Trois fois, dans l’Evangile selon Jean, nous voyons Jésus se troubler dans son esprit. Comment peut-on comprendre que Celui qui est le parfait Créateur de l’univers soit troublé ? On comprend aisément qu’un ingénieur, même très hautement qualifié, soit troublé par divers faits ou circonstances entravant son travail, ou qu’un chercheur soit troublé se demandant si ses recherches aboutiront, car rien venant de l’homme n’est parfait. Mais quand il s’agit du Seigneur Jésus, l’Homme parfait parce qu’il est Dieu, celui par qui tout a été créé (Colossiens 1 v.16) et qui dirige lui-même toutes circonstances, comment peut-il être troublé dans son esprit ? C’est d’autant plus surprenant que le seul Évangile relatant ces troubles soit celui de Jean qui présente Jésus sous son aspect divin.
1 – Au tombeau de Lazare :
« Quand Jésus vit Marie pleurer, et les Juifs qui étaient venus avec elle pleurer, il frémit en son esprit et se troubla » (Jean 11 v.33)
Certains traducteurs précisent que “frémir”, ici, est l’expression de la peine profonde, mêlée d’indignation, produite dans l’âme du Seigneur. Ce n’était certes pas la mort de Lazare qui le troublait puisqu’il savait qu’il allait le ressusciter, mais il frémit en son esprit et se troubla en présence des ravages de la mort et de son tragique pouvoir sur les hommes sans aucune défense devant cette reine des terreurs.
2 – Pensant à sa propre mort, Jésus dit :
« Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure… » (Jean 12 v.27)
Au-delà des douleurs atroces qu’il subira de la part de sa créature, il éprouve l’horreur des souffrances infiniment plus terribles de la condamnation qu’il subira à notre place à cause de nos nombreux péchés qu’il va expier. Quel effroi pour son âme à la pensée des trois heures de ténèbres et d’abandon, lui qui est la lumière, lui qui est éternellement en parfaite communion avec le Père. Trois heures de ténèbres et d’abandon pendant lesquelles il prendra sur lui le châtiment divin qui devrait être le nôtre pendant l’éternité.
3 – La veille de sa mort, évoquant la prochaine trahison de Judas,
« Jésus fut troublé dans son esprit et il déclara solennellement : En vérité, en vérité, je vous le dis : l'un de vous me livrera » (Jean 13 v.21)
Quelle douleur, pour le cœur du Seigneur, de savoir que l’un de ses disciples qu’il a choisis lui-même après avoir prié toute une nuit (Luc 6 v.12-13), va bientôt le livrer. « L’un d’entre vous » dit-il, c’est-à-dire : l’un d’entre ses amis, Judas qu’il appelle avec amour « Mon ami » au moment même de son arrestation. (Matthieu 26 v.50)
Ce qui trouble Jésus, c’est certainement la vision du terrible sort éternel de cet “ami” de qui il est dit qu’il aurait mieux valu pour lui qu’il ne soit pas né (Marc 14 v.21)
Les troubles du Seigneur Jésus montrent l’effroyable solennité
1 - de la mort et de ses effets,
2 - de ses propres souffrances et de sa mort sur la croix,
3 - des peines éternelles que subiront tous ceux qui n’auront pas cru au Seigneur Jésus.
Nos limites intellectuelles ne nous permettent pas d'en mesurer l'importance comme Jésus la mesure, mais cela ne devrait-il pas faire réfléchir ceux et celles qui n’ont pas mis leur pleine confiance en Lui ?
A ceux qui croient, Celui qui a été troublé dans son âme et dans son esprit dit :
« QUE VOTRE CŒUR NE SE TROUBLE PAS !
Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi
[…]
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix …
QUE VOTRE CŒUR NE SOIT NI TROUBLÉ, ni craintif . »
(Jean 14 v.1 et 27)
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