Ce dimanche 27 avril 2014, Rome connaît une effervescence sans pareil : plus de 800 000 pèlerins sont venus de différentes parties du monde pour assister à la canonisation de deux papes décédés. 1 000 évêques et 6 000 prêtres, 24 chefs d'État ou têtes couronnées, 93 délégations officielles se sont déplacés pour assister à cette cérémonie.
Tout a été prévu pour le bien-être des assistants : 4 millions de bouteilles d'eau , 16 postes de secours, 77 ambulances, 980 toilettes chimiques, 17 écrans géants, 4 400 policiers et carabiniers veillant sur la sécurité…
Cet impressionnant faste cérémoniel doit nous interpeller sur la signification de la canonisation : c’est “l’action de mettre au nombre des saints, la déclaration solennelle par laquelle le pape inscrit une personne au catalogue des saints et autorise qu’un culte lui soit adressé.” (Définition du dictionnaire encyclopédique Larousse)
Qu’est-ce qu’un saint ?
La plupart des épîtres de l’apôtre Paul s’adressent « à tous les saints » (épîtres aux Corinthiens, Ephésiens, Philippiens, Colossiens). L’apôtre Paul s’adresse aux croyants vivants et non à ceux qui seraient mis au rang des saints après leur mort.
Dans le langage courant, on entend généralement par saint, un homme (ou une femme) sans péchés ni faiblesses ou tout au moins sans péchés ou faiblesses connus. Or la Bible affirme que « nous faillissons tous à biens des égards » (Jacques 3 v.2) et nous en faisons tous la triste expérience. « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1 v.10)
Qui donc est saint ? A qui s’adresse l’apôtre Paul lorsqu’il écrit « à tous les saints… » ?
Chaque croyant, à partir de l'instant où il est né de nouveau par la foi au Seigneur Jésus Christ est sanctifié par Dieu. Cela ne signifie pas qu’il est saint de nature, bien loin de là ! Mais il est sanctifié – c’est-à-dire : rendu saint – par l’œuvre de Christ accomplie à la croix. « C’est par cette volonté de Dieu que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Hébreux 10 v.10)
La sanctification du croyant est aussi entière que sa justification. Quand la parole de Dieu nous dit que nous sommes justifiés sur la base de la foi (Galates 2 v.16) elle ne dit pas que nous sommes justes par nature, mais que nous sommes rendus justes par l’œuvre de la croix.
Tout le temps qu’il est sur cette terre, le croyant a toujours en lui la nature pécheresse, mais à travers l’œuvre de Christ accomplie parfaitement à la croix, Dieu le considère juste, l’ayant justifié, et saint, l’ayant sanctifié.
Personne ne deviendra saint après sa mort. Est saint celui qui, croyant au Seigneur Jésus, est devenu un enfant de Dieu par la nouvelle naissance, la naissance spirituelle (Jean 3 v.3 à 8) et ce ne sont certainement pas les hommes, aussi éminents qu'ils soient, qui le proclame comme tel, mais Dieu seul. Qui peut sanctifier, qui peut déclarer saint, sinon Celui qui seul est saint ?
Pour la cérémonie de double canonisation à Rome, une somme extraordinaire a été investie ; on parle de plus de 10 millions d’euros ! C'est énorme, et ce n’est rien à côté de ce qu’a dû payer le Christ pour que le pécheur repentant et croyant puisse devenir saint :
« vous avez été rachetés … non par des choses corruptibles, de l'argent ou de l'or, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache, préconnu avant la fondation du monde… » (1 Pierre 1 v.18 à 20)
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