Cette question fut posée à Simon Pierre à trois reprises par le Seigneur Jésus ressuscité.
Pierre qui, avant de connaître Jésus, s’appelait Simon, avait déclaré : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort ! ». (Luc 22 v.33)
Cette même nuit, alors que Jésus était dans la maison du souverain sacrificateur à la merci des hommes, Pierre le renia trois fois. La troisième fois, un coq chanta. Le Seigneur, se retournant, regarda Pierre. Pierre se souvint de la parole du Seigneur qui lui avait dit : “Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.” Étant sorti dehors, il pleura amèrement. (Luc 22 v.54 à 61)
Imaginons assister à la maltraitance de la personne que l’on aime le plus sans pouvoir intervenir. Simon Pierre a bien essayé, au moment de l’arrestation de son Maître, de le protéger en frappant de son épée le serviteur du souverain sacrificateur, lui coupant l’oreille droite. Mais Jésus le reprit disant : « remet l’épée dans le fourreau » puis il guérit l’oreille du serviteur blessé. Pierre se trouve maintenant dans la cour du souverain sacrificateur et trois personnes différentes, à différents moments, affirment le reconnaître comme étant un disciple de Jésus. Pierre le nie trois fois, la troisième fois en jurant et lançant des malédictions. Réalise-t-il la gravité du péché qu’il vient de commettre ? Renier son Maître qu’il aimait, celui pour lequel il s’était déclaré prêt à mourir et à qui il avait affirmé : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16 v.16) ! Ce reniement est probablement plus douloureux pour le Seigneur que tous les outrages qu’il subissait. Jésus se retourne et le regarde. C’est ce regard plein d’amour qui brise le cœur de ce pauvre disciple bien plus que des reproches n'auraient pu le faire. Oh ! Ce regard ! Il pénètre sa conscience pour l’amener à sortir et pleurer amèrement. Les larmes de Pierre dont le cœur est profondément travaillé sont le commencement de l’œuvre de restauration qui se concrétisera après la résurrection du Seigneur qui lui posera cette question à trois reprises :
« M’aimes-tu ? »
Jésus dit à Simon Pierre : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ceux-ci ne m'aiment ? »
Il lui dit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. »
Jésus lui dit : « Fais paître mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? »
Pierre lui dit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. »
Jésus lui dit : « Sois berger de mes brebis. »
Il lui dit, la troisième fois : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? »
Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit, la troisième fois : M'aimes-tu ?
Et il lui dit : « Seigneur, toi tu sais tout, tu sais que je t'aime. »
Jésus lui dit : « Fais paître mes brebis… »
(Jean 21 v.15 à 17)
Avant de remonter au ciel, le Seigneur accomplit un dernier service d'amour à l'égard de Pierre. À trois reprises, celui-ci avait renié son Maître. À trois reprises il sonde son cœur par cette question éprouvante :
– Tu as prétendu avoir plus d'attachement pour moi que ceux-ci, mais eux ne m'ont pas renié (Marc 14. 29). Où est cet amour ardent dont tu parlais ? Je n'en ai pas eu la preuve.
– Seigneur, tu le sais, toi qui lis dans mon cœur, est tout ce que peut finalement répondre le pauvre disciple.
Jésus va-t-il le mettre de côté comme un employeur licencierait sans reprise possible son employé ayant commis une faute très grave ? Au contraire : « Fais paître mes agneaux… fais paître mes brebis », lui dit le Maître.
Maintenant que Pierre a perdu confiance en lui-même, il est propre pour le service et le Seigneur lui confiera, comme il lui avait dit auparavant, les clefs du royaume des cieux (Matthieu 16 v.19), c’est-à-dire que c’est Pierre qui, par ses prédications, ouvrira la porte du royaume des cieux aux Juifs et aux nations.
Lors de sa première prédication qui introduisit environ cinq mille hommes dans le royaume des cieux, il dit : « Vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier ; vous avez mis à mort le Prince de la vie … Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3 v.14 et 19). Pierre pouvait parler ainsi, lui qui avait renié son Maître, s’en était amèrement repenti et avait reçu le plein pardon.
Ce récit ne nous apporte-t-il pas pour nous, chrétiens, une grande leçon ? Nous qui, bien trop souvent, comptons sur nos propres forces, nous ne sommes pas à l’abri d’une chute. « Que celui qui croit être debout prenne garde de ne pas tomber. » (1 Corinthiens 10 v.12) « car nous trébuchons tous à bien des égards » (Jacques 3 v.2) Gardons-nous donc de blâmer Pierre ! Pensons plutôt de combien de manières nous pouvons affliger le cœur de notre Seigneur par nos paroles, nos actes et même nos pensées… et si nous tombons par une faute, le regard du Seigneur se porte sur nous. Bien sûr, nous ne le voyons pas comme Pierre l’a vu, puisque Jésus est remonté au ciel, mais il travaillera notre conscience par son Esprit d’amour, utilisant une circonstance, un frère, une sœur, ou une épreuve, etc. pour parler à notre cœur, nous montrer la gravité de notre faute et nous amener à nous repentir avec larmes amères. C’est alors qu’il est prêt à nous pardonner et sa Parole nous dit : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1 v.9)
Et si nous l’aimons d’un cœur sincère, non seulement il nous pardonne, mais il peut nous confier un service.
« M’aimes-tu ? »
Cette question nous est posée à chacun.
« Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Et je ne peux pas te mentir, car tu sais tout, tu connais mon cœur mieux que moi-même. »
Ami lecteur, pouvez-vous dire : « Seigneur, tu sais que je t’aime » ?
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