Un juge juste et sauveur
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Jusqu'à l'âge de quinze ans, deux camarades étaient restés liés par une solide amitié. Puis la vie les sépara : l'un devint magistrat, et l'autre, chef d'entreprise. Ce dernier fit de mauvaises affaires et, pour échapper à la faillite, employa des moyens illicites. Les fraudes furent découvertes et l'affaire portée en justice.
Assis sur le banc des accusés, le malheureux attend avec angoisse l'arrivée du juge. Le voici ! Revêtu de sa robe noire, il s'assied dignement face à l'accusé. Celui-ci le dévisage. Pas de doute, ce magistrat est son ancien ami.
L'homme de loi procède à l'interrogatoire. Il écoute les plaignants, les témoins et les avocats. Le verdict est rendu selon les rigueurs de la loi : l'homme est déclaré coupable et astreint à une forte amende qu'il est absolument incapable de payer. La séance est levée.
L'homme ruiné, condamné, désespéré, sort de la salle d'audience. Il reconnaît que la sentence est juste, mais comment pourra-t-il y répondre ? …
Un homme s'approche de lui et, discrètement, lui remet un chèque dont le montant couvre exactement la somme exigée. Il le regarde. C'est lui, le juge qui l'a condamné et l'ami qui le délivre.
Cette histoire ancienne mais authentique est surprenante. Moralement, elle illustre ce qui est arrivé à tous ceux qui ont cru en Jésus Christ.
Dieu déclare que nous sommes tous semblables à un homme justement condamné. Vous direz peut-être : “Mais je n'ai fait de mal à personne, et je peux passer la tête haute devant les juges.”
Oui, sans doute, devant la justice des hommes. Mais devant la justice de Dieu, nous sommes tous pécheurs. En effet, tous les jours, et plusieurs fois par jour, nous transgressons les droits de Dieu par un mensonge, un regard de convoitise, une pensée d'orgueil, sans parler de bien d'autres fautes plus graves. Par cela, Dieu est offensé, et ce Dieu saint et juste se doit à lui-même de nous condamner.
Cette condamnation est sans appel. Les œuvres, l'argent, les sacrifices, ne feront pas fléchir le juge. Malgré toute sa bonne volonté, l'homme ruiné ne peut absolument pas payer son amende. Personne ne peut payer pour effacer les péchés de son fils ou de sa fille. « Précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu'il y renonce à jamais » (Psaume 49 v.8)
N'y a-t-il donc pas d'espoir d'échapper au jugement mérité ? Du côté de l'homme, non. Mais alors Dieu se révèle comme le Dieu sauveur. Son propre Fils, Jésus Christ, est venu sur la terre subir à notre place ce jugement terrible : « Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies » (Romains 5 v.6). C'est ainsi que Celui qui condamne parce qu'il est saint et juste, nous délivre et nous sauve parce qu'il nous aime. Mais à la condition que nous acceptions à la fois son verdict et son salut. Et n'oublions jamais que le pardon qu'il nous accorde a nécessité les souffrances et la mort de son Fils bien-aimé.
(Calendrier “La Bonne Semence” des 3 et 4 mars 2009)