Le bon Samaritain
Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ; et il tomba aux mains de brigands qui, après l'avoir dépouillé et accablé de coups, s'en allèrent, le laissant à demi-mort.
Or, fortuitement, un sacrificateur descendait par ce chemin-là et, le voyant, passa de l'autre côté.
De même aussi un lévite, arrivé en cet endroit, vint et, le voyant, passa de l'autre côté.
Mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui et, le voyant, fut ému de compassion : il s'approcha et banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre bête, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui… (Luc 10 v.30 à 34)
Jésus exprima cette parabole en réponse à la question d’un docteur de la loi : « Qui est mon prochain ? »
Le “bon Samaritain”, dans le langage courant, désigne une personne qui s'occupe charitablement de son prochain. Le but de ce récit est de nous inciter à faire preuve de bonté envers les personnes que nous rencontrons, – « Et toi fais de même » dit Jésus (v.37) – mais il a aussi une autre portée de toute importance : Le Seigneur veut faire comprendre à l’homme naturel l’état de misère morale dans lequel il se trouve.
Ce malheureux tombé aux mains des brigands descendait de Jérusalem à Jéricho.
Le chemin qui descend de Jérusalem à Jéricho est rapide, vu la différence de niveau de ces deux localités : Jérusalem est située sur une montagne à environ 800 mètres d’altitude, et Jéricho au bord du Jourdain, dont la vallée, très profonde, se trouve à presque 400 mètres au-dessous du niveau de la mer. Le dénivelé est donc de près de 1200 m sur 26 km.
Le chemin de Jérusalem (figure de la bénédiction dans laquelle Dieu avait placé l’homme lors de la création) à Jéricho (lieu de la malédiction et de la perdition – Josué 6 v.26) n’est pas long et facile à descendre et les malfaiteurs ne manquaient pas l’occasion d’attaquer les voyageurs pour les dépouiller, les laissant à demi-morts. Tel est l’état moral de tout homme s’éloignant des bénédictions de Dieu et descendant sur le chemin de la perdition. « Tous ont péché » déclare la Bible et « le salaire du péché, c’est la mort » (Romains 3 v.23 et 6 v.23). « Nous étions morts dans nos fautes » (Ephésiens 2 v.5)
Tombés entre les mains de Satan qui est le meurtrier dès le commencement (Jean 8 v.44), le pécheur ne peut se sauver lui-même de cet état de mort morale dans lequel il se trouve.
Qui donc le sauvera ?
La religion ? Certainement pas ! Voilà un sacrificateur (un prêtre) puis un lévite (préposé au service du culte) qui descendent par hasard ce chemin-là et, voyant le blessé à demi-mort, passent de l’autre côté.
Mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui et, le voyant, fut ému de compassion.
Qu’est-ce qu’un Samaritain ? Les Samaritains habitaient une région d’Israël (la Samarie) située entre la Judée (au sud) et la Galilée (au nord). Ils étaient considérés comme des étrangers par les Juifs qui n’entretenaient aucune relation avec eux (Jean 4 v.9). Ils étaient méprisés.
Le Samaritain de cette parabole nous parle du Seigneur Jésus. N’a-t-il pas été, lui, le méprisé, le dédaigné (Esaïe 53 v.3) ? Il est descendu de la gloire céleste (la Jérusalem céleste) pour venir jusqu’à nous, misérables pécheurs perdus. « Le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19 v.10). Il ne descendait pas ce chemin “fortuitement” comme le sacrificateur et le lévite, mais il allait “son chemin” ; et quel chemin ! Le sien, celui qu’il avait prévu, celui de la mort à laquelle il s’est livré lui-même. Lui qui n’a jamais commis un seul péché, il a subi volontairement la mort, salaire du péché dont il paya le prix à notre place.
Nous voyant là à demi-morts sur le bord du chemin, blessés et dépouillés par Satan de toutes les bénédictions que Dieu nous a données (Genèse 1 v.28), ému de compassion, Jésus s’est approché de nous pour bander nos plaies, y versant de l'huile et du vin. Comme nos plaies, nos péchés lavés sont couverts et Dieu ne les voit plus car ils ont été expiés à la croix par notre divin Sauveur.
« Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Hébreux 10 v.17) dit Dieu en parlant de ceux qui sont sanctifiés par l’œuvre de Christ. « J’ai effacé comme un nuage épais tes transgressions et comme une nuée tes péchés » (Esaïe 44 v.22)
Puis le “Samaritain”, homme méprisé mais rempli d’amour et de compassion, accompagne le blessé en le mettant sur sa propre monture, comme le bon Berger met sa brebis retrouvée sur ses propres épaules. (Luc 15 v.5)
A la question que posa à Jésus le docteur de la Loi : « Qui est mon prochain ? », nous avons la réponse dans cette parabole du Samaritain :
Jésus, Dieu le Fils par qui et pour qui tout a été créé (Colossiens 1 v.16) est descendu jusqu’à nous, se faisant notre prochain. Il s'est donné lui-même, acceptant de mourir sur une croix pour nous sauver. Quel amour !
Amour impossible à comprendre,
Le Fils de Dieu, le Créateur,
Vers nous, pécheurs, voulut descendre
Sous les traits du vrai Serviteur.
Ce grand amour qui s’humilie,
Plus bas encore est descendu :
Le Fils de l’homme offre sa vie
Et meurt pour un monde perdu !
(Hymnes et cantiques n°175)