« Si quelqu'un m'aime, dit Jésus, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jean 14 v.24)
La question que chacun de nous peut et doit se poser est celle-ci : « Quelle place lui laissons-nous dans notre cœur ? »
Peut-il prendre toute la place si je consacre du temps à des choses futiles ou nuisibles ou si des mauvaises pensées occupent mon cœur ou encore si je regarde des images malsaines ?
« Soyez remplis de l’Esprit » nous dit l’apôtre Paul (Ephésiens 5 v.18) et pour que l’Esprit nous remplisse, autrement dit pour que Jésus occupe toute la place dans notre vie, dans notre cœur, il faut que celui-ci soit débarrassé de toute impureté telle que mensonge, amertume, colère, hypocrisie, haine, rancœur, etc. Le Seigneur ne peut pas occuper le moindre endroit souillé.
Pour illustrer cette pensée, je vous invite à lire ce poème tiré du calendrier "Plaire au Seigneur" :
Pourquoi n'entres-tu pas, Seigneur ?
Ce matin, Jésus frappe à la porte de mon cœur ;
comme à l'accoutumée : « Entre, entre Seigneur ! »
Or sa voix retentit, attristée, au travers
de la porte que, la veille, j'avais fermée, amer,
sans plus penser au visiteur
qui semblait tant aimer cette heure.
« Ne vois-tu pas, ami, la porte est verrouillée ! »
Dans le noir, à tâtons, je fais tourner la clé,
le battant s'entrouvre et la lumière luit ;
Un beau et doux rayon la chambre envahit
chassant l'obscurité
de la pièce fermée.
« Maintenant, c'est à toi ! Entre, entre Seigneur ! »
Mais alors son regard d'une grande tendresse
sur le mien s'arrête, et fouille en profondeur :
« Ne vois-tu pas, ami, l'obstacle qui se dresse,
là, derrière le battant
l'entrée me refusant ? »
Je le vois : un gros sac, noir, pesant, dégoûtant,
volumineuse masse informe et repoussante.
Quoi, est-ce possible ? Une telle chose, chez moi ?
Furieux, je tempête contre celui qui a mis,
sa poubelle chez moi ! – Oh, encor elle grossit
Mais... personne n'est entré ! Serait-ce alors à moi ?
Je tente de l'ouvrir, et referme bien vite.
Horreur ! Un sac de choses dont je ne suis pas quitte !
Amertume amassée contre mon frère éloigné,
Rancœur à son égard. Il m'avait offensé.
L'autre pourrait me souiller ! Je ne veux plus le voir ;
Sa conduite différente bien des choses me fait croire ...
« Mais moi, je t'ai aimé. Pourtant tu m'as cloué
sur la croix; j'ai crié et Dieu t'a pardonné.
J'ai souffert plus que tout ce que tu peux penser,
pour toi comme pour ton frère que j'ai tant aimé.
Dieu vous a adoptés, je vous nomme mes frères ;
regarde mon côté ; mon cœur était brisé ;
et le voilà blessé quand je vous vois, amers,
jouissant du pardon sans savoir pardonner.
Je suis là, au milieu, et vous vous disputez ...
Dans ton cœur grand ouvert, je souhaite tant entrer
l'inonder de lumière, d'amour l'envelopper,
t'avoir auprès de moi
car là tu fais ma joie ... »
Oui, je comprends les yeux baissés, le cœur saisi,
la peine que je causais ainsi à mon Ami,
l'amour de Dieu qui pleure
quand ses enfants oublient
de son don la valeur,
quand la haine grandit.
Comment plus longuement refuser le pardon ?
En pleurs je m'écrie : « Seigneur, j'ai péché !
Je pardonne à mon frère, car toi tu es si bon ! »
La grâce de son visage rayonne dans l'entrée,
le sac disparaît, et la porte s'ouvre en grand.
La douceur envahit mon cœur reconnaissant.
Et, nous avons parlé ...