoir reçu.