Assis sur un ânon que les disciples ont recouvert de leurs vêtements, Jésus s’approche de Jérusalem où se trouve déjà une immense foule venue fêter la Pâque qui aura lieu dans quelques jours. Voyant Jésus entrer dans la grande ville, les foules viennent vers lui pour étendre leurs vêtements sur le chemin, d’autres coupent des rameaux des arbres pour les placer sur le passage de Jésus assis sur l’ânon et tous crient, autant ceux qui le précèdent que ceux qui le suivent :
« Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le royaume qui vient, le royaume de David, notre père !
Hosanna dans les lieux très hauts ! » (Marc 11 v.9 à 11)
C’est une coutume que l’on pratique lorsque l’on veut acclamer un roi. Mais on se représenterait plutôt un roi fier et revêtu d’habits somptueux, faisant son entrée dans sa capitale sur un superbe cheval de guerre, à la tête de ses armées de soldats en uniforme. Mais c’est un homme humble et débonnaire, assis sur un petit âne, que la foule acclame avec tant de joie et d’empressement. Toute la ville est en émoi.
C’est bien la première fois que Jésus est reconnu par la foule comme son roi, le Messie promis à Israël ! Dieu l’a prédit par le prophète Zacharie environ 500 ans auparavant :
« Sois transportée d'allégresse, fille de Sion !
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem !
Voici, ton roi vient à toi ;
Il est juste et victorieux,
Il est humble et monté sur un âne,
Sur un âne, le petit d'une ânesse. » (Zacharie 9 v.9)
Quatre jours plus tard, Jésus est arrêté, trahi par l’un de ses disciples. Après un simulacre de procès qui le condamne à mort par le terrible supplice de la crucifixion, il est présenté devant Pilate, le gouverneur romain, qui ne voit aucun mal en lui. Mais la foule, excitée par leurs chefs religieux, insiste à grands cris :
« Crucifie, crucifie-le !
– Crucifierai-je votre Roi ?
– Nous n’avons pas d’autre roi que César ! »
Alors, Pilate leur livra pour être crucifié.
Quel contraste entre ces deux événements dans la même semaine ! Quel revirement extraordinaire dans le cœur de la foule ! Que s’est-il donc passé ?
Bien sûr, on peut dire que ceux qui réclament la mort de Jésus ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui l’ont acclamé comme roi. Bien des personnes ont acclamé le roi et ont ensuite pleuré en le voyant condamné. Mais si les Saintes Écritures emploie le mot “foule”sans autre précision, c’est bien pour désigner le cœur de l’humanité en général. Et « le cœur de l’homme est tortueux par-dessus tout, et incurable. Qui peut le connaître ? » (Jérémie 17 v.9)
Bien des personnes reconnaissent Dieu comme celui qui règne sur tout parce qu’il en est le Créateur mais ne veulent pas qu’il règne sur leur cœur. « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ! » disaient les citoyens au sujet du futur roi dans la parabole des dix mines. (Luc 19 v.14.)
Quand Jésus fait son entrée triomphale dans Jérusalem, le moment n'est pas venu pour qu'il règne. Il avait déclaré lui-même : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté…, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite après trois jours. » (Marc 8 v.31)
Jésus ne peut pas régner dans un cœur sale, il faut que celui-ci soit purifié et il ne peut l’être que si l’expiation des péchés est faite par une victime pure et sainte. Il faut donc que le Fils de Dieu fait homme soit élevé sur la croix et qu’il verse son sang qui purifie le croyant de tout péché (1 Jean 1 v.7) pour qu'il puisse répondre aux cris de la foule : « Hosanna ! », ce qui signifie :
« Sauve, je te prie ! »
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