« Passons à l’autre rive. » C’est ce que le Seigneur dit à chacun de ses disciples, c’est-à-dire à ceux et celles qui ont mis leur pleine confiance en lui et en son œuvre accomplie à la croix. L’autre rive, c’est le ciel où il nous a préparé une place (Jean 14 v.2). La mer est une figure du monde souvent tumultueux que nous devons traverser en attendant d’arriver à l’autre rive. Que de difficultés, que d’épreuves nous avons à traverser !
La tempête sévit et Jésus dort. Il avait besoin de repos. Sans jamais cesser d’être Dieu, il était parfaitement homme ayant éprouvé la fatigue, la faim, la soif… Aujourd’hui, son œuvre rédemptrice étant achevée, il se repose : il s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu (Hébreux 1 v.3, 10 v.12) et du haut du ciel, il veille sur chacun de nous. Qui n’a jamais traversé d’épreuves ? Le croyant connaît aussi des traversées périlleuses, mais Jésus a promis d'être avec lui tous les jours (Matthieu 28 v.20) et il ne permettra pas qu’il soit tenté (ou éprouvé) au-delà de ce qu’il peut supporter, mais avec l’épreuve, il fera aussi l’issue (1 Corinthiens 10 v.13)
Paniqués, les disciples réveillent leur Maître et lui font une sorte de reproche : « Maître, ne te soucies-tu pas que nous périssons ? » Quel manque de foi ! Est-ce que le Seigneur les laisserait périr, et lui avec eux, par les éléments naturels dont il est lui-même le créateur ? Car c’est par lui et pour lui que tout a été créé (Colossiens 1 v.16). Aussi a-t-il l’autorité de commander au vent et à la mer de se taire.
Il dit alors aux disciples : « Pourquoi êtes-vous craintifs ? N’avez-vous pas encore de foi ? » Ne doit-il pas souvent nous poser la question à nous aussi ?
En commençant ce message, nous avons parlé de la pleine confiance en Jésus et en son œuvre accomplie à la croix. C’est la foi qui sauve. Mais avons-nous la foi dans toutes les circonstances que nous traversons ?
Une nacelle en silence
Vogue sur un lac d’azur.
Tout doucement elle avance
Sous un ciel tranquille et pur.
Mais soudain, le vent s’élève,
Chassant un nuage noir,
Et le vagues qu’il soulève
Font trembler, car c’est le soir.
Grande est alors la détresse
Des voyageurs éperdus ;
Grande est aussi leur faiblesse,
Leur foi ne les soutient plus.
Mais il en est Un qui veille
Sur eux tous, bien qu’endormi ;
Ah ! faudra-t-il qu’on l’éveille ?
N’est-il plus leur tendre Ami ?
« Maître, es-tu donc insensible ?
Tu le vois : nous périssons !
Tout miracle t’est possible,
Sauve-nous, nous t’en prions ! »
D’eux aussitôt il s’approche,
Puis il dit au vent : « Tais-toi ! »
Et tendrement leur reproche
D’avoir eu si peu de foi.
Ainsi, souvent, dans la vie,
L’orage assombrit nos cœurs,
Bien que pour nous Jésus prie,
Prêt à calmer nos terreurs.
Comptons mieux sur sa tendresse,
Son cœur ne saurait changer.
De ses brebis en détresse
Il est toujours le Berger.
Mme H. Megroz-Cornaz (1895)
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