Après la sortie de l’arche qui les protégea du déluge, Noé, sa femme, ses trois fils et ses trois belles-filles multiplièrent et devinrent, après plusieurs générations, très nombreux, formant des nations. Ils parlaient tous la même langue et se dirent l’un à l’autre :
« Allons, faisons des briques, et cuisons-les au feu et bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne le ciel ; et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. »
L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes et il dit : « Voici, ils ne forment qu’un seul peuple, et ils parlent tous une même langue, et voilà ce qu’ils ont entrepris ; et maintenant rien ne les empêchera de faire tout ce qu’ils ont projeté. Allons, descendons, et confondons leur langage, afin qu’ils ne se comprennent plus les uns les autres. »
Et l’Éternel les dispersa de là sur la surface de toute la terre ; alors ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on appela son nom Babel*, car là l’Éternel confondit le langage de toute la terre.
* Babel (ou Babylone) vient de l’hébreu “balal” qui signifie confondre, brouiller.
Ce récit peut être lu dans le livre de la Genèse, au début du chapitre 11.
L’histoire n’a pas changé depuis, car n’est-ce pas que l’homme, dans son orgueil, veut se faire un nom ? Que ne ferait-il pas pour être connu en ayant son nom cité partout ! Et comme au temps de Babel, nous retrouvons partout une forte tendance à former des unions, des associations, aussi bien dans les revendications que dans le monde politique, religieux, etc. et c’est souvent par ces moyens que les hommes cherchent à arriver à l’accomplissement de leurs desseins. Il n’y a pas de mal à cela, dira-t-on. « L’union fait la force » dit un proverbe. Mais là où se trouve le mal, c’est dans le fait que, comme au temps de Babel, Dieu n’est ni reconnu ni recherché. Bien au contraire, dans cette volonté de bâtir « une tour dont le sommet atteigne le ciel » on y voit le désir de rivaliser avec le Créateur. De nos jours, des scientifiques passent leur temps (je dirais plutôt perdent leur temps) à chercher à créer la vie, espérant que ces recherches aboutiront. N’est-ce pas la récidive du désir d’Adam et Eve incités par le diable leur disant : « vous serez comme Dieu » (Genèse 3 v.5) ?
Dieu ne peut tolérer que sa créature rivalise avec lui et “se fasse un nom” « car son nom seul est haut élevé ; sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux. » (Psaume 148 v.13). Comme au temps de Babel où Dieu est descendu pour confondre le langage des hommes et les disperser sur la surface de toute la terre, un jour « le Seigneur Jésus viendra du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance sur ceux qui ne connaissent pas Dieu, et sur ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ. Ils subiront le châtiment d’une ruine éternelle loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force, quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1 v.7 à 10)
Quel contraste avec le jour de la Pentecôte où le Saint Esprit descendit sur les disciples sous la forme de langues divisées. Le Saint Esprit est celui qui unit tous les vrais croyants. L’apôtre Paul dira plus tard : « nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs… » (1 Corinthiens 12 v.13). Jésus l’avait annoncé : « Il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10 v.16) et il est mort « pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. » (Jean 11 v.52)
C’est par la descente du Saint Esprit le jour de la Pentecôte que l’Église (ou l’Assemblée), qui est l’ensemble de tous les croyants unis en un seul corps, a été formée sur la terre et continue d’être formée jusqu’à ce que le Seigneur vienne. L’Eglise n’est pas une institution humaine ni une communauté d’intérêts, mais une communion d’amour et de vie ; elle est une famille composée de tous ses enfants de Dieu, c’est-à-dire de ceux qui croient au nom de Jésus Christ (Jean 1 v.12)
Quel différence lorsque c’est Dieu qui unit les hommes entre eux !
L’union faite par l’homme apporte confusion et dispersion ; l’union faite par Dieu apporte la paix et rassemble ses enfants dispersés.
Les hommes ont voulu bâtir une tour dont le sommet atteindrait le ciel. Dieu nous bâtit une maison éternelle dont les fondements impérissables sont dans le ciel.
C’est le jour de la Pentecôte, lors de la descente du Saint Esprit sur chacun des disciples que ceux-ci commencèrent à parler d’autres langues pour annoncer « les merveilles de Dieu » que chacun de ceux qui étaient venus de nombreuses nations différentes entendaient dans sa propre langue.
Avant son ascension au ciel, Jésus avait commandé aux disciples d’aller dans le monde entier pour prêcher l’Evangile à toute la création, dans toutes les nations (Matthieu 28 v.19 et Marc 16 v.15). Mais comment ceux-ci pouvaient-ils prêcher à toutes les nations alors qu’ils ne parlaient qu’une seule langue – peut-être certains en parlaient-ils deux : l’araméen et l’hébreu ? Mais le Seigneur ne commande jamais rien sans en donner les moyens.
Le jugement de Dieu confond dans leur langue les hommes et les disperse.
Sa grâce donne aux croyants de s’exprimer dans toutes les langues afin que tous les hommes puissent entendre et comprendre la bonne nouvelle du salut, « les merveilles de Dieu » (Actes 2 v.11) et aujourd’hui, la Parole de Dieu est traduite en plus de 2530 langues et dialectes, en totalité ou en parties (source : Alliance Biblique Française). Aucun livre dans le monde entier n’est traduit autant que la Bible.
Bientôt, dans le ciel, la grande foule de rachetés de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue se tiendra devant le trône et devant l’Agneau (Apocalypse 7 v.9) pour chanter ses gloires d’un seul cœur, d’une seule voix, d’une seule langue et pour célébrer son nom qui est au-dessus de tout nom.
Ami lecteur qui, peut-être, désirez vous faire un nom dans ce monde qui va passer, ne préférez-vous pas avoir votre nom inscrit dans les cieux (Luc 10 v.20), dans le livre de vie (Apocalypse 20 v.12-15) et célébrer, avec tous les croyants, le grand nom de Jésus Christ ?
Dans les cieux et sur la terre,
Il n'est aucun nom plus doux,
Aucun que mon cœur préfère
Au nom de Christ mort pour nous.
Quel beau nom ! Quel beau nom
Porte le Fils éternel!
Quel beau nom ! Quel beau nom
Que celui d'Emmanuel !
Quelque grand que soit un homme,
Qu'il soit prince ou qu'il soit roi,
De quelque nom qu'on le nomme,
Jésus est plus grand pour moi.
Quel beau nom ! Quel beau nom
Porte le Fils éternel!
Quel beau nom ! Quel beau nom
Que celui d'Emmanuel !
* * *