"Si tu es le fils de Dieu, descends de la croix… Il en a sauvé d'autres et ne peut se sauver lui-même; s'il est le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui !" : ainsi se moquaient ceux qui entouraient Jésus cloué sur la croix.
Parmi ces moqueurs il y avait des prêtres, des scribes et des anciens, des badauds, des soldats qui, non contents de l’avoir mis en croix, l’insultaient avec dérision et lui disaient :
" Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! ".
Ces hommes lui ont lancé un défi. Jésus pouvait-il relever ce défi ? Jésus pouvait-il descendre de la croix ?
S’il n’y avait eu que ces clous de fer forgé, il aurait pu descendre de la croix et les confondre tous.
Mais derrière ces clous visibles, il y en avait d’autres, invisibles qui, plus que les premiers, le maintenaient rivé à la croix.
Le premier clou est celui de son obéissance à Dieu.
Nombreux sont ceux qui n’ont jamais compris le message de l'Évangile, parce qu’ils n’ont regardé le Crucifié du calvaire qu’avec des yeux humains, qui n’étaient pas éclairés par la parole de Dieu et par le Saint Esprit.
Pour eux, Jésus, c’est un homme extraordinaire, certes, c’est le plus grand des philosophes, c’est un martyr assurément. Pour eux, la croix, c’est l’aboutissement de son franc-parler dans une génération qui n’aimait pas s’entendre dire de telles vérités. Jésus-Christ, pensent-ils, a été victime de son enseignement révolutionnaire.
J’admets qu’il y a une petite part de vérité dans ces choses, mais s’il n’y avait que ça, cela voudrait dire que Jésus serait mort par accident, pour ainsi dire à l’improviste. La Bible nous apprend que Jésus-Christ est mort, non pas accidentellement, mais selon un plan tracé longtemps à l’avance.
L’apôtre Pierre nous dit qu’il est "l’agneau prédestiné dès avant la fondation du monde".
L’Ancien Testament est rempli de prophéties concernant la venue du Seigneur, sa naissance, sa vie, sa croissance, ses souffrances, sa mort et sa résurrection ; tout est rempli de détails, de traits légers ou bien précis, qui nous disent d’avance pourquoi il allait venir. Dans le Psaume 22, écrit mille ans avant sa naissance, nous trouvons qu’il se présente en disant "Ils ont percé mes mains et mes pieds ", et cela à une époque où ce supplice romain n’existait pas, puisque Rome elle-même n’existait pas encore..
Le Seigneur est venu selon un plan tracé d’avance.
Pourquoi ? Parce que l’humanité, c’est-à-dire vous et moi, nous étions perdus, perdus par nos fautes et par nos péchés. Or, le péché, c’est la violation de la sainte Loi de Dieu. Égarés dans le dédale de nos fautes, nous étions incapables de retrouver le chemin qui conduisait à Dieu. L’homme ne pouvant pas aller à Dieu, c’est Dieu qui est venu à lui. Il a dressé le plan du salut des hommes, et pour parler le langage humain, Jésus-Christ, la troisième Personne de la Trinité, le Verbe incarné, a donné sa signature, son adhésion au plan de Dieu en disant: "Me voici, je viens ô Dieu pour faire ta volonté ".
Et c’est par obéissance à cette volonté qu’un jour le ciel s’est ouvert et qu’il y a eu un premier Noël.
La naissance de Jésus-Christ n’a pas été accidentelle. Non, par obéissance, il prenait un corps qu’un jour les clous allaient percer.
Ni sa vie, ni son enseignement, ni ses paroles, ni ses actes et ses allées et ses venues n'ont été accidentels. Et sa mort fut comme sa vie, un acte d'obéissance purement volontaire.
Écoutez ce qu'il a dit : "Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d’accomplir son œuvre ".
Écoutez encore, alors qu’il s’approchait de Jérusalem avec, devant lui, tout ce que cette ville allait représenter de souffrances: "Il tourna résolument sa face vers Jérusalem", "Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés"
Écoutez encore ces paroles : "Personne ne m’ôte la vie, je la donne de moi-même". Et lorsque l’apôtre Pierre tirera l’épée du fourreau pour tenter de le défendre, il va lui dire: "Pierre, remets l’épée au fourreau, ne boirais-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ?"
Tandis que son corps brisé était basculé sur la croix jetée par terre, et qu'un horrible clou s'enfonçait dans sa chair, il y avait un autre clou, invisible qui, bien plus que l'autre, le tenait attaché à la croix : celui de son obéissance à la volonté de Dieu.
Aussi, quand les hommes, les magistrats, les soldats, les badauds, les prêtres, lui ont lancé ce défi : " Descends de la croix ! ", il opposa un silence qui voulait dire : Je ne puis descendre, car ce serait cesser d’être ce que je fus toujours : obéissant à Dieu.
Oui, ce qui a tenu Jésus à la croix, c’est d’abord le clou de son obéissance à Dieu.
Le deuxième clou était celui de son amour pour nous.
La Bible dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Il y a cependant un amour qui dépasse celui-là : "le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu", c’est-à-dire que son amour s’est manifesté envers des indignes, des ennemis et des perdus.
Ce sommet de cet amour pour nous ne se trouve pas dans la crèche de Bethléem. Il ne se trouve pas non plus dans l’évangile selon Jean au chapitre 13, où le Seigneur se dévêt et se met à laver les pieds de ses disciples ; il y est pourtant dit que "Jésus ayant aimé les siens, mit le comble à son amour pour eux ". Là, la mesure d'amour était comble, mais à la croix, elle a débordé … tellement que Dieu ne prend plus d'autre unité de mesure que celle-là: "Il constate son amour à lui envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous".
Au pied de la croix je le répète, il y avait des soldats, des badauds, des prêtres, et comme si c'était peu de chose de lui avoir enfoncé ces clous dans les chairs, ils lui ont encore lancé le défi " Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix et nous croirons en toi ! ". Jésus opposa un silence qui voulait dire : Je ne puis descendre de la croix car ce serait cesser de t’aimer.
C’était le deuxième clou. Le premier était celui de son obéissance à Dieu ; le deuxième celui de son amour pour nous.
Le troisième clou était celui de nos péchés.
Plus douloureux que les deux autres a été ce troisième.
Tant de gens n’ont jamais rien reçu du message de la croix parce qu’ils n'ont jamais vu leur responsabilité directe dans ce drame. Pour beaucoup, l’évangile, c’est un événement, vieux de 2000 ans, une très vieille histoire qui se perd dans la nuit des temps, si vieille qu’ils ne peuvent pas voir la relation qui les unit à cet événement. Or, nul n’y est étranger, parce que notre histoire à chacun est écrite dans la croix.
"C’est vous" disait l'apôtre Pierre à ses contemporains, "c’est vous qui l’avez crucifié".
Et si l’apôtre Pierre était parmi nous aujourd’hui, il nous regarderait tous dans le blanc des yeux, et il dirait : C’est vous qui l’avez crucifié.
La preuve, c’est que si nous n’avions pas péché, jamais Jésus n’aurait dû mourir sur la croix. Un ami m’a dit un jour : Si j’avais été le seul homme au monde à commettre le péché, pour me sauver, il aurait fallu que le Fils de Dieu donne sa vie.
Ce qui a conduit Jésus à la croix : c’est l’avarice et la trahison de Judas, ton avarice et tes trahisons, toi qui lis ces lignes en ce moment. Ce qui a conduit Jésus à la croix, c’est le reniement de Pierre, tes reniements, car à notre façon, nous avons souvent renié le Seigneur, n’est-il pas vrai ? Ce qui a conduit Jésus à la croix, ce sont les hésitations et les faiblesses de Pilate, tes hésitations et tes faiblesses ; c’est l’indifférence et la haine des uns, ton indifférence et ta haine, l’hypocrisie, l’incrédulité de certains, tes hypocrisies et ton incrédulité.
Nous avons tous joué notre part dans le drame de la croix. N’oublions jamais ceci: tous les péchés qui ont conduit Jésus à la croix se retrouvent dans toute vie d’homme aujourd’hui.
Des centaines de gens se pâmeront d’émotion devant une description passionnée du Christ en croix, mais le malheur, c’est qu’ils ne s’y voient pas eux-mêmes.
Quand le Seigneur a été conduit au supplice, des femmes de Jérusalem le suivaient, en le plaignant, en pleurant sur lui tout en se frappant la poitrine. Jésus s’est retourné et leur a dit que leurs larmes étaient déplacées, que vains étaient leurs sanglots et il a ajouté : "femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi mais pleurez sur…", sur qui? "Pleurez sur vous et sur vos enfants !"
C’est sur soi-même qu’il faut d’abord pleurer, car la responsabilité de ce qui s’est passé ce jour-là, pèse sur nos épaules.
Je vais vous emmener par la pensée 2000 ans en arrière, en dehors de la ville de Jérusalem, sur cette colline dite de Golgotha, et là vous allez entendre résonner les coups de marteau. Vous les entendez ? Voulez-vous les compter avec moi ? 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10.
Dix ! C’est figurativement que je parle. Pourquoi dix ? Ce chiffre dix ne nous rappelle-t-il pas quelque chose? Il nous reporte à la grande loi du Sinaï et du nombre de ses commandements : Dix !
A la croix, Jésus est mort à cause de la loi que nous avons violée, il est mort pour tous les péchés du monde, car n’oublions pas qu’à chaque péché que nous avons commis, nous avons enfoncé ce clou dans les chairs du Seigneur : chaque fois que vous avez lu l’horoscope, vous êtes allé interroger l’ennemi de Dieu pour votre âme et vous avez ainsi enfoncé le clou du péché dans les chairs du Seigneur. Chaque fois que vos regards se sont attardés sur la pornographie, vous avez souillé votre âme et vous avez enfoncé un peu plus ce clou dans les chairs du Seigneur. Chaque fois qu’avec votre langue, vous avez médit, dit du mal, justement ou injustement de votre prochain, vous avez enfoncé le clou dans ses mains et dans ses pieds. Chaque fois que vous vous êtes permis de dire des histoires grivoises, salaces, vous avez enfoncé un peu plus ce clou-là. Chaque fois que vous avez laissé libre cours à un fichu caractère qui a fait souffrir tout le monde autour de vous, vous avez enfoncé cela dans les chairs du Seigneur ; et nous pourrions continuer la liste, ce sont ces coups-là qui ont maintenu le Seigneur rivé à la croix.
Aussi, au défi qui lui a été lancé : "Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix et nous croirons en toi !", Jésus a opposé un silence qui voulait dire: Je ne puis descendre de la croix, parce que si ma souffrance devenait moins grande que ton péché, jamais tu ne pourrais être pardonné.
Cher lecteur, il y a assez d’obéissance dans la croix pour pardonner toutes vos désobéissances. Il y a assez d’amour dans la croix pour effacer tout votre manque d’amour. Il y a assez de souffrance dans la croix pour effacer tous vos péchés.
Alors quelle va être votre décision ?
Croyez-vous que le premier clou invisible était celui de son obéissance à Dieu ?
Croyez-vous que le deuxième était celui de son amour pour vous ?
Croyez-vous que le troisième était celui de vos péchés ?
Si vous croyez cela, qu’est-ce qui vous empêche de vous convertir à lui?
Qu’est-ce qui vous empêche de lui dire (et vous pouvez le faire en cet instant) " Seigneur, j’ai compris le message des trois clous et puisque j’y crois, je viens à toi, je me donne à toi qui es le meilleur des maîtres, pardonne-moi, sauve-moi et fais de moi ton racheté et ton serviteur ".
(Message de Fernand Legrand )