La grave méprise du pharmacien
qui aurait pu tourner au drame
* * *
Une joyeuse chorale chrétienne chante des cantiques sur la place du marché, non loin de l’officine d'un pharmacien athée très opposé à toute manifestation religieuse. Celui-ci, furieux, sort et prend à partie le petit groupe de chanteurs.
Mais voici une petite fille qui se présente avec une ordonnance médicale.
« Monsieur, lui dit-elle, ma mère est bien malade et le docteur a déclaré qu'elle devait prendre tout de suite la potion notée sur cette feuille ».
Encore sous le coup de l'irritation, notre pharmacien entre dans son laboratoire où, tandis que lui parviennent les échos d'un nouveau chant, il remplit un flacon qu'il remet à sa petite cliente.
A peine est-elle sortie que le pharmacien, rangeant ses bouteilles, est saisi d'une horrible angoisse ; il se rend compte d’une fatale erreur : il a confondu deux ingrédients et utilisé un produit toxique très dangereux. Une seule cuillère suffirait à tuer la malade ! Affolé, il sort et court dans la rue pour rattraper l'enfant qu'il ne connaissait pas. Mais trop tard, elle a disparu. Dans quelques instants, sa maman va avaler le breuvage mortel.
Que faire ? Mais que faire ? Et toujours ces voix qui chantent l'amour de Dieu ! Il rentre vite dans son magasin, se met à genoux derrière son comptoir et supplie : « O Dieu, si tu existes et si tu m'entends, ne permets pas que cette pauvre malade prenne le poison, et je croirai en toi, je ne serai plus ton ennemi ! »
A peine a-t-il fini sa supplication que la porte s'ouvre. La petite fille est là, sur le seuil, tout en larmes : « Monsieur, je suis tombée, et j'ai cassé la bouteille...
‒ Assieds-toi, mon enfant, et calme-toi ; tu ne seras pas grondée. Je vais te remplacer ton remède »
La fillette partie, le pharmacien s'assied, bouleversé, et remercie Dieu. Sa résolution est prise. Sortant sur la place du marché, il se dirige vers ceux qu'il considérait tout à l'heure comme des perturbateurs de la tranquillité publique. Il raconte devant tous ce qui vient de se passer. Sa décision est définitive ; il ne résistera plus désormais à l'appel de Dieu. Ce pharmacien est devenu un fidèle chrétien, témoignant dès qu’il en a l’occasion.
* * *
« Invoque-moi au jour de la détresse :
je te délivrerai et tu me glorifieras. »
(Psaume 50 v.15)