L’histoire de l’homme commence dans le jardin d’Eden (jardin de délices) où Adam, le premier homme, introduisit le péché dans le monde en succombant aux tentations de Satan.
Quarante siècles plus tard, dans un autre jardin, à Gethsémané, Jésus se prépare à la victoire sur le péché qu’il remportera au prix de ses souffrances infinies à la croix.
Là, à Gethsémané, il subit l’attaque de Satan, qui profite de la tristesse et de l’angoisse qui ont saisi l’âme du Sauveur, pour tenter de le détourner du dessein de Dieu datant de toute éternité.
Déjà au début du ministère du Seigneur, lorsque Jésus avait été mené par l’Esprit dans le désert, le diable lui avait proposé toutes sortes de tentations : après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, Jésus avait eu faim. Alors le diable s’était approché de lui pour le tenter de trois manières différentes. D’abord il lui avait proposé d’utiliser sa puissance pour apaiser sa faim en transformant les pierres en pains, puis il l’avait transporté sur le faîte du temple, lui suggérant de se jeter en bas pour mettre Dieu à l’épreuve et enfin il l’avait transporté sur une très haute montagne en lui promettant de lui donner tous les royaumes du monde s’il se prosternait devant lui (Matthieu 4.1 à 10). Or Jésus possédera tous les royaumes du monde, et cela sans aucun doute, et dominera toutes les nations quand il viendra dans sa gloire, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (2 Thessaloniciens 1.10). Et ce n’est pas en se prosternant devant Satan qu’il recevra cette domination, mais en remportant la victoire sur lui, par sa mort et sa résurrection.
« Et ayant accompli toute tentation, le diable se retira d’avec lui jusqu’à un autre temps » (Luc 4.13 – voir note du traducteur J.N.Darby. L.Segond traduit par "jusqu’à une autre occasion"). Cet autre temps ou cette autre occasion est venu, à Gethsémané. Là, Satan n’utilise plus les choses attrayantes du monde pour tenter le Seigneur, mais lui montre les horreurs du gouffre vers lequel il marche. Qui peut comprendre l’angoisse du combat qui est celle du Seigneur lorsque Satan lui montre les affres de la mort, salaire du péché, à lui, le Saint et le Juste qui n’a jamais connu le péché ? L’angoisse du Seigneur est telle que sa sueur devient comme des grumeaux de sang tombant sur la terre.
Arrivé à Gethsémané, Jésus dit à ses disciples :
« Asseyez-vous ici jusqu’à ce que je sois allé prier là-bas » (Matthieu 26.36)
Sachant que son heure est proche, Jésus, dans sa parfaite dépendance, éprouve le besoin de se retirer pour prier. Les disciples peuvent s’asseoir, position de repos, mais lui, se jettera à genoux contre terre, tombant sur sa face. Il a pris avec lui les trois disciples qui ont assisté à la scène de la transfiguration et, étant attristé et fort angoissé, il leur dit :
« Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort ; restez ici et veillez avec moi » (Matthieu 26.38)
Toutefois, il doit affronter seul le combat et s’éloigne d’environ un jet de pierre pour présenter à son Père la prière à laquelle personne ne peut se joindre. Car qui peut entrer dans les pensées de Celui qui, sachant ce qu’il va endurer de la part de son Dieu pour payer le prix terrible de nos péchés, a l’âme saisie de tristesse jusqu’à la mort ? Qui peut mesurer l’effroi d’un tel moment ?
En Jean 12.27, Jésus dit déjà : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela que je suis venu, pour cette heure. Père, glorifie ton nom ». Il demande alors au Père la délivrance en ajoutant aussitôt : « mais c’est pour cela que je suis venu ». Il avait arrêté dans ses pensées et dans son cœur qu’il se livrerait lui-même en sacrifice pour nous. C’est pourquoi la voix de Dieu se fait entendre du ciel à ce moment : « Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau ».
Nous trouvons la même pensée dans Jean 17 lorsque Jésus s’adresse au Père : « Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie… J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire. Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi… ». L’œuvre de la rédemption n'est pas encore accomplie, mais il dit : « J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » car il a résolument décidé de l’accomplir. C’est pourquoi il peut réclamer sa gloire, afin qu’il glorifie le Père. Il l’a glorifié pendant toute sa vie ; à partir de maintenant, il le glorifiera dans sa mort.
Si tout à l’heure il demandait à son Père de le délivrer de cette heure, ajoutant aussitôt qu’il était venu pour cela, ici, en Gethsémané, quand Satan fait passer devant son âme sainte les souffrances et la mort qu’il va endurer, il prie :
« Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! » (Luc 22.42)
Dans sa perfection infinie, le Saint et le Juste ne peut pas désirer boire la coupe de la colère de Dieu contre le péché. C'est pourquoi il supplie son Père : "Mon père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi !" (Matthieu 26.39). Imaginons un instant que cette coupe passe loin de Jésus sans qu'il la boive : Quelles conséquences désastreuses ! Les vœux de l'amour de Dieu ne seraient pas satisfaits ; le Seigneur n'aurait pas celle qu'il aime tant: cette perle de grand prix pour laquelle il a vendu tout ce qu'il avait (Matthieu 13.46), son Épouse bien-aimée qu'il nourrit et chérit, son Église qu'il se présentera un jour à lui-même glorieuse, n'ayant ni tache ni ride ni rien de semblable (Ephésiens 5.29 et 27). La foi des hommes de l'Ancien Testament tel que Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David… serait vaine, et nous, nous resterions de misérables pécheurs perdus , n'ayant devant nous que la perspective des tourments éternels. Toutes les prophéties de l'Ancien Testament ainsi que les figures de Christ, de sa mort et des ses merveilleux résultats ne seraient qu'illusions et mensonges ! Non ! Ce n'est pas possible que cette coupe passe loin du Seigneur !
Dans l'Evangile selon Marc, Jésus dit : « Abba Père, pour toi, tout est possible » (Marc 14.36)
"Tout est possible" : c'est une affirmation. Jésus rappelle la toute puissance du Père à qui rien n'est impossible. Mais son amour pour nous ne peut pas laisser passer cette horrible coupe, en même temps que sa justice doit s'exécuter pour que sa sainteté soit satisfaite.
"Abba Père" : Abba est un mot hébreu qui dénote la plus tendre affection et que nous pourrions traduire par "Papa". Quelle grâce infinie que nous soyons maintenant placés dans cette même relation avec Dieu, nous qui avons reçu l'Esprit d'adoption par lequel nous crions : "Abba Père !" (Romains 8.15) et cela parce que Jésus accepte et boit alors la coupe que le Père lui donne.
Quelle douleur dans le cœur du Père lorsqu'il entend ces paroles si intimes de la part de son Fils bien-aimé demandant de faire passer cette coupe loin de lui ! Nous ne pouvons déjà pas imaginer la souffrance du cœur d'Abraham lorsque son fils unique, Isaac, celui qu'il aimait, demanda : « Mon père, où est l'agneau pour l'holocauste? », alors que, si Abraham allait sacrifier son fils unique pour Dieu, Dieu, lui, va sacrifier son Fils unique pour des pécheurs tels que nous.
Dans sa parfaite obéissance, Jésus ajoute aussitôt :
« toutefois, non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14.36)
Arrêtons-nous sur cette parole qui exprime la parfaite obéissance du Seigneur. Dans l'épître aux Hébreux, nous lisons: « Le Christ, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec des larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, quoiqu'il fût Fils, A APPRIS l'obéissance par tout ce qu'il a souffert » (Hébreux 5.7-8). En ce qui nous concerne, nous avons besoin d'apprendre l'obéissance parce que nous sommes, par nature, des désobéissants, tandis que Jésus, le Fils de Dieu, dut l'apprendre pour une raison bien différente. Créateur souverain, il n'est assujetti par personne. En tant que Fils de Dieu, toute autorité lui revient et il n'a pas à obéir. Mais il n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs (Marc 10.45) : Si en tant que Fils, il a autorité sur toutes choses, en tant que Serviteur parfait, il doit apprendre l'obéissance. "Il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix" (Philippiens 2.8). Notons bien qu'il n'est pas dit qu'il a été obéissant jusqu’à la mort, mais qu'il est devenu obéissant jusqu'à la mort.
« non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! »
« Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » a-t-il dit en Jean 5.30.
« Je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 6.38)
« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre » (Jean 4.34)
« Voici, je viens, avait-il dit dans l'éternité passée, …C'est mes délices, de faire, ô Dieu, ta volonté » (Psaume 40.7-8)
Quelle est la volonté de Dieu, quel est son bon plaisir ?
De sauver des pécheurs.
« Mon plaisir, ce n'est pas la mort du méchant, mais qu'il se détourne de sa voie et qu'il vive ! » (Ezéchiel 33.11)
« Il ne veut qu'aucun périsse », « mais que tous soient sauvés » (2 Pierre 3.9 et 1 Timothée 2.4)
- 3 -
Venu pour honorer le Père,
Jusqu'à la mort tu le servis.
En toi seul il put se complaire,
Son bien-aimé humble et soumis.
Nous t'offrons, Seigneur, notre hommage.
Contemplant un tel dévouement,
Nous exalterons d'âge en âge
Ce suprême renoncement.
- 2 -
Anticipant l'heure terrible,
Tu connus l'angoisse et l'effroi,
Demandant s'il était possible
Que ceci passât loin de toi.
"Mais que ta volonté soit faite !"
O sublime acceptation
Du Rédempteur que rien n'arrête,
En qui tout est perfection !
- 1 -
Qui dira, Jésus la souffrance
Que par amour, tu supportas
Dans ton chemin d'obéissance
Qui conduisait à Golgotha,
Et ton insondable tristesse
Quand tu suppliais, prosterné,
O cher Sauveur, dans la détresse
Du combat de Gethsémané ?
Puis il vient vers ses disciples endormis et dit à Pierre :
« Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible. » (Matthieu 26.41)
Que ce soit en présence de sa gloire sur la montagne de la transfiguration (Luc 9.32) ou en présence de son angoisse profonde, les trois disciples dorment, accablés de fatigue. Ils n'ont pas pu veiller une heure avec lui. Jésus leur adresse cette parole de tristesse, d'affection et de reproche à la fois. Qu'il nous garde d'avoir des cœurs assoupis ou indifférents en pensant à ses souffrances endurées pour nous !
« L"esprit est prompt, mais la chair est faible ».
Ah, Pierre ! Tout à l'heure, tu disais au Seigneur qu'avec lui, tu serais prêt à aller en prison et à la mort (Luc 22.33) et maintenant, quand il te dit que son âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort, tu dors, et bientôt tu le nieras à trois reprises de le connaître !
Voilà l'état de nos cœurs, chers amis chrétiens. Nous aimons le Seigneur ; nous sommes toujours prêts (en pensée) à faire quelque grande chose pour lui, mais quand le moment arrive, quand l'occasion se présente, que faisons-nous? Veillons et prions afin que nous n'entrions pas en tentation.
Après avoir prié trois fois, prononçant les mêmes paroles, Jésus revient vers ses disciples qu'il trouve de nouveau dormant. Il les avait pourtant pris pour qu'ils restent et veillent avec lui. Nous comprenons qui parlait par la plume de David, au psaume 69.20 : "J'ai attendu que quelqu'un ait compassion de moi, mais il n'y a eu personne,… et des consolateurs, mais je n'en ai pas trouvé".
Puis Jésus est victorieux du combat. Il a accepté la coupe que le Père lui tendait. Son amour pour nous est plus fort que la mort : Beaucoup d'eaux n'ont pu l'éteindre, et les fleuves ne l'ont submergé (Cantique des Cantiques 8.7). Il va accomplir l'œuvre de la rédemption. Dès lors, il peut dire à ses disciples :
"Dormez dorénavant et reposez-vous ; voici l'heure est arrivée et le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s'est approché" (Matthieu 26.45)
Les disciples peuvent maintenant se reposer, comme nous aussi, nous jouissons dorénavant du repos, Jésus s'étant lui-même chargé du lourd fardeau de nos péchés. Et si l'un de nos lecteurs ne connaissait pas ce repos, la voix du Seigneur se fait encore entendre aujourd'hui : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11.28). Qui peut donner le vrai repos sinon Jésus qui, « a porté nos langueurs et s'est chargé de nos douleurs. Il a été blessé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui… L'Eternel a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous. » (Esaïe 53.45-46)
On pourrait penser qu'il y a contradiction dans ces paroles : « Dormez, dorénavant et reposez-vous » et aussitôt après: « Levez-vous, allons ». Mais le repos que le Seigneur procure est celui de l'âme. Nous pouvons nous reposer de nos péchés sur l'œuvre de Christ, mais en ce concerne la vie chrétienne dans ce monde, il n'y a pas de repos. Le prophète Michée dit : « Levez-vous et allez-vous en ! car ce n'est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui mène à la ruine : la ruine est terrible ! » (Michée 2.10)
« Levez-vous, allons » dit le Seigneur, comme en Jean 14.31 : « Levez-vous, partons d'ici ! »
Remarquons les différences d'expression entre des deux formes verbales. D'abord " Levez-vous" (impératif, 2ème personne du pluriel). Jésus, lui, n'a pas besoin de se lever : il est debout, il n'y a pas de repos pour lui. Ensuite : "allons" (1ère personne du pluriel) : il va cependant avec ses disciples. Si eux l'ont laissé seul, lui ne les laissera jamais seuls et l'on voit que même lorsqu'il aura quitté les siens pour monter auprès du Père, il accompagnera ses disciples, "coopérant avec eux" dans le service qu'ils accompliront pour lui (Marc 16.20). Jésus n'est plus avec nous corporellement, mais il nous accompagne par son Esprit. Nous avons sa promesse : « Voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin des temps » (Matthieu 28.20)…
Voici maintenant Judas qui arrive, suivi de la foule armée d'épées et de bâtons. Il s'approche de Jésus et lui donne un baiser avec empressement. En présence d'une telle hypocrisie et d'une telle trahison, quel calme et quelle douceur dans les paroles du Seigneur :
« Judas, tu livres le Fils de l'homme par un baiser ? » (Luc 22.48)
Il l'appelle par son nom. Dans l'Evangile selon Matthieu, il dit :
« Ami, c’est pour cela que tu es venu ! » (Matthieu 26.50)
« Mon ami intime aussi, en qui je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi. » (Psaume 41.9)
Ah ! Ces paroles propres à sonder le traître devraient le faire reculer ! Mais Satan est entré en Judas, il est trop tard!
L'évangéliste Jean ne relate pas les paroles du Seigneur adressées à Judas. Jean est l'Evangile du Fils de Dieu qui s'offre lui-même en parfait holocauste à son Dieu.. C'est lui-même qui s'avance vers la foule :
« Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s'avança et leur dit :
Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus, le Nazaréen.
Jésus leur dit : C'est moi » (Jean 18.4-5)
Le "JE SUIS CELUI QUI SUIS" (Exode 3.14) a répondu. Celui que la foule connaissait sous le nom méprisé de "Jésus le Nazaréen" n'est autre que le Créateur des cieux et de la terre qui est apparu à Moïse et qui a délivré Israël à main forte de la servitude des Egyptiens. Combien de fois a-t-il enseigné ces mêmes foules leur disant : "JE SUIS … " ?
« JE SUIS le pain de vie » (Jean 6.35 et 49)
« JE SUIS le pain vivant qui est descendu du ciel » (Jean 6.51)
« JE SUIS la lumière du monde » (Jean 8.12)
« JE SUIS la porte des brebis » (Jean 10.7 et 9)
« JE SUIS le bon berger » (Jean 10.11 et 14)
« JE SUIS la résurrection et la vie » (Jean 11.25)
« JE SUIS le chemin, et la vérité, et la vie » (Jean 14.6)
« Avant qu'Abraham fut, JE SUIS » (Jean 8.59)
Les Juifs ne l'avaient pas cru. Ils ne connaissait ni lui ni son Père (Jean 8.19). Il faut qu'il s'annonce : "C'est moi", et devant le "JE SUIS CELUI QUI SUIS", ils reculent tous et tombent par terre.
« Quand les méchants, mes adversaires et mes ennemis, se sont approchés de moi pour dévorer ma chair, ils ont bronché et sont tombés » (Psaume 27.2).
« Il leur demanda donc de nouveau : Qui cherchez-vous ? Ils dirent : Jésus le Nazaréen. Jésus répondit : Je vous ai dit que c’est moi ; si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci, — afin que s’accomplisse la parole qu’il avait dite : De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun » (Jean 18.7-9)
Bien que Jésus sache à l'avance toutes les choses qui vont arriver et les souffrances qu'il va endurer, il ne s'occupe pas de lui-même, mais il prend soin de ses disciples. Avec l'autorité divine qui est la sienne, il donne l'ordre de les laisser aller.
Le premier "c'est moi" manifeste sa gloire devant laquelle personne ne peut subsister. Le deuxième "c'est moi" manifeste son amour pour les siens. Il laisse se relever ces hommes terrassés par sa voix divine et s'offre à eux pour que les siens échappent non seulement à leurs mains, mais aussi au jugement qu'il va subir à leur place, à notre place. Quel amour !
« Alors ils s’approchèrent, mirent les mains sur Jésus et se saisirent de lui. Et voici, l’un de ceux qui étaient avec Jésus, étendit la main, tira son épée, et frappant l’esclave du souverain sacrificateur, lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit :
Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas prier mon Père, et il me fournira à l’instant plus de douze légions d’anges ? Comment alors pourraient s'accomplir les Ecritures, selon lesquelles il faut que cela arrive ainsi ? » (Matthieu 26.52 à 54)
Jean précise que c’est Simon Pierre qui frappa de l’épée. Jésus lui dit :
« Remets l’épée dans le fourreau : la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18.10-11).
Jésus n'est pas venu pour tuer, mais pour sauver. « Car Dieu n'a pas envoyé son Fils afin qu'il juge le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3.17).
C'est pourquoi l'épée doit être remise en place. Mais si le temps de la grâce est maintenant celui où l'épée du jugement est laissée dans le fourreau, ce sera terrible lorsque le Seigneur lui-même la sortira pour exercer sa vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thess.1.9). L'épée aigue à deux tranchants sortira de sa bouche afin qu'il en frappe les nations (Apocalypse 19.15).
Pour que l'épée puisse rester dans le fourreau pendant le temps de la grâce et de la patience de Dieu, il faut qu'une autre épée entre en action : celle de la colère de Dieu contre nos péchés qui pénétrera tout à l'heure dans l'âme sainte du divin Sauveur, notre Substitut. C'est pourquoi il dit : « Il faut qu'il en arrive ainsi ». C'est une nécessité absolue pour que le Dieu saint et juste puisse offrir son pardon d'amour à tout pécheur repentant et croyant. Avant que vienne son heure, Jésus avait dit :
« Il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3.15).
« Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il soit ressuscité le troisième jour » (Luc 9.22 et 17.25)
Après sa résurrection, il dira : « Ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances et qu’il entre dans sa gloire ? » (Luc 24.26)
Puis Jésus s'adresse aux foules :
« Êtes-vous sortis comme après un brigand avec des épées et des bâtons ? Lorsque j’étais tous les jours avec vous dans le temple, vous n’avez pas porté la main sur moi; mais c’est maintenant votre heure, et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22.53).
Précautions bien inutiles, en effet, que ces épées et ces bâtons pour prendre celui qui s'offre lui-même à Dieu. Il a été tous les jours dans le temple avec eux qui ont entendu ses paroles de grâce et de vérité, mais ils n'avaient pas mis les mains sur lui parce que son heure n'était pas encore venue : l'heure d'accomplir l'œuvre de grâce. Pour les foules, c'est heure d'accomplir le plus grand et le plus odieux des crimes que l'humanité ait connu, l'heure de la manifestation du pouvoir du prince des ténèbres.
Alors, ils se saisissent de Jésus et l'emmènent…
« Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche » (Esaïe 53.7).
Condamné par sa propre créature, il porte, à la croix, de la part de Dieu, la condamnation qui devrait la nôtre pendant l'éternité.
* * *
Comme un agneau, tu te laissas meurtrir
Pour nos péchés, toi, le Sauveur du monde.
O tendre amour ! O charité profonde !
Pour nous sauver, Jésus, tu vins mourir.
A toi, Seigneur, soient puissance et honneur !
A toi, Jésus, gloire, sagesse, empire !
Dès maintenant, nos cœurs peuvent te dire :
Béni sois-tu, tout-puissant Rédempteur !
* * *
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