Un jeune chrétien qui distribuait des tracts évangéliques en offrit un à un homme âgé. Celui-ci l'accepta aimablement, tout en ajoutant :
« Autrefois j'ai, moi aussi, souvent distribué des tracts semblables. Mais je n'ai jamais su si quelqu'un avait trouvé le Seigneur par ce moyen. Aussi, ne voyant pas de résultat, j'ai cessé cette distribution.
– Seriez-vous intéressé de savoir comment j'ai été amené au Seigneur ? répondit le jeune homme
– Mais certainement, répondit le vieux monsieur.
– Pour mon travail, j'ai eu un jour à faire dans cette ville, et un monsieur m'a tendu un tract ayant pour titre : “Le sang de Christ”. Négligemment, je l'ai mis dans ma poche. Quelques mois plus tard, en enfilant à nouveau la même veste, j'ai retrouvé la petite feuille, et je l'ai lue plusieurs fois. Le Seigneur s'en est servi pour me convaincre de mes péchés et pour m'attirer à lui. Dès lors, mon Sauveur est ma joie, et je distribue des tracts pour faire partager le bonheur qu'il m'a donné. »
Cet homme âgé l'écoutait et avait les larmes aux yeux. Après un moment de silence, il surmonta son émotion et dit :
« Regardez-moi bien, jeune homme ! »
Celui-ci le regarda en face, puis s'écria, tout surpris :
« Oh, mais c'est vous qui m'aviez donné le tract !
– Oui, en effet. Et le Seigneur vient de me montrer un résultat de mon travail. Et qui sait s’il n’y en a pas d’autre ? Je vais donc continuer ce que j'avais interrompu il y a plusieurs années. Je n'aurais pas dû me décourager. »
* * *
Un chrétien devenu infirme était cloué dans son fauteuil et il regrettait de ne plus pouvoir exercer d'activité bienfaisante. Quelqu'un lui proposa d'écrire aux prisonniers. Il accepta joyeusement et ses lettres étaient toutes empreintes de sa bonne humeur, de l'entrain et de l'amour qu’il pouvait exprimer.
Longtemps après, il lui semblait pénible de s'adresser toujours à des gens qui ne lui répondaient pas. Son zèle commençait à se refroidir quand un jour, il reçut une lettre provenant d'une des principales prisons.
Ce n'était pas un prisonnier qui lui écrivait, mais le geôlier. Il le priait de bien vouloir à l'avenir employer du papier plus fort, parce qu'en passant de mains en mains, ces lettres tombaient vite en lambeaux.
Quelle réponse ! Quelle récompense ! Oh ! Si nous pouvions servir d'une manière fidèle et ne pas douter de l'approbation de Dieu dans notre travail, même si nous n'y voyons pas de fruits visibles.
Quelle bonté également que celle de notre Seigneur qui sait encourager ses serviteurs et servantes au moment opportun !
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Dieu dit : « Ma parole … ne reviendra pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, et accompli ce pour quoi je l'ai envoyée »
(Ésaïe 55 v.11)
« Jette ton pain sur la face des eaux, car tu le retrouveras après bien des jours »
(Ecclésiaste 11 v.1)
Dieu ne permet pas toujours que nous voyions le résultat du service que nous accomplissons pour lui, car si c’était le cas, ne risquerions-nous pas de nous enorgueillir et d’oublier que ce n’est pas nous qui opérons, que nous ne sommes que des instruments bien faibles.
« Jette ton pain sur la face des eaux », dit Dieu. Ce pain c'est la Parole de vie et les eaux nous parlent du monde dans son état d'agitation. Puis le Seigneur nous fait cette promesse : « tu le retrouveras après bien des jours ». Et oui, après bien des jours, peut-être pas sur la terre, mais lorsqu’il sera au ciel, le serviteur verra du fruit de la semence qu’il aura jeté sur la face des eaux mais là, au ciel, il n’y aura plus d’orgueil et notre cœur ne sera plus occupé de nous-mêmes ou de ce que nous aurons fait, mais de Celui qui nous a tant aimés et de ce qu’il a fait pour nous…
Combien seront heureux ceux qui s'entendront dire par le divin Maître : « C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » (Matthieu 25 v.23)