Tu crois en Dieu, dis-tu, car tu crois qu'il existe.
T'appréciant toi-même, tu t'appelles déiste.
Mais est-ce suffisant ? Car les démons aussi
Croient comme toi tu crois, et sont ses ennemis.
Tu ne fais pas partie de ceux qui, dans leur cœur,
Disent qu'il n'y a pas de grand Dieu Créateur.
Mais est-ce suffisant ? T'en es-tu approché
Avec un grand respect, et L'as-tu invoqué,
Fléchissant les genoux devant sa majesté,
Implorant son pardon pour tes nombreux péchés ?
Il ne repousse pas le pécheur repentant.
Il t'attend patiemment : viens à Lui maintenant.
Laisse là le manteau de ta propre justice,
C'est le temps de la grâce, c'est le moment propice.
Bientôt tu trouveras un Juge devant toi,
Ton cœur sera rempli du plus terrible effroi,
Alors que maintenant, c'est le jour du salut
Gratuitement donné à tout pécheur perdu.
As-tu considéré Jésus-Christ sur la croix,
Le Seigneur des seigneurs et le grand Roi des rois,
Celui qui tient mon souffle et le tien dans sa main,
Le Fils de Dieu d'amour qui vint vers les humains ?
Il suivit ici-bas un douloureux chemin,
Rejeté et haï, et condamné enfin.
Quel supplice Il subit ! Les soufflets et les coups,
La couronne d'épines, les moqueries, les clous,
Toutes les cruautés qu'avec stupidité
Les hommes infligeaient au Seigneur de bonté...
Mais vers la sixième heure, un fait étrange a lieu :
Les choses et les gens, les trois croix et les cieux,
Tout s'obscurcit soudain : la colère de Dieu
S'abat sur le saint Fils ; au cours des heures sombres,
Il supporte l'effroi de nos péchés sans nombre
Et son cœur infini, sous ce poids d'un moment,
Subit l'éternité de notre châtiment.
Il dit : "C'est accompli", baisse la tête, expire...
… Et voici que deux hommes que la piété inspire
S’occupent avec respect du corps inanimé,
Le couvrent d’un linceul et, l’ayant déposé
Dans un sépulcre neuf dans le rocher taillé,
Ils en ferment l’entrée par une lourde pierre…
Le sabbat terminé, Jésus, le Fils du Père,
Le Prince de la vie, Dieu L’a ressuscité.
Qui eut pu L’empêcher de sortir du tombeau ?
Après la nuit profonde, c’est le jour le plus beau.
La tête du serpent a été écrasée,
A la croix, sa puissance est à jamais brisée
Et la mort est vaincue… Au ciel, Christ est monté,
Les siens Le regardant et Lui les bénissant.
C’est l’Homme des douleurs, glorifié maintenant,
Glorifié de splendeur, de puissance et d’honneur.
Présentement assis sur le trône du Père,
Bientôt Il reviendra quand il en sera l’heure,
Et les croyants prendront leur essor de la terre,
Ceux qui sont délogés et ceux qui sont en vie.
Tous ensemble par lui en un instant ravis,
Ils formeront alors, sur le parvis des cieux,
Un cortège entourant leur Sauveur glorieux…
Seras-tu, toi aussi, sur la nuée ravi,
Et feras-tu parti du cortège béni ?
G.M.