Golgotha, colline près de Jérusalem, à l’extérieur de la ville. Nous sommes en l’an 33. Trois croix se dressent. Regardez celle du milieu : un homme y est suspendu et tout le poids de son corps est soutenu par des clous enfoncés dans ses mains et dans ses pieds. Sa tête saigne d’avoir supporté la couronne d’épines tressée et placée sur lui par dérision. Ses souffrances sont atroces. Qu’a-t-il donc fait ? Que du bien : il a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui. (Actes 10 v.38). Pilate, le gouverneur, n’a trouvé en lui aucun crime et l’appelait « le juste » en parlant de lui.
Ceux qui passent par là l'injurient ; ils hochent la tête et disent: « …sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. » (Matthieu 27 v.39-40). Les cœurs ne devraient-ils pas être serrés de compassion en voyant un homme souffrir ainsi ? On pourrait peut-être encore comprendre que les cœurs les plus durs se réjouissent de la douleur d’un malfaiteur qui subit la peine qu’il mérite, mais celui qui est là, entre deux brigands, au milieu de la risée du peuple, est le seul juste que la terre a porté.
Qui sont-ils donc « ceux qui passent par là »? Des gens comme tout le monde, comme vous et moi, des habitants de Jérusalem qui ont vu Jésus dans le temple ou ailleurs et qui ont probablement entendu ses prédications ou assisté à la multiplication des pains, en ayant peut-être profité. D’autres sont de passage, venant d’autres provinces pour la fête de la pâque ; ils ont entendu parler des miracles que Jésus accomplissait, miracles prouvant de façon irréfutable qu’il est le Fils de Dieu. Ils l’injurient, hochant la tête et disant : « Descends de la croix si tu es le Fils de Dieu ! ».
« Ceux qui passent par là ... » ne se contentent pas de se moquer de Jésus en tant qu'homme, ils le raillent aussi en tant que Fils de Dieu, le mettant au défi de descendre de la croix.
De même aussi les principaux prêtres, les scribes et les anciens, autrement dit les personnalités représentants de la religion, disent en se moquant : « Il en a sauvé d’autres et ne peut pas se sauver lui-même ! S’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! »
Pourquoi Jésus ne répond-il pas à ces défis ? Ce ne sont certainement pas les clous de fer forgé qui l’empêchent de descendre de la croix ! Celui qui donne des ordres au vent pour qu’il se taise, à la mer pour qu’elle se calme et qui nourrit, avec 5 pains et 2 poissons, une foule composée de 5000 hommes, qui ressuscite les morts, aurait-il perdu de son pouvoir ? Certainement pas ! D’une seule parole, il pourrait anéantir tous ces moqueurs. D’une seule parole ?… mais oui, il prononce une parole ! Ecoutez-le : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’il font ». A la haine de l’homme, Jésus répond par l’amour.
Non, il ne descend pas de la croix, car il s’est livré volontairement par amour pour nous, par amour pour ses ennemis. Non, il ne descend pas de la croix parce qu’il sait que c’est là qu’il va subir à notre place la colère du Dieu saint, le châtiment de nos péchés. N'est-ce pas pour cela qu'il est venu ? Imaginons un instant qu’il ait relevé le défi en descendant de la croix : d’abord, ses exacteurs n’auraient pas cru davantage que quand il a prouvé sa divinité par ses nombreux miracles, et puis, quelles conséquences terribles pour nous tous ! Nous resterions tous dans nos fautes et nos péchés, sans aucune espérance, attendant la mort et le jugement divin qui la suit (Hébreux 9 v.27).
Ami lecteur, le tableau de la crucifixion de notre Seigneur Jésus Christ est de nouveau placé devant toi. Tu fais partie, pour ainsi dire, de « ceux qui passent par là ». Écoute la voix prophétique : « N'est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? Contemplez, et voyez s'il est une douleur comme ma douleur qui m'est survenue, à moi que l'Éternel a affligée au jour de l'ardeur de sa colère. » (Lamentations de Jérémie 1 v.12)
« N’est-ce rien, pour vous… ? ». Encore aujourd’hui, il y a des gens qui, en présence de la croix, sont hostiles, moqueurs, indifférents, ou croyants. De quelle catégorie fais-tu partie ?
Les souffrances du Sauveur sont pour ton salut. Te laisseraient-elles insensible ?
Ou, comme ce centurion romain qui assiste à toute la scène, glorifies-tu Dieu en déclarant :
« Certainement, cet homme était Fils de Dieu » (Marc 15 v.39) ? …
… « le Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. »
(Galates 2 v.20)
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